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Contractualisation
Comment réguler le marché

Construire un partenariat solide entre production et négoce est une idée dans l'air du temps. La réflexion pourrait être relancée avec la proposition de créer un prix indicateur du marché

La crise du secteur laitier a conduit ce secteur à engager des négociations sur les prix. La production viticole voudrait faire de même. Les négociations au sein de l’Anivit doivent débuter en septembre.
La crise du secteur laitier a conduit ce secteur à engager des négociations sur les prix. La production viticole voudrait faire de même. Les négociations au sein de l’Anivit doivent débuter en septembre.
© S. Randé

Chahutés, bousculés par une crise sans précédent depuis la fin des quotas laitiers, les producteurs de lait l'ont réclamé avec force et parfois véhémence : le retour d'une politique de régulation. Confrontés eux aussi à une spirale baissières des prix et suivant l'exemple des laitiers , les coopératives vinicoles, par la voix de leur président Denis Verdier, en appellent également à la régulation et demandent la création d'un indicateur de tendance des prix.

Pour Denis Verdier cette demande n'a rien de discordant avec la philosophie actuelle et s'inscrit même dans le virage politique qui s'opère dans le secteur agricole. « Le nouveau ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré qu'il fallait mettre en œuvre une régulation de marché en agriculture. Nous sommes satisfaits de ces déclarations car nous ne croyons pas au libéralisme de marché pour notre secteur. La régulation est revenue à la mode, cela va nous permettre de retrouver des marges » explique-t-il. La régulation serait d'ailleurs tellement à la mode qu'un groupe d'expert serait chargé par la Commission européenne de travailler sur la question de la compétitivité dans l'industrie agro-alimentaire. Un des axes de leurs travaux seraient de réfléchir sur les prix des denrées alimentaires, notamment pour moraliser les rapports entre les différentes parties.

En France, l'appel des caves coopératives a été entendu et un groupe d'experts doit se réunir en septembre pour plancher sur la question. Denis Verdier, lui, a déjà une idée claire de ce qu'il entend par indicateur de tendance de prix. Tout d'abord, il s'appliquerait aux vins sans indications géographiques et définirait ainsi la base de la pyramide des prix. Il serait déterminé dans le cadre interprofessionnel, et donc l'Anivit en aurait la charge. « Le prix choisi pour la distillation de crise cette année, à savoir 3,2 d°/hl, pourrait être un bon indicateur de tendance de prix » estime Denis Verdier qui voit dans cet indicateur un moyen de « lutter contre la mécanique du moins-disant et de trouver un garde-fou permettant aux entreprises de jouer sans mettre en péril la filière ». Du côté de l'Anivit, l'idée fait son chemin. « Il est en effet possible de définir des accords sur une période donnée » indique René Moréno, président de l'Anivit, qui insiste sur l'illégalité de toute entente sur les prix. Il estime qu'un prix de 45 euros/hl serait une bonne base de négociation. « C'est un niveau de prix indispensable et vital pour le producteur » indique-t-il.

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