Aller au contenu principal

Bien concilier cave particulière et cave coopérative

Un vigneron exploite la majorité de ses terres pour une cave coopérative, mais développe depuis quelques années une activité de cave particulière. Les deux activités sont-elles concurrentes ou complémentaires ? Voici les conseils de notre spécialiste.

La transformation de sept hectares de vigne en truffière a permis une hausse du bénéfice.
© C. Gloria
Quel est le contexte de départ ?

Un vigneron a pris la succession de son père, qui exploitait quarante hectares en côtes-du-rhône village et IGP, et apportait ses raisins à une cave coopérative. Rapidement, il a commencé à vinifier et commercialiser le produit de quelques hectares, jusqu’à atteindre cinq hectares dédiés à la cave particulière. Au moment de notre intervention, le vigneron commercialise 100 % de sa production de cave particulière en bouteilles, essentiellement sur le réseau CHR et caveau, avec également quelques débouchés à l’export. En revanche, son développement est freiné par sa propre disponibilité : n’arrivant pas à se dégager du temps pour la prospection, le vigneron n’ose pas augmenter sa production en cave particulière et atteint ainsi un palier en termes de volume et de chiffre d’affaires.

Ensemble, nous avons estimé le temps passé par le vigneron à la vigne (en isolant les parcelles pour la cave particulière et celles pour la coopérative), à la cave et pour les activités commerciales. Ceci a permis d’estimer une rentabilité moyenne par hectare pour chacune des deux activités.

De plus, nous avons analysé les rendements des parcelles dédiées aux apports à la cave coopérative sur cinq ans, ainsi que les revenus correspondants.

Quel est le principal problème ?

Le vigneron a ainsi constaté qu’en prenant en compte toutes les tâches, y compris la commercialisation et l’administratif, un hectare pour la cave particulière nécessitait deux fois plus de temps qu’un hectare pour une cave coopérative. Le développement de la cave particulière se traduisait donc par une augmentation significative du volume de travail, alors que la main-d’œuvre n’avait pas augmenté sur l’exploitation.

Néanmoins, grâce à un positionnement premium, la cave particulière dégageait environ cinq fois plus de marge par hectare que l’activité cave coopérative. Enfin l’analyse des rendements a mis en évidence que certaines parcelles conduites pour la cave coopérative ne dégageaient aucun bénéfice, tout en monopolisant de la main-d’œuvre.

Quelles sont les solutions ?

N’ayant pas de piste pour augmenter le rendement des parcelles peu productives, le vigneron a préféré réduire sa surface globale plutôt que d’embaucher de la main-d’œuvre pour la vigne. Après avoir étudié différentes options parmi lesquelles le fermage ou la convention de mise à disposition avec la Safer, le vigneron a préféré arracher sept hectares, pour y planter des chênes truffiers. Cette solution, qui demande un entretien limité, lui permet d’augmenter progressivement sa surface dédiée à la cave particulière de deux hectares, pour un volume horaire annuel comparable à la situation avant la création de cette cave. Cette solution lui procure une hausse de la rentabilité globale de son exploitation, tout en sécurisant ses revenus via les apports à la coopérative.

Comment mesurer l’action ?

L’exploitant a prévu de refaire la même analyse à chaque échéance de ses engagements vis-à-vis de la cave coopérative. Entre-temps, il a amélioré son suivi de l’activité et son mode de calcul des rendements parcelle par parcelle.

(((PICTO BULLE)))Pour un conseil adapté, n’hésitez pas à appeler votre notaire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Jeune plantation d&#039;une parcelle en vitiforesterie, au domaine Jean Martell, à Javrezac, en Charente, le 13 juin 2023.
Le but est d&#039;étudier l&#039;écosystème sur le long terme ...</em>
Crise viticole : quelles solutions sont sur la table ?

Alors que les effets de la crise s’amplifient, la mise en place de nouvelles solutions se fait chaque jour plus urgente. Des…

<em class="placeholder">Green oregano, seasoning and spice, wild marjoram. grown in Turkey</em>
Des huiles essentielles d’origan microencapsulées contre le mildiou de la vigne

Des chercheurs de la Haute école de viticulture de Changins, en Suisse, viennent de lancer un projet avec des chimistes pour…

<em class="placeholder">Tracteur spécialisé Case IH Quantum 100F avec un pulvérisateur viticole</em>
Case IH – La cabine suspendue sur les tracteurs Quantum

Case IH apporte certaines évolutions sur la mouture 2025 des tracteurs spécialisés Quantum.

Vendange dans la Marne en 2023
Vendanges 2025 : une production viticole estimée à 40 millions d’hectolitres malgré l’arrachage de 20 000 ha de vignes

Malgré l’arrachage de milliers d’hectares de vignes dans le Bordelais, le Sud-Ouest et le Languedoc Roussillon, la récolte…

<em class="placeholder">Machines à vendanger New Holland 9.50L et 9.70L</em>
New Holland - Plus 25 % de productivité sur les machines à vendanger haut rendement
Le constructeur de Coëx renouvelle sa gamme de machines à vendanger haut rendement qui gagne en confort et en productivité.
<em class="placeholder">Viticulture. Vinification en Champagne pendant la période des vendanges.  Ajout de levure à la cuvée. Viticulteur. Vigneron. Caves. Cuves. Pratiques œnologiques. ...</em>
Vinification : comment gérer un excès d’azote dans les moûts ?
Les dernières campagnes ont été marquées par des taux moyens d’azote importants, entraînant des défauts dans les vins. Voici…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole