Attention au retour de Cryptoblabes
Avec la réduction des traitements insecticides et le réchauffement du climat, la tordeuse de grappe Cryptoblabes gnidiella fait un retour remarqué dans les vignobles du littoral méditerranéen.
Avec la réduction des traitements insecticides et le réchauffement du climat, la tordeuse de grappe Cryptoblabes gnidiella fait un retour remarqué dans les vignobles du littoral méditerranéen.
Bien qu'il ait toujours existé dans le vignoble méditerranéen, Cryptoblabes gnidiella, un lépidoptère de la famille des Pyralidae, n'a été identifié qu'en 1999. Il était jusqu'alors confondu avec Eudémis dont on pensait qu'il s'agissait d'une quatrième génération. Il est à présent admis que Cryptoblabes est l'insecte responsable des infestations tardives, si difficiles à maîtriser. Ce parasite est présent au vignoble dès le mois de juin, mais ne s'attaque aux baies qu'une fois mûres, avec une intensité souvent impressionnante, pouvant être comparable à une invasion de chenilles processionnaires sur un pin (jusqu'à 50 % de perte de récolte). De telles attaques ont été de plus en plus observées ces dernières années. Elles sont liées à une utilisation de produits insecticides à moins large spectre et de façon plus raisonnée, ainsi qu'à des hivers plus doux.
Un seul rempart : le gel
« La dernière ponte de Cryptoblabes intervient en décalé avec la troisième génération d'Eudémis, environ dix jours après, explique Cyril Cassarini, technicien à la chambre d'agriculture du Gard. Cela rend le traitement difficile : d'une part, au 15 août, les viticulteurs ont rangé leur pulvérisateur ; d'autre part, on entre dans les délais avant récolte. » Cerise sur le gâteau, il n'existe aucun produit homologué en Europe pour ce ravageur, les pontes sont introuvables et la confusion sexuelle est techniquement impraticable. Le seul facteur qui puisse arrêter Cryptoblabes, en dehors de traitements insecticides à large spectre répétés, est le gel hivernal. Malheureusement, le dernier hiver s'est plutôt démarqué par sa douceur, ce qui paraît de mauvaise augure pour la campagne 2015. Le ravageur est réparti sur de grands secteurs, parmi lesquels la costière nîmoise, la zone des sables d'Aigues-Mortes ou encore Bandol. Du fait de sa biologie (sensibilité au gel), le papillon ne présente pas de risque de propagation au-delà de l'arc méditerranéen, son aire de répartition historique.