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Anticiper pour sécuriser le désherbage

Avec la restriction des solutions herbicides, et en particulier le retrait de l’aminotriazole, les viticulteurs vont devoir anticiper pour maîtriser la flore de leurs parcelles.

Il va désormais falloir anticiper le désherbage, pour gérer les retraits de matières actives.
© J.-C. Gutner/Archives

« Pour les viticulteurs, le retrait le plus impactant de l’année passée est celui de l’aminotriazole, molécule herbicide qui permettait de faire un véritable nettoyage des parcelles à l’automne ou en sortie d’hiver », observe Éric Chantelot, de l’IFV. Par ailleurs, le glyphosate est lui aussi sur la sellette. « Si le glyphosate venait à disparaître de la palette des herbicides, cela conduirait à revoir complètement la problématique de l’entretien des sols à la fois sur les plans techniques, économiques mais aussi en matière d’organisation du travail », commente Jacques Grosman, expert vigne à la DGAL. Autre dossier à suivre courant 2017, celui de la flumioxazine (molécule de Pledge) qui sera réexaminé. Philagro, qui soutient activement cette molécule largement utilisée en désherbage de prélevée, rappelle que le Pledge est disponible pour la campagne à venir.

S’appuyer sur des molécules solides, anticiper et alterner

Dans ce nouveau contexte de restrictions, et même si quelques nouveautés sont attendues, « il faut mettre en œuvre de solutions pour sécuriser le désherbage, explique Éric Chantelot, l’idéal étant d’avoir pu contrôler les mauvaises herbes sur le rang avant la sortie d’hiver soit par un travail du sol sous le rang soit par un désherbage chimique. Il est également recommandé d’intervenir sur des mauvaises herbes pas trop développées ce qui signifie désherber plus précocement, au 15 février par exemple plutôt qu’au 15 mars. Le choix des spécialités doit s’orienter vers des solutions de pré-levée adaptées à la flore de la parcelle associées à des produits contenant du glyphosate. L’objectif étant de « tenir » au moins jusque mi-mai avant une nouvelle intervention avec un produit de post-émergence ». Pour préserver les solutions existantes et éviter l’apparition de résistances, Frédéric Prigent de la Chambre d’agriculture de l’Aude recommande « d’alterner les matières actives de prélevée encore disponibles et de faire appel à un « bouquet de solutions » combinant le travail du sol, l’enherbement spontané (NDLR 45 % des surfaces viticoles sont enherbées), les tontes… ou encore l’acceptation d’un peu plus d’herbes dans la parcelle ». La chambre d’agriculture de l’Aude teste d’ailleurs de nouvelles approches d’entretien des sols visant à favoriser le reverdissement hivernal avec une Brassicacea spontanée, le Diplotaxis erucoïdes. Objectif : choisir l’adventice qui pousse, plutôt que de se laisser envahir par des mauvaises herbes comme l’érigéron dont on a du mal à se débarrasser en sortie d’hiver ! Et si le recours à des solutions alternatives de biocontrôle comme le Beloukha est encore marginal, la société Belchim qui développe cette spécialité estime qu’elle pourrait concerner à terme 20 à 25 % des surfaces viticoles.

à venir

Des lancements dans les cartons

Pour 2017, Dow AgroSciences met sur le marché un nouvel herbicide à base d’oryzalin et de penoxulame (Elan), pour une application sous le rang en sortie d’hiver et jusqu’à la floraison. Une autre spécialité (oryzalin + isoxaben) est en attente d’homologation pour une utilisation sur les jeunes vignes.

La société Philagro, qui commercialise Pledge, lance deux nouveaux herbicides : Guerrier à base de pyraflufen éthyl déjà autorisé en épamprage et Koudai (flazasulfuron + glyphosate), produit prêt à l’emploi.

Par ailleurs, Adama est en attente d’autorisation pour un nouvel herbicide de prélevée contenant une association de diflufénicanil et de métribuzine, deux nouveaux modes d’action en vigne à spectre large.

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