Aller au contenu principal

Des applications pour acheter malin

Afin d’optimiser ses frais d’agrofourniture, de nouveaux outils numériques émergent. Les utilisateurs peuvent économiser jusqu’à 15 % sur leurs commandes.

Commander son engrais sur des plateformes numériques est facile, et permet de faire des économies non négligeables.
© S. Roupnel

Réduire le coût de ses agrofournitures devient de plus en plus facile, grâce au numérique. Que ce soit pour faire des achats en commun ou profiter de tarifs négociés, les viticulteurs sont de plus en plus nombreux à utiliser de nouvelles applications dédiées. Certains même n’hésitent pas à passer commande depuis leur smartphone ! Il faut dire que ces solutions web ou mobile sont particulièrement intéressantes. « Cette année, j’ai acheté une partie de mes produits phytosanitaires ainsi, et sur certaines références j’ai pu avoir des tarifs inférieurs de 15 % au prix du distributeur après négociation », témoigne Paul Javerlhac, vigneron à Bergerac et utilisateur de Viticost. Cette plateforme digitale pour l’approvisionnement des viticulteurs, lancée fin 2017, a recensé les fournisseurs les plus intéressants et propose une gamme d’engrais, phytos, semences et palissage. « Nous nous voyons comme un comparateur de prix, explique Nicolas Roussillon, cofondateur de l’entreprise et vigneron. Nous essayons de trouver le meilleur tarif pour satisfaire la demande du viticulteur. »

Une économie de vingt centimes par piquet galvanisé

Si Paul Javerlhac estime que tout ne vaut pas forcément de coup, il l’affirme, Viticost est devenu un nouvel interlocuteur qu’il consulte au même titre que ses autres distributeurs. D’autant plus que le service est gratuit, le coût de fonctionnement étant supporté par les distributeurs qui s’inscrivent sur la plateforme. « C’est facile à utiliser, rapide et globalement avantageux, donc je vais poursuivre, affirme le vigneron. L’an prochain j’ai prévu des plantations, et en passant par eux, je gagne 20 centimes par piquet galvanisé. » Le revers de la médaille est toutefois qu’il n’y a pas d’accompagnement technique, notamment pour les phytos. De son côté, William Trouillet, du domaine éponyme à Solutré-Pouilly en Saône-et-Loire, utilise depuis deux ans le logiciel web Grouper Viti-Agri, au concept légèrement différent. Sur cette plateforme collaborative, les vignerons inscrits proposent de se grouper lors d’un achat. Chacun peut, s’il le désire, mettre dans le « pot commun » ses quantités pour obtenir les meilleures conditions. « Je passe par là pour acheter mon palissage et les produits de cave, confie William Trouillet. Je peux gagner 10 à 15 % sur ce genre de commande. » Un autre avantage pour lui est de pouvoir découvrir de nouveaux produits, grâce aux suggestions de ses confrères.

L’abonnement est vite rentabilisé grâce aux économies

Il a notamment découvert cette année une nouvelle tonnellerie, chez qui il a décidé de faire sa commande pour cette saison. « J’ai été séduit par le prix et les commentaires des autres utilisateurs », avoue-t-il. Par contre, l’inconvénient du système réside dans le fait que le premier prix proposé n’est pas toujours intéressant, et que si personne ne se décide à suivre une proposition de commande, le prix ne baisse pas. « Parfois il faudrait pouvoir communiquer entre producteurs », suggère le vigneron. Cela ne l’empêche toutefois pas de recommander le site. Ce logiciel, dont l’abonnement est de 300 euros par an, est déjà utilisé par différents groupes (coopératives, groupement de producteurs, chambres d’agriculture) dans plusieurs régions françaises (Bourgogne, Bordeaux, vallée du Rhône, Champagne). Cela s’inscrit d’ailleurs dans une logique locale, pour bénéficier de la livraison des distributeurs.

De son côté, le géant de la coopération, InVivo, se lance également sur le créneau, via sa filiale Ouifield, faisant ainsi profiter à ses membres exploitants d’offres négociées aux meilleures conditions. Véhicules, énergie, pneumatiques, location de matériel et de voiture sont les premiers biens et services proposés. Plus qu’un simple portail d’achats, Ouifield se veut aussi une véritable communauté, où il est possible d’échanger sur un forum, passer des petites annonces ou encore faire du troc. Des solutions qui risquent de prendre encore de l’ampleur dans les années à venir…

Les plus lus

<em class="placeholder">Photo de Céline Tissot, vigneronne en Bugey, pose dans ses vignes.</em>
Dans l'Ain : « Les liens en osier pour attacher la vigne ne nous coûtent que du temps »

À Vaux-en-Bugey, dans l’Ain, Céline et Thierry Tissot ramassent leurs osiers, qu’ils utilisent lors du liage de la vigne.…

<em class="placeholder">Saisonnier déraquant la vigne.</em>
En Loire-Atlantique : « Le déracage de la vigne permet de recourir à du personnel non qualifié »

Le viticulteur ligérien Damien Grandjouan pratique une prétaille manuelle sur ses vignes conduites en guyot simple alterné.…

<em class="placeholder">Nathalie Lalande, salariée du Vignoble Bourgoin taillant de la vigne</em>
En Charente : « Un gain de rendement de 31 % avec le meilleur tailleur de vigne »

Un tailleur bien formé permet des gains de productivité non négligeables. C’est ce qu’a constaté le Vignoble Bourgoin, en…

<em class="placeholder">Badigeonnage de plaie de vigne</em>
Dans la Drôme : « Nous badigeonnons les plaies de taille pour favoriser la cicatrisation de la vigne et diminuer sa sensibilité aux maladies du bois »

Baptiste Condemine, régisseur vignobles de la Maison Chapoutier, à Tain-l’Hermitage, dans la Drôme, estime que le badigeonnage…

<em class="placeholder">Vigne / 09-Pretaillage</em>
Effectuer une taille de qualité de la vigne derrière la prétaille pour diminuer les coûts sans grever la pérénnité

Dans ce contexte de crise, Massimo Giudici, maître tailleur chez Simonit & Sirch, insiste sur l’importance de réaliser une…

<em class="placeholder">Vigneron devant son ordinateur consultant un logiciel de gestion de parcelles nomme Wine2process. Programme informatique de gestion parcellaire pour la viticulture.</em>
Registre phytosanitaire numérique : comment être en règle au 1er janvier 2027 ?
À partir du 1er janvier 2027, les viticulteurs devront tenir leur registre phytosanitaire sous format numérique. Quelles…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole