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Estimer l’état du sol en un clin d’œil

Le kit AB Sol permet de se faire rapidement et simplement une idée de l’état biologique du sol. Retour sur les premiers mois d’utilisation.

« Déroutant », « D’une simplicité déconcertante ». Pour Pierre Guérin, consultant au Cabinet d’agronomie provençal, le kit AB sol est une révélation. Développé par Éric Navarro et présenté pour la première fois au Tech & Bio de Valence en septembre dernier, cet outil entend bien faciliter la vie du viticulteur qui souhaite travailler sur l’état biologique de ses sols. Il est vrai qu’en apparence, le kit est très sommaire : deux petits casiers percés en plexiglas, que l’on trempe dans un bac d’eau claire. Et pourtant, il donne une appréciation directe et effective de la stabilité biologique d’un sol. Son utilisation est simple. Il suffit de prendre une motte de terre ressuyée, de la placer dans le casier que l’on plonge dans l’eau et de chronométrer la vitesse à laquelle elle se dégrade. « Il y a juste besoin d’acheter le kit, qui a un coût dérisoire. Aucun consommable n’est nécessaire », précise Pierre Guérin. Et le principe de fonctionnement de l’outil est tout aussi simple. La cohésion des éléments du sol est assurée par une glycoprotéine, la glomaline, elle-même produite par les organismes qui y vivent. Plus il y a d’activité biologique, plus il y a de ciment et donc plus la structure est stable. Le concepteur a d’ailleurs démontré une corrélation entre les résultats du kit AB Sol et des analyses de laboratoire.

Le viticulteur visualise l’effet d’un gros orage sur la tenue de son sol

Pour Pierre Guérin, ce test par immersion permet d’avoir une vision globale de l’état et de l’activité biologique du sol. « Bien sûr, il ne donne pas de résultat précis, mais dans la plupart des cas l’information qui en ressort est suffisante, estime-t-il. Si je veux aller plus loin pour comprendre un problème précis, je commande une analyse à la suite. Parfois à être trop pointu on ne voit plus l’essentiel. » D’autant plus que les recherches des organismes vivants dans un échantillon coûtent très cher, ce qui limite leur multiplication. Le consultant utilise régulièrement le kit dans le cadre du suivi de ses clients, et notamment pour comparer des itinéraires techniques. Car il s’est aperçu qu’il mesure facilement les réactions d’un apport. Il laisse un témoin et écoute ainsi la réaction du sol face à un amendement, une fumure ou encore des nouveaux produits commerciaux proposés par de nombreuses firmes. « Et grâce au kit, on constate des différences flagrantes », assure-t-il. Pour Pierre Guérin le kit a d’ailleurs l’avantage d’être très parlant pour le paysan. « C’est visuel et donc tangible pour lui, cela a souvent un impact psychologique fort », expose-t-il. Une méthode qu’il a adoptée d’autant plus facilement que les tests « bêche » et « moutarde », préconisés par les agronomes pour avoir une idée de la vie du sol, sont peu pertinents dans les régions sèches comme la Provence.

Le kit AB Sol est proposé à 150 euros HT en version pro (8 casiers) et 50 euros HT en version mini (2 casiers). Il est disponible sur le site vertcarbone.fr ou en faisant la demande à vertcarbone@gmail.com.

voir plus loin

Un laboratoire portatif grâce à l’infrarouge

Mettre à disposition des professionnels un outil rapide et fiable, en s’épargnant le coût de l’analyse, c’est également une motivation poursuivie par un groupe de chercheurs de l’Institut du végétal Arvalis. Ce dernier développe une sorte de laboratoire portatif, basé sur une technologie de spectrométrie proche infrarouge. « L’idée est d’envoyer une lumière, qui est absorbée différemment selon les propriétés du sol, et de regarder le spectre correspondant », explique Séverine Maudemain d’Arvalis. L’outil peut ainsi donner en l’espace de quelques secondes les taux d’argile, limon, sable, calcaire et carbone organique, le pH et la CEC, ainsi que les taux de phosphore, potassium, magnésium et azote total. « La marge d’erreur est parfois plus importante qu’en laboratoire, mais nos modèles donnent déjà une bonne appréciation », poursuit la scientifique. La machine en elle-même, fabriquée par la firme américaine ASD, se transporte dans un sac à dos et dispose d’une sonde manuelle. Arvalis s’est occupé de développer l’interface avec lecture directe. À près de 60 000 euros, cette technologie risque toutefois d’être réservée à quelques grosses structures.

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