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Ce que la robotisation vous promet

De nombreux projets de robots, qu’ils concernent la récupération de données, le travail viticole ou encore la récolte, sont dans les cartons des constructeurs. Focus sur ces innovations qui devraient arriver sur le terrain dans un avenir pas si lointain.

La robotique agricole et viticole est un secteur en pleine effervescence. Dernière grosse présentation en date : celle du robot Pumagri, dévoilé en mai dernier, au salon Innorobo. « Le robot est au stade de prototype mais s’approche de la présérie », explique Fabien Arignon, directeur de la société française Sitia. Prévu pour être lancé sur le marché en 2018, il a été pensé pour le maraîchage, les cultures légumières et la viticulture. Pour cette raison, ce petit automoteur de 1,9 t à motorisation hybride, pouvant être transporté sur une remorque derrière un véhicule, dispose d’une voie variable de 1,30 à 2,10 m et d’un dégagement sous châssis pouvant aller de 70 cm à 1,30 m. Affichant une autonomie de 24 heures, ce robot est capable de tourner sur place et reçoit un relevage arrière pour accueillir différents outils. Réalisant le « travail d’un tracteur de 40-50 ch », Pumagri évolue jusqu’à 10 km/h et peut travailler une quinzaine d’hectares dans la journée. « Il est bardé de capteurs pour interagir avec son environnement, avec les opérateurs et s’arrêter au besoin pour éviter tout accident, explique Fabien Arignon. Nous avons tout testé (laser, caméra 3D, lidar, GPS, etc.) mais n’avons pas encore arrêté ceux que nous allons sélectionner pour un bon rapport prix/sécurité. Probablement, proposerons-nous différentes combinaisons suivant les environnements dans lesquels ils vont évoluer. »

L’engin, qui enregistre déjà de nombreuses heures de test au champ, ne se réduit pas un simple exécuteur des tâches répétitives et pénibles. « Il s’agit aussi d’une plateforme mécanique et logicielle capable d’accueillir toute une diversité de capteurs, poursuit Fabien Arignon. Les agriculteurs qui l’ont découvert ne manquent pas d’idées quant à son utilisation. Il en va de même avec les industriels qui souhaitent installer leurs outils dessus. Il nous manque juste un partenaire pour la pulvérisation. Les robots vont changer leur quotidien. Ils vont être à même d’apporter de la valeur ajoutée, des informations géolocalisées qui vont changer les méthodes de travail des agriculteurs et viticulteurs. »

Et si la récolte manuelle se faisait au robot ?

Peu de temps après, Vincent Vidal, fondateur de Syha, présentait ses travaux sur le salon de l’agriculture de la Nouvelle-Aquitaine. Cet ingénieur Arts et Métiers travaille sur un prototype de récolte sous serre de grappes… de tomates. Ce robot serait en mesure de détecter les grappes mûres, de les pincer, de les sectionner et de les déposer dans une caisse. "Aujourd’hui, les algorithmes de traitement d’images (pour détecter les trappes mûres) et de mise en mouvement du bras arrivent en fin de test", explique l’ingénieur. Reste la préhension des grappes à peaufiner d’ici la fin de l’année. Le premier prototype sous serre devrait voir le jour d’ici juillet 2018. Et des tomates au raisin, il n’y a qu’un pas. « Notre principal souci, c’est les feuilles qui cachent les grappes, confie Vincent Vidal. Mais si les vignes sont suffisamment effeuillées, la mise en application pour la vigne pourrait se faire en 2-3 mois. »

voir plus loin

Une réduction des tâches d’oïdium par les UV

Lauréate du premier prix du concours Agrinove 2017, la toute jeune start-up UV Boosting travaille sur la stimulation des végétaux par des UV pour lutter contre les ravageurs. « Nous nous sommes basés sur des travaux de recherche de biologistes lyonnais qui ont débuté en 2012 et avons commencé nos premières expérimentations sur des vignes en serre, explique Juliette Mansard, qui dirige la start-up. Soumis à certaines longueurs d’onde dans les ultraviolets, nous avons constaté une réduction de 60-70 % du nombre de tâches d’oïdium sur un cépage sauvignon. » Une seconde d’exposition suffit à obtenir ces résultats. « Monté sur un petit engin motorisé, notre prototype avançait à 1 m/s (soit 3,6 km/h), une vitesse tout à fait compatible avec certaines opérations du quotidien des viticulteurs », poursuit cette jeune polytechnicienne. La start-up entend poursuivre ses travaux de recherche avant une commercialisation. Un second prototype a été construit pour tester sur une ou deux campagnes la stimulation aux UV, cette fois-ci en extérieur. Il évolue depuis le début de la saison sur le domaine de l’IFV de Rodilhan.

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