Conduite de la vigne
En Champagne, des blocages psychologiques face à certains conseils techniques
Conduite de la vigne
« C´en est fini de la conduite routinière du vignoble. Le viticulteur doit s´interroger et faire des choix. Cela pose à certains un vrai problème psychologique », constate Sébastien Debuisson, du CIVC (Comité interprofessionnel du vin de Champagne). Et de citer l´exemple de l´entretien du sol : « il y a trente ans, aucune vigne n´était enherbée en Champagne. On réalisait un désherbage d´hiver et l´affaire était entendue. Aujourd´hui, nous tentons de faire passer le message selon lequel il est nécessaire d´enherber et d´entretenir le sol. Celui-ci a pour le moins du mal à passer ». Quand il n´est pas déformé. « Un arrêté départemental a été pris en avril prévoyant, entre autres mesures, qu´au moins une parcelle de chaque exploitation soit exempte d´application d´herbicide sur les inter-rangs. Cela s´est transformé en : il faut enherber toutes les parcelles. Le message semblait pourtant clair et a été rabâché. »
En Champagne, le message selon lequel il est nécessaire d´enherber et d´entretenir le sol a « du mal à passer ». ©C. Bioteau |
Autre exemple d´avis non perçu : un conseil portant sur la nécessité en prévision d´une année 2005 sèche, d´un défanage chimique pour éviter toute concurrence. « Aucun viticulteur n´a percuté », déplore Sébastien Debuisson. Il y a en revanche des informations qui touchent leur cible. « Nous avons fait une toute petite communication sur la sortie sur le marché des buses TVI. Résultat : 15 000 buses ont été vendues. Quand il s´agit d´apporter un plus technique, on ne peut que constater l´attrait des vignerons pour ce type d´information. Quand l´information diffusée nécessite derrière une réflexion, cela devient beaucoup plus difficile. Le CIVC va devoir s´interroger sur sa façon de communiquer.