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Hydrogène en viticulture : mirage ou réel virage ?

Le développement de l’hydrogène fait clairement partie des priorités du gouvernement pour accélérer la transition énergétique. Mais son utilisation sera-t-elle possible en viticulture ? Enquête.

L'hydrogène devrait faire partie du mix énergétique des exploitations viticoles dans les années à venir.
L'hydrogène devrait faire partie du mix énergétique des exploitations viticoles dans les années à venir.
© S. Polattini et Malp/stock.adobe.com/montage Réussir

L’hydrogène est-il l’avenir de la viticulture ? Comme souvent dans la vie, la réponse à cette question semble n’être ni oui, ni non. Mais en partie. L’hydrogène devrait faire partie du mix énergétique de demain, au même titre que l’électricité, le GNR ou même le biogaz. Des domaines commencent d’ailleurs à s’emparer du sujet, à l’instar du château Montrose dans le Médoc. « La technologie est mature au niveau des moteurs, estime Vincent Decup, le directeur technique. Il y a déjà des bus qui roulent à l’hydrogène, cela fonctionne très bien. »

Des moteurs fonctionnant à l'hydrogène

Si l’hydrogène faisait face à quelques réticences à cause des risques, puisque c’est un gaz très explosif, « l’énorme travail sur les réservoirs, sur la protection des véhicules et des citernes depuis dix, quinze ans a réglé la question », assure Jean-Charles Lefebvre chez Stellantis. Et de fait. Tractoristes, automobilistes, et même entreprises de robotique planchent sur le sujet et commencent à avoir des solutions. Un robot viticole animé par hydrogène devrait même être présenté au Vinitech fin novembre !

Mais encore faut-il pouvoir alimenter ces engins. Les freins se situeraient en effet plutôt du côté de la production et de la distribution. « Pour que ce soit viable, il faut produire l’hydrogène sur place mais c’est compliqué », poursuit en effet Vincent Decup. Deux voies semblent se dessiner : générer de l’hydrogène à partir d'eau et d’électricité produite par des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes ; ou bien à partir de biomasses vitivinicoles. Si la première voie semble la plus intéressante, elle sera fortement corrélée à l’évolution du prix des électrolyseurs, qui représente à l’heure actuelle 60 % du coût final.

Vers des engrais et du verre décarbonés

Au-delà d’une utilisation directe sur le domaine, l’hydrogène pourra servir à décarboner certains intrants et par ricochet, à alléger le bilan carbone des exploitations. En dressant le sien en 2013, la Champagne a en effet identifié les intrants comme étant responsables de 9 % des émissions. Les emballages et packaging pèsent encore plus : 33 %. Logiquement, tant les fournisseurs d’engrais que les verriers investissent massivement sur la thématique.

Yara va lancer son offre d’engrais décarbonés, obtenus grâce à la technologie de l’électrolyse, en Norvège dès 2023, pour un déploiement dans le reste de l’Europe en 2027. Du côté du verre, pour le moment dépendant à 80 % du gaz, il faudra patienter un peu plus longtemps. La fédération vise une transition pour 2050. Enfin, la transformation n’est pas en reste. Hennessy teste en effet la décarbonation de la distillation du cognac via de l’hydrogène vert. Autant de signaux qui montrent que l’avenir de la viticulture passera sûrement en partie par ce gaz neutre.

 

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