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Estimer tôt les rendements avec des capteurs à pollen

En Champagne, l’interprofession utilise des capteurs à pollen pour prévoir le rendement dix semaines avant la récolte. Un outil de gestion fiable et précoce pour l’interprofession afin d’anticiper le rendement et fixer le prix du raisin.

Les capteurs à pollen sont fixés sur des mâts entre 2,5 et 3 m de hauteur.
© Comité Champagne

La Champagne travaille sur le dosage pollinique de l’atmosphère depuis la fin des années 80. Quatre capteurs à pollen (trois dans le vignoble marnais et un dans la Côte des Bar) sont installés environ une semaine avant la floraison, pour une durée de trois semaines. « Nous procédons à des relevés deux fois par semaine à heure fixe, explique Julie Perry du Comité Champagne. Les filtres qui captent les pollens sont transmis à un laboratoire au Portugal, qui analyse la quantité et la nature des pollens. Les résultats permettent d’estimer un nombre de grains de pollen de Vitis au m3 d’air. Cette donnée est injectée dans un modèle qui détermine alors selon une relation logarithmique le rendement attendu. »

Pour 15 années sur 22 (1992 à 2014), l’écart entre l’estimation de récolte pollinique et le rendement agronomique estimé est inférieur à 10 %. « Les surestimations sont dues à des accidents climatiques ou de fortes pressions parasitaires qui surviennent après la floraison, commente Julie Perry. À l’inverse, les sous-estimations sont souvent liées à des problèmes de capteurs et/ou de lessivage. » Au final, l’interprofession estime que cette méthode permet d’estimer le rendement de manière fiable dix semaines avant la récolte. « C’est un outil très précieux pour la gestion de la production et des marchés, et complémentaire des autres méthodes d’estimation du rendement que sont notamment les comptages de grappes et l’estimation poids moyen des grappes », précise Julie Perry.

Un outil précieux pour mesurer la qualité de la floraison

Testé également dans le vignoble Saint-Émilion/Pomerol/Fronsac, le dosage pollinique y est plutôt utilisé « pour mesurer la qualité de la floraison et détecter le pic de floraison, indique Philippe Raymond, responsable technique à l’ODG de Saint-Émilion. Les estimations de rendement avec cette méthode ne nous avaient pas donné satisfaction. En revanche, nous communiquons tous les ans à tous nos viticulteurs les résultats avec un bulletin technique sur la floraison : précocité, étalement, pics de floraison, comparaison avec d’autres millésimes. C’est un outil précieux pour anticiper les travaux à effectuer dans le vignoble ».

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D’autres méthodes d’estimation du rendement

D’autres méthodes d’estimation de la récolte sont plus adaptées à la parcelle et reposent sur la définition même du rendement (nombre de grappes par souche et poids moyen des grappes). « Le nombre de grappes par souche est obtenu par un comptage à la parcelle après échantillonnage, explique Éric Serrano, ingénieur à l’IFV Sud-Ouest. L’estimation du poids des baies ou de la grappe peut être obtenue à partir d’une banque de données, ce qui nécessite l’acquisition de données historiques sur une longue période pour une erreur rarement inférieure à 10 %. » Pour être encore plus précoce et précis, l’IFV Sud-Ouest a développé depuis dix ans une méthode d’estimation des rendements basée sur la corrélation entre le volume de la grappe (méthode REV) durant son développement et son poids à la vendange. « La méthode est fiable avec une marge d’erreur de moins de 10 % et l’estimation peut être réalisée de manière précoce dès la fermeture de la grappe, poursuit-il. Elle repose sur une prise de vue photographique sur 50 à 100 grappes pour déterminer le volume moyen d’une grappe à la parcelle. À partir de ce volume, le modèle permet d’obtenir le poids d’une grappe à la récolte. Il reste à mettre au point un « capteur piéton » pour mesurer le volume des grappes dans une parcelle. »

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