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Homologations innovantes en vue

Trois firmes phytopharmaceutiques nous ont présenté leurs nouveautés. Un fongicide en biocontrôle et un adjuvant vert pour glyphosate sont au programme.

L'adjuvant Greenline, associé au glyphosate, présenté par Phyteurop, fait preuve d'une efficacité intéressante sur la prêle.
© X. Delbecque
Enfin des solutions herbicides

L’année 2016 marque le retour de l’oryzalin, qui n’aura finalement pas disparu très longtemps. Après le retrait du Surflan en 2015, Dow Agroscience avait annoncé un remplaçant sous forme d’association. C’est chose faite puisque le produit de prélevée Elan/Foen (1,4 g/l de penoxsulame et 479 g/l d’oryzalin) vient d’être homologué sur vigne en place sous le rang à 5 l/ha. L’entreprise attend également l’homologation d’un autre prélevée, très sélectif et utilisable en pépinière, à base d’oryzalin et isoxaben (équivalent à un Surflan et un Cent 7).
De son côté, Phyteurop a dévoilé sa technologie Greenline. Il s’agit d’une famille d’adjuvants issus de la chimie verte. « En association avec 240 g/l de glyphosate, nous sommes sur un produit haut de gamme au pouvoir mouillant impressionnant. Son efficacité est à minima équivalente au Round’up Innov, mais le profil environnemental est bien meilleur », explique Laurent Naudet, chef produits herbicides non sélectifs, qui précise que le tarif devrait s’aligner sur celui de son concurrent.

Des fongicides innovants

L’entreprise Syngenta amorce quant à elle son virage vers le biocontrôle, avec le lancement d’une solution à la fois antimildiou et antioïdium. Déjà homologué sur légumes, ce produit est composé à 12,5 g/l de COS-OGA, substance active obtenue à partir de pectines de fruits et de carapaces de crustacés. Ce complexe d’oligosaccharides agit directement sur le système de défense de la plante, et fait office d’éliciteur. « C’est donc un produit strictement préventif, avertit Muriel Maes, chef de marché fongicides vigne. Il a vocation à être intégré dans les programmes en vue de réduire l’IFT. » Les essais de l’IFV montrent qu’associé à une demi-dose de cuivre, il permet d’obtenir une efficacité équivalente à la pleine dose. Utilisable à 2 l/ha, avec une limite de huit applications par an, ce produit est sans classement et conforme à la norme AB. Il sera disponible en vigne dès 2017. La firme suisse teste par ailleurs un antimildiou à base de cuivre sous deux formes. Sur ce terrain, Phyteurop a une petite longueur d’avance, puisque l’entreprise attend d’ici peu l’homologation d’une solution contenant 136 g/l d’hydroxyde de cuivre et 136 g/l d’oxychlorure. « L’idée est de combiner l’action rapide du premier avec la persistance du deuxième, dans le but de réduire les doses de cuivre par hectare », argumente Jérôme Rouveure, chef de marché fongicides vigne. Les essais font état d’une efficacité sur grappe supérieure de 5 % à une bouillie bordelaise classique.
Autre innovation de Phyteurop, mais cette fois du côté des antioïdium : une association de deux IDM, tetraconazole et fenbuconazole (50 g/l de chaque, utilisation à 0,4 l/ha), dont l’AMM (autorisation de mise en marché) est attendue pour l’automne. « L’avantage de cette association est que l’on a un produit complet, permettant une protection performante de 14 jours aussi bien sur oïdium que sur black-rot », assure le chef de marché.

Un insecticide d’origine naturelle

Dow Agroscience escompte, pour la fin de l’année, l’homologation d’une formulation spéciale vigne à base de spinetoram, molécule de la même famille que le spinosad (origine naturelle). Cette nouvelle matière active est annoncée plus stable et plus efficace (large spectre d’action) que sa cousine, et peut être employée dans la lutte contre les vers de grappe, drosophiles, pyrales ou encore thrips. Le classement AB n’est pas encore demandé, mais pourrait l’être dans les années à venir. La firme a également déposé en 2015 un dossier d’AMM pour un aphicide (insecticide spécifique aux piqueurs-suceurs), qui pourrait être utilisé contre les cicadelles.

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