Crise viticole : 6 000 vignerons attendus dans les rues de Béziers ce 15 novembre
A l'appel des syndicats viticoles du sud, une grande manifestation viticole est attendue ce 15 novembre à Béziers. Les syndicats portent de nombreuses revendications, allant d'une prime à l'arrachage définitif à la prise en charge de cotisations MSA, en passant par des aides au stockage.
A l'appel des syndicats viticoles du sud, une grande manifestation viticole est attendue ce 15 novembre à Béziers. Les syndicats portent de nombreuses revendications, allant d'une prime à l'arrachage définitif à la prise en charge de cotisations MSA, en passant par des aides au stockage.
Alors que la filière viticole s’enfonce toujours plus dans la crise, divers responsables politiques du sud appellent à manifester. Ce fut le cas du syndicat audois des vignerons et des JA, indépendants et coopérateurs unis, dont ceux du Gard et de l’Hérault, le 5 novembre à Ferrals-les-Corbières, qui ont mobilisé leurs troupes lors d’un meeting qui a rassemblé 400 personnes.
Mais c’est surtout le cas de la FDSEA, des JA, du Syndicat des vignerons de l’Aude, des Vignerons Coopérateurs d’Occitanie et des Vignerons Indépendants qui « appellent à une grande mobilisation interrégionale » demain 15 novembre 2025, à Béziers.
Lire aussi : 5 millions d'euros débloqués pour les cotisations sociales des viticulteurs
Le Syndicat des vignerons de l’Aude, avec son slogan « La vigne saigne, la colère monte ! » porte quatre grandes revendications : obtenir un prix du vin rémunérateur, réduire le potentiel (arrachage, distillation), décrocher un accompagnement d’urgence et simplifier les moyens de production et de commercialisation.
« Ce sont autant de clous sur le cercueil de la viticulture française »
Quatre viticulteurs, pour les quatre revendications, ont témoigné, sur le site Facebook du Syndicat, des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.
Lire aussi : Pyrénées-Orientales : des assises pour sauver la viticulture catalane
L’un réclame l’obtention de primes à l’arrachage définitif suite aux aléas climatiques et à l’absence d’accès à l’eau dans le département.
Le second revient sur l’absence d’installations de jeunes en viticulture due à la non-rentabilité des exploitations viticoles et sur le besoin d’aides, notamment pour les jeunes.
Un troisième rappelle qu’aux problèmes climatiques s’ajoutent des contraintes environnementales et des normes administratives, asphyxiant chaque jour un peu plus la filière. « Ce sont autant de clous sur le cercueil de la viticulture française », a-t-il martelé.
Besoin d'une année blanche pour souffler et soulager les trésoreries
Le dernier fustige, pour sa part, le poids des charges sociales, de la MSA. « On a besoin d’une année blanche pour souffler, plaide-t-il, d’une exonération de taxe foncière sur le foncier non bâti, pour soulager les trésoreries. »
Les quatre revendications du Syndicat des vignerons de l'Aude en détails :
1 — PRIX DU VIN
Assurer un prix rémunérateur
- Lutter contre les prix abusivement bas pratiqués par le négoce et la GD
- Lutter contre les marges abusives dans la restauration
- Lutter contre les importations et la francisation des vins
- Valoriser le travail des vignerons :
- Sur la protection environnementale, les incendies (PSE, aide à l’entretien des parcelles…)
- Sur l’apport à l’économie des territoires
- Soutenir l’offre :
- Refaire du vin une fierté nationale
- Par une modification de la loi Evin et le distinguer des autres alcools
- Par une segmentation de l’offre
2 — RÉDUCTION DU POTENTIEL
- Arrachage définitif primé
- Distillation
3 — ACCOMPAGNEMENT D’URGENCE
- Fonds d’urgence, avec une vigilance sur les critères pour les JA
- Ouverture des dispositifs calamités et ISN
- Prise en charge des cotisations MSA pour les exploitants et les salariés
- Accