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Bien construire son site internet en six points

Créer un site sur internet pour se faire connaître et vendre ses produits n’a jamais été aussi facile. Pourtant, beaucoup d’erreurs coûtent cher. Pour les éviter, mieux vaut se poser les bonnes questions et connaître quelques pièges à éviter.

Un site, pour quoi faire ?

C’est la première question à se poser, d’où découlera tout le reste. Un coopérateur n’a pas besoin d’un site. Sa cave médiatise ses produits. « Par contre, tout domaine indépendant doit disposer d’au moins un site vitrine qui sera sa carte de visite, assure Aliocha Iordanoff, créateur de l’agence Semaweb, qui réalise des solutions complètes notamment pour des petits et gros domaines. Une personne qui découvre un vin qui lui plaît veut en savoir plus et prend son smartphone pour trouver de l’information. Le site internet doit figurer sur la contre-étiquette. Pas besoin de QR code. Les internautes n’ont pas tous téléchargé l’application. Google retrouvera le domaine. »

À quoi doit ressembler mon site ?

Pour marquer sa différence parmi des milliers de confrères, le domaine doit dévoiler l’âme qui se cache derrière ses produits, son terroir, son histoire, les hommes et les femmes qui l’animent et leur philosophie de vie. Un site vitrine doit être sobre et conçu comme un beau magazine. Le texte, très accessible, est constitué de phrases courtes sur fond blanc. « Sur internet, les gens sont habitués aux très belles photos et celles du site doivent être du même niveau et exprimer pleinement ce qu’est le domaine », poursuit Aliocha Iordanoff. En revanche, mieux vaut éviter les photos d’agence, belles mais banales, qui n’expriment rien de l’âme du domaine. Le texte doit passer sous les fourches Caudines des lois Évin et Bachelot. Pour ce faire, il est recommandé de plutôt miser sur un discours de convivialité, avec notamment les accords mets et vins. Les vidéos ajoutent de l’âme au site, pourvu qu’elles ne dépassent pas soixante secondes. « Il faut prévoir que, désormais, la moitié des consultations s’effectuent sur un smartphone et que certains internautes consultent également le web sur des grands écrans 4 K », reprend le directeur de Semaweb. Le site, dit alors « responsive », doit s’adapter à toutes les tailles d’écrans.

Faire moi-même ou prendre une agence ?

Aujourd’hui, les outils pour développer un site se sont simplifiés. « Pour répondre à la question de tout faire lui-même ou de le confier à un professionnel, le viticulteur doit savoir s’il est prêt à consacrer du temps au développement », assure Arnaud Jibaut, dirigeant fondateur d’Awelty, qui propose depuis 2004 E-monsite, la première solution française qui permet de tout faire en ligne soi-même gratuitement ou presque. Son entreprise reste l’un des trois premiers opérateurs en France, sur un marché très disputé par des concurrents américains comme Wix, ou allemands comme One and One et Jimdo. L’autre solution est d’utiliser des outils comme WordPress, leader mondial des logiciels professionnels gratuits, mais il faudra réserver un nom de domaine et prendre un hébergement (OVH, Amen…). Si l’informatique est un repoussoir, mieux vaut prendre une agence. Celle-ci doit s’engager à ce que son client reste propriétaire de son nom de domaine et titulaire du contrat chez l’hébergeur, pour pouvoir la quitter facilement. Il faut en revanche se méfier des solutions d’abonnements mensuels tout compris, avec des contrats pluriannuels dont on reste prisonnier.

Comment rendre mon site visible sur le net ?

