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Calcul de l’impact environnemental de trois modes de conduite

L’Inra de bordeaux compare trois itinéraires techniques sur le plan de leur impact environnemental. Le système bio serait le moins performant.

L’utilisation de nombreux engins mécaniques rend le bilan carbone 
de la viticulture bio peu performant 
du point de vue énergétique.
L’utilisation de nombreux engins mécaniques rend le bilan carbone
de la viticulture bio peu performant
du point de vue énergétique.
© P. Bourgault

L’impact de l’implantation d’une vigne et sa conduite jusqu’à sa troisième année ne rentre pas dans les calculs d’analyse de cycle de vie (ACV). L’Inra de bordeaux s’est penché sur le sujet. La première phase de l’étude vise à tester l’ACV sur trois modes de conduite innovants étudiés dans le cadre du programme ResIntBio(1): une conduite avec hybride résistant (Res), une conduite intégrée (Int) et une conduite bio.


Bio : des performances environnementales en demi-teinte


Après trois ans de test, il ressort que le système Bio a, au regard de l’ACV, les performances environnementales globales les plus perfectibles, notamment parce que ce système émettrait plus de gaz à effet de serre et consommerait plus d’énergie non renouvelable. Principales raisons : ce système nécessiterait plus de carburant et l’impact de la fabrication des machines agricoles qu’il conduit à utiliser plus fréquemment que les deux autres systèmes, serait ainsi plus élevé. En outre, le système Bio aurait aussi le potentiel de toxicité, humaine en particulier, le plus élevé à cause de la plus forte exposition aux particules issues de la combustion du diesel, elle-même conséquence d’une utilisation plus fréquente du tracteur. Attention toutefois : les impacts “ toxicité ” et “ consommation de ressources non-renouvelables ” du système “ Int ” seraient proches de celles du système Bio. L’utilisation du glyphosate pour le système Int est dommageable vis-à-vis de l’écotoxicité “ terrestre ” mais aussi en amont, vis-à-vis des ressources pour sa fabrication. Pour la conduite bio, l’impact toxicité serait avant tout lié à la phase de transformation du cuivre en produit de traitement.


Des perspectives de recherche


Le travail de défrichage de la méthode ACV devra donc se poursuivre. Un des challenges sera d’affiner certaines données spécifiques à la vigne. Par exemple, la base de données internationale, support de la méthode, ne contient aucune référence dans le domaine des “ machines viticoles ”. Dans le test, l’impact de chaque traitement à la vigne a donc été pris en compte de façon globale en faisant référence à la production d’un bloc d’acier de poids équivalent au matériel utilisé. Autre point sur lequel la base de données devrait être affinée : les facteurs d’émissions vis-à-vis du sol et de l’air liées à l’utilisation et à la fabrication des produits phytosanitaires.


(1) ResIntBio a pour but de mettre au point de nouveaux systèmes de conduite de la vigne économes en intrants en comparant les performances agronomiques, économiques
et environnementales de trois systèmes expérimentaux novateurs.

" Les différences entre ces trois systèmes restent limitées " estime Dominique Forget

Même si dans cet essai, le système RES se démarque par des impacts environnementaux légèrement plus faibles, les différences constatées ici entre ces trois systèmes restent malgré tout limitées. Ces premières comparaisons ne doivent donc pas être prises au pied de la lettre puisque les trois modes de conduites testés ici sont par définition très performants. Ne perdons pas de vue que notre objectif est d’établir les premières références ACV sur la phase d’installation d’une vigne. Aucune publication n’existe à ce jour sur le sujet. Les rares résultats déjà diffusés sur ce thème ne concernent que la vigne en production et ils mettent en évidence des impacts toujours plus élevés que sur les trois systèmes testés ici.

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