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Du raisin d’Amérique pour colorer le vin

Utiliser le raisin d’Amérique comme colorant alimentaire. L’idée peut paraître saugrenue, d’autant que le raisin d’Amérique est connu pour être toxique. Cela pourrait pourtant se concrétiser très prochainement.

Phytolacca americana Knoxville
© Bob Richmond - Wikipedia

« À l’origine, nous cherchions à répondre à des problèmes de colorants naturels, explique Quentin Thon, ancien ingénieur à l’institut français de la mode, du textile de l’habillement. Le colorant rouge carmin, obtenu à partir des cochenilles recevait de vives critiques des défenseurs de la cause animale. » Depuis 2015, ce valençois d’origine s’est donc penché sur des solutions alternatives pour colorer les vêtements, en commençant par les colorants naturels utilisés par le passé en teinturerie. Également appelé teinturier, le raisin d’Amérique (phytolacca americana), qui pullule dans certaines régions, comme les Landes, a été retenu comme candidat sérieux. Cette plante rencontrait cependant deux freins : la toxicité et le problème de constance de la teneur en colorant.

Cela n’a pas pourtant arrêté Quentin Thon, qui s’est rapproché du CNRS. La combinaison d’un système de microfiltration et d’un osmoseur inverse a permis de purifier et concentrer le colorant, qu’il a baptisé « Rouge d’Amérique ». « Notre grande surprise a été de découvrir que l’autorisation de la mise sur le marché était non seulement valable pour du textile, mais également pour de l’alimentaire », s’étonne ce petit-fils de vigneron. Rien n’interdirait donc l’usage du Rouge d’Amérique pour redonner de la couleur à certains rosés pâlichons en vin de France, et y compris à des vins végans

D’ores et déjà, l’industrie agro-alimentaire s’est montrée intéressée. Quentin Thon, qui a depuis breveté le process et créé sa propre société, dispose déjà parmi sa clientèle d’un célèbre transformateur de poissons d’avril.

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