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La Météo des sols pour piloter l’enherbement

Le service Météo des sols proposé par le Comité Champagne permet aux vignerons champenois de gérer l’enherbement des vignes et d’éviter une situation de stress hydrique.

Des essais conduits par le Comité Champagne ont montré qu’une contrainte hydrique modérée en début de campagne pouvait modifier le développement de la plante et la disponibilité des fertilisants, alors que cette même contrainte exercée après la véraison était plutôt un gage de qualité. « Ces résultats nous ont conduits à proposer à nos adhérents un outil pour évaluer la réserve en eau des sols, intitulé Météo des sols », observe Basile Pauthier, chef de projet au service vigne de l’interprofession.

Mesure de la quantité d’eau disponible pour la vigne

La Météo des sols est un modèle de bilan hydrique issu du modèle Wallis développé par l’Inra et l’IFV, adapté au contexte champenois. Il calcule la quantité d’eau disponible en prenant en compte que la réserve est pleine à un certain niveau en début de saison et qu’elle évolue en fonction de la transpiration de la plante, de l’évaporation du sol et des apports par les pluies. Ce modèle s’appuie sur les données climatiques de 42 stations météo réparties sur tout le vignoble champenois et tient compte de la consommation annuelle en eau de la vigne (environ 400 mm pour la Champagne) et de la réserve utile des sols qui varie de 100 à 270 mm environ. « Chaque semaine, le Comité Champagne publie sur son extranet les résultats du modèle sur les 42 sites reliés aux stations météo. Les vignerons ont accès à un graphique avec un itinéraire idéal matérialisé en vert et 3 courbes, qui indiquent, semaine après semaine, la réserve utile dans les sols superficiels (en rouge), dans les sols moyens (en jaune) et dans les sols profonds (en vert). Le vigneron peut ainsi constater en fonction de son type de sol, si la réserve utile est suffisante ou non par rapport à la plage idéale et si la vigne est, ou va être en situation de stress hydrique », explique Basile Pauthier.

Vers une détermination des seuils de stress hydro-azotés

Le service Météo des sols permet ainsi de raisonner l’enherbement et de l’ajuster afin de limiter la concurrence, par une tonte voire un désherbage si le stress hydrique est jugé sévère. « Ainsi, souligne Basile Pauthier, lorsqu’on est seulement à 60 % d’une réserve utile faible de 100 mm, il est judicieux de réduire le couvert herbacé, alors que cela n’est pas nécessaire sur un sol possédant une plus grande réserve utile. L’outil Météo des sols permet au vigneron d’intervenir avant les premiers signes visuels de stress hydrique dans les parcelles afin de préserver le potentiel quantitatif et qualitatif de la future vendange. »

Au-delà du pilotage de l’enherbement, le Comité Champagne travaille sur la détermination de seuils de stress hydro-azotés — manque d’azote lié au manque d’eau — qui permettraient de définir les quantités et les formes d’azote à apporter en cours de saison.

Dans d’autres vignobles comme en Alsace, l’interprofession met à disposition de ses adhérents à la fois des bilans hydriques sur deux types de sols (à Colmar avec une réserve utile faible et à Bergheim avec une réserve utile élevée) et des cartes de sols sur tout le vignoble qui donnent des indications sur la structure et la nature des sols. « Ces données sont en accès professionnel sur le site du Civa et le vigneron peut rapprocher ces informations afin d’estimer si sa vigne est en situation de stress hydrique et intervenir en conséquence sur le terrain », commente Arthur Froehly, responsable technique du Civa.

« Un feu clignotant pour juger de l’état de mes vignes »

« J’utilise le service Météo des sols depuis trois ans. Cette information hebdomadaire est très importante car mon vignoble est enherbé à 100 % et cela me permet de voir si mes vignes sont en situation de stress hydrique et d’intervenir en conséquence sur le couvert végétal. C’est en fait un clignotant qui m’alerte sur la santé des vignes et me guide sur la régulation de l’enherbement, seul levier à ma disposition pour gérer le stress hydrique. À titre d’exemple, en 2016, année très humide, ma problématique était de rentrer dans les parcelles pour traiter contre le mildiou. La Météo des sols m’a permis de vérifier que la vigne n’était pas en souffrance et qu’il était donc possible de conserver l’enherbement sur 100 % de la surface, un atout pour pénétrer dans les parcelles. »

Jean-Pierre Vazart, champagne Vazart Coquart & Fils, dans la Marne

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