« Rien ne sert de faire le plus beau site du monde au milieu du Sahara », insiste Olivier Andrieu, auteur depuis 1994 de nombreux ouvrages de référence (Éditions Eyrolles), notamment sur les techniques de référencement. Ecrire un site, c’est s’adresser à l’internaute, à la recherche d’une information pertinente. Et à Google, le moteur de recherche qui va permettre de la retrouver. « Google est un obsédé du texte, insiste Olivier Andrieu. Les écrits doivent comprendre entre 200 et 600 mots, avec des propos intéressants, qui utilisent tous les vocables possibles employés sur le sujet par les internautes. Le texte essaiera de les reprendre tous. Par contre, il ne sait pas reconnaître le contenu des photos et vidéos. » Elles devront donc être accompagnées d’un texte.

Comment doper mes ventes avec le web ?

Avec une solution comme E-monsite, ou des logiciels gratuits comme Woo Commerce et surtout Prestashop, la création de ses propres pages d’e-commerce devient accessible. Encore faut-il être vu. L’autre solution est de passer par une place de marchés comme Twil, qui propose aux producteurs de mettre en ligne leurs bouteilles sur l’une de leur page personnalisée professionnelle, qu’ils intègrent à leur site. Quand un client passe commande, le viticulteur reçoit un mail de la plateforme pour envoyer les bouteilles au destinataire, ainsi que le règlement, diminué d’une commission. Une autre société comme Plugwine propose une page personnalisée et assure l’ensemble de la logistique et du façonnage, mais ce service supplémentaire se paie (65 € HT/mois, +15 % de commission). La société de Mâcon ouvre ses services à l’export en novembre pour les clients professionnels (cavistes restaurants).

Dans tous les cas, il revient au domaine de bien remplir ses fiches produits qui apparaîtront sur son site et/ou celui de la place de marché, parfois traduites automatiquement en plusieurs langues. De par leur taille ou la rareté de leurs produits, certains opérateurs arrivent à faire référencer sur des grosses places de marché comme Amazon et Cdiscount.

Combien ça coûte ?

Sur E-monsite ou Wix, tout est gratuit ou presque. Il faut juste prévoir un petit supplément pour éviter d’avoir son site pollué par des publicités d’autres annonceurs (45 €/an), disposer de son propre nom de domaine (35 €/an), ou encore de sa boutique en ligne (155 €/an). Pour ceux qui veulent utiliser un logiciel gratuit, il faut prévoir le dépôt d’un nom de domaine (8 à 10 €/an chez OHV) et un espace sur le serveur (3 à 12 €/mois chez OVH). Pour le paiement en ligne, il existe le bon vieux coupon-réponse envoyé avec un chèque. Sinon, PayPal permet le paiement par carte bancaire avec une commission dégressive suivant les volumes de 3,4 % à 1,4 % et 0,25 euro par transaction. Une banque demande environ 300 euros de mise en place, un abonnement mensuel de 30 à 40 euros, et une commission de 1 % à 1,10 % par vente. Mais ces tarifs sont bien sûr négociables, surtout si le caveau possède un TPE (terminal de paiement électronique, dit également lecteur de carte bancaire). Se doter d’un paiement par carte implique également de prévoir un abonnement à 3D Secure (Verified By Visa, MasterCard SecureCode), pour être sûr d’être payé, même après règlement par carte volée.

Pour ce qui est des agences de communication, certaines proposent leurs services dès 500 euros. Mais à ces prix-là, on prend des risques. « Chez les professionnels, un site vitrine coûte entre 3 000 et 6 000 euros, et entre 6 000 et 12 000 euros s’il intègre une solution e-commerce », assure Aliocah Iordanoff. À partir de 15 000 euros, les agences commencent le nécessaire travail de web marketing qui dope la réputation du domaine : réalisation de textes, de photos et de vidéos sur l’actualité du domaine, relations avec des influenceurs et blogueurs qui parlent du vin, mise en relations avec d’autres sites internet qui évoquent votre domaine, publications régulières sur Facebook et Instagram, e-mailing et newsletters, jusqu’à la réalisation d’événementiels ! Cette large échelle de prix apporte des éléments de réponse pour savoir si l’on prend un prestataire ou non.

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