Aller au contenu principal

L’eau salée, intéressante contre l’oïdium de la vigne en dernier recours

Le sel a une action fongicide et insecticide. Il est notamment employé en Bourgogne et Alsace contre l'oïdium en ultime recours.

Attention, cette photo n'est pas une photo Réusiir. © Florence Carreras/Inra. Marais salant de la presqu'île de Guérande en Loire-Atlantique. Production de sel.
Le gros sel de Guérande dilué dans l'eau permet de stopper net l'évolution de l'oïdium dans les vignes.
© F. Carreras/Inra

L’eau de mer pourrait être utilisée en viticulture, dans le cadre de la lutte contre les ravageurs. Le chlorure de sodium est en effet classé comme substance de base autorisée contre l’oïdium, le mildiou et même contre eudémis.

Dans la pratique, les viticulteurs l’emploient essentiellement en solution de dernier recours contre l’oïdium. « Car pour qu’il soit efficace, il faut que le temps soit sec derrière, informe Pierre-Étienne Petitot, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Or lorsque le mildiou flambe, le temps est généralement humide. »

Cet été, Ken Dauvice, directeur technique vigne des Vignobles Picard, a ainsi traité l’une de ses parcelles avec de l’eau salée. « La vigne était bien attaquée par l’oïdium sur feuilles, se remémore-t-il, et ça avait commencé à se propager sur les grappes. » Le soufre n’en venant pas à bout, il a décidé d’utiliser une saumure pour enrayer la progression de la maladie, une technique déjà éprouvée une dizaine d’années auparavant.

Attention à la phytotoxicité du sel

Il a réalisé une solution avec 4 kg de gros sel gris de Guérande et 200 litres d’eau par hectare. Et l’a pulvérisée avec son appareil face par face habituel. « Cela a très bien fonctionné, témoigne-t-il. En un seul passage, l’eau salée a stoppé la propagation du champignon. Tout a noirci derrière, signe que l’oïdium était bien mort. » Il n’a pas constaté de corrosion particulière sur son pulvérisateur, le soufre étant selon lui plus agressif. En revanche, il souligne qu’il faut faire attention à ne pas dépasser les 2 % de sel dans la bouillie afin de ne pas entraîner de phytotoxicité, et qu’il vaut mieux éviter de traiter durant les heures chaudes afin de ne pas brûler le feuillage. Des propos confirmés par Pierre-Étienne Petitot, qui recommande même de rester autour de 1,5 %, avec un bon mouillage du feuillage. « Il y a peu de risque de brûlure du feuillage à cette concentration, précise-t-il, sauf si les températures dépassent les 37-38 °C dans les jours suivant le traitement. »

Les plus lus

Le poudrage est souvent réservé à la période sensible.
Soufre poudre ou mouillable : les critères de choix en vigne
Bien que le soufre mouillable ait de nombreux avantages en termes d’emploi, la forme en poudre n’est pas à négliger. Elle permet…
Certains constructeurs combinent une tondeuse à une rogneuse.
Les rogneuses traînées, synonymes de productivité

Les rogneuses traînées sont des machines offrant de bons débits de chantier, adaptées à des surfaces minimales de 30 à 40…

Fabien Marie, viticulteur en Charente-Maritime : « La rogneuse traînée est incomparable en termes de maniabilité dans les tournières. »
« Je gagne en débit de chantier avec ma rogneuse traînée »

Viticulteurs et entrepreneurs en Charente-Maritime, Laurent et Fabien Marie sont équipés de deux rogneuses traînées. Un…

René Becker, consultant et formateur indépendant, spécialiste de la biodynamie.
« En 100 ans, la viticulture en biodynamie n’a jamais été aussi actuelle »

René Becker, consultant et formateur en biodynamie, dresse un bilan et des perspectives pour la biodynamie à l’occasion du…

Le biochar épandu au pied des vignes permet d'améliorer la rétention en eau, selon des observations récentes.
Quels produits utiliser contre la sécheresse en viticulture ?

Qu’ils agissent sur la plante pour les biostimulants, ou sur le sol pour les biochars, il existe des leviers pour aider la…

Planter des vignes en gobelet et introduire des engrais verts en interrang sont deux leviers permettant de lutter contre la sécheresse.
Une diversité de pratiques culturales pour lutter contre la sécheresse de la vigne

Cépages tolérants, conduite en gobelet, palissage assoupli, présence de couverts végétaux ou encore d’arbres sont autant de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole