Aller au contenu principal

Diaporthe ampelina, l'agent responsable de l'excoriose de la vigne

Diaporthe ampelina, agent de l’excoriose, affaiblit la vigne. Il faut surveiller et protéger les parcelles à historique, en particulier si la météo est pluvieuse au débourrement.

Diaporthe ampelina, dénommé auparavant Phomopsis viticola, est l’agent de l’excoriose, maladie qui se traduit par un affaiblissement de la vigne. « Il faut être très vigilant vis-à-vis de ce champignon qui sévit à la faveur de conditions humides au moment du débourrement, avec des symptômes sur jeunes rameaux, puis sur les feuilles, parfois sur les grappes et surtout qui peut engendrer de la casse sur les sarments avec des conséquences sur la taille de l’année suivante », observe Philippe Larignon, ingénieur à l’IFV et spécialiste des maladies de dépérissement. C’est donc un champignon et une maladie grave à surveiller de près et à prendre en compte dans la protection de la vigne. « La nuisibilité potentielle sur les jeunes plants en pépinières est particulièrement forte », souligne l'ingénieur.

Caractéristiques

Biologie

Diaporthe ampelina est un champignon ascomycète de la famille des Diaporthaceaes. Il se conserve durant l’hiver sous forme de mycélium dans les bourgeons de la base de sarments, et de pycnides sur les écorces. Au moment du débourrement, à la faveur de conditions favorables (précipitations prolongées), on assiste alors à la dissémination des spores vers les organes réceptifs où ils germeront si la période d’humectation est suffisamment longue (12 heures pour une température à 10 °C et 9 heures pour une température supérieure à 15 °C). Cette dissémination se fait sur de courtes distances et la maladie reste ainsi très localisée. Le matériel végétal contaminé est une source de propagation. La période de réceptivité de la vigne à Diaporthe ampelina est courte et s’étale du stade D au stade E.

Symptômes

Sur les vignes atteintes on observe au printemps, quinze jours après le débourrement, des taches punctiformes ou allongées dont la couleur presque noire contraste avec le vert tendre des jeunes pousses. Dès le début de l’été, ces lésions discrètes vont évoluer vers des nécroses brunâtres, des croûtes noires superficielles et bien individualisées ainsi que des lésions étendues dont l’aspect rappelle un morceau de tablette de chocolat. Dans le cas d’attaques sévères, les feuilles peuvent présenter des taches rondes qui se dessèchent et tombent. Le feuillage prend alors un aspect plombé. Le champignon peut également parfois attaquer les baies (c'est assez rare dans nos vignobles mais le phénomène est fréquemment observé aux États-Unis). Les rameaux atteints d’excoriose sont fragilisés et risquent de casser, ce qui peut provoquer d’importantes pertes de récolte, notamment sur les tailles courtes à 2 yeux.

Prévention et lutte

Il est recommandé d’éliminer au moment de la taille les rameaux atteints et de les évacuer de la parcelle. Le contrôle de la vigueur de la vigne permet par ailleurs de limiter le développement de la maladie. Une lutte chimique est à envisager en fonction des observations et de l’historique de la parcelle. Les traitements (1 ou 2) sont à réaliser de manière préventive entre le stade D et E. De nombreuses spécialités sont autorisées contre cette maladie. Pour une efficacité optimale, il est conseillé de réaliser les traitements contre l’excoriose à des volumes d’au moins 400 à 600 litres par hectares.

Quelques cépages sensibles : cabernet-sauvignon, alicante bouchet, chenin, sauvignon, sémillon, syrah, grenache, clairette.
L’utilisation de matériel végétal porteur de Diaporthe ampelina peut provoquer de gros dégâts en pépinière. Il est à l’origine d’une dissémination à grande échelle de la maladie, d’où la nécessité d’une surveillance accrue des vignes mères et d’une lutte stricte si nécessaire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Jean-Chrisophe Delavenne, viticulteur champenois bio dans ses vignes</em>
« La lithothérapie me permet de diminuer mon nombre de traitements dans les vignes »
Jean-Christophe Delavenne, viticulteur champenois bio, expérimente la lithothérapie depuis quatre ans. Il n’y voit pratiquement…
Immatriculations 2024 - Le marché des tracteurs enjambeurs en hausse

A contre-courant des autres familles de machines agricoles, le marché des tracteurs enjambeurs a connu en 2024 une hausse des…

<em class="placeholder">Vignoble expérimental en Italie avec essai sur les hydrorétenteurs.</em>
Les hydrorétenteurs préparent leur grand retour dans les vignes
Une nouvelle génération de polymères super-absorbants issus de matériaux biologiques est en train de naître. Un espoir pour…
Vignes en Entre-deux-Mers
Prix des vignes 2024 : la baisse se généralise

Le mouvement de baisse des prix moyens à l’hectare entamé en 2022 se poursuit en 2023, selon le bilan Prix des Terres 2024 de…

Prix des vignes 2024 : quelle évolution par région ?

La Safer a livré son bilan 2024 du prix des terres viticoles. La tendance générale est à la baisse des prix mais le nombre de…

Oïdium de la vigne sur grains de raisin
Comment lutter contre l’oïdium de la vigne ? Toutes les réponses à vos questions

L'oïdium de la vigne est, avec le mildiou, l’un des ennemis principaux des viticulteurs depuis son introduction en France.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole