Suisse
Forte variabilité du virus de l’enroulement
Les chercheurs de l’agroscope de Changins-Wädenswil ont mis en évidence une forte diversité et variabilité des virus responsables de l’enroulement de la vigne.
La maladie de l'enroulement de la vigne est associée à plusieurs virus, le premier ayant été mis en évidence en 1984. Les principaux et plus fréquents responsables sont les GLRaV de 1 à 9. Ces virus se transmettent par le greffage et le seul moyen de s'en débarrasser est une thermothérapie des bois de greffage de 100 jours à plus de 37 degrés. Sébastien Besse, chercheur à l'Agroscope de Changins-Wädenswil en Suisse a comparé la présence et les effets de ces différents virus associés à la maladie de l'enroulement de la vigne. La répartition des souches dépend des régions. Le GLRaV-1 est fréquemment associé à un climat septentrional. A l'inverse, le GLRaV-3 domine dans les régions méditerranéennes et dans les parties occidentales et sud de la Suisse. Les virus les plus fréquents dans le vignoble du Valais sont les GLRaV-1 (environ 22 % des cas d'enroulement), GLRaV-2 (5 %) et GLRaV-3 (42 %). Mais cette fréquence varie aussi en fonction du cépage. Sur chasselas, les souches 1, 2 et 3 représentent respectivement 10, 19 et 60 % des cas alors que pour le pinot noir on tourne à 37 %, 4 % et 51 %.
Conséquences différentes sur le potentiel de vendange
Par ailleurs, d'après des observations au vignoble sur plusieurs cépages, plus les symptômes d'enroulement sont fortement exprimés, plus la proportion de GLRaV-3 et de complexes de GLRaV augmentent. Parallèlement la proportion de GLRaV-1 et GLRaV-2 diminue. Il y a donc un avantage à se situer dans une région où cette souche 3 est moins fréquente. Le GLRaV-2 est quant à lui responsable de nombreuses incompatibilités au greffage. Par ailleurs, les différentes souches ont des conséquences différentes sur le potentiel de la vendange. Sébastien Besse a comparé les compositions de différents moûts issus de vignes atteintes ou non d'enroulement. Pour un pinot noir, par exemple, le GLRaV-3 va diminuer l'azote assimilable, ainsi que la richesse en sucres par rapport à un moût issu de raisins sains, là ou le GLRaV-1 les augmentera légèrement. Le GLRaV-3 a également un impact désastreux sur les polyphénols, la couleur peut être très affaiblie jusqu'à -20 mg/l d'anthocyanes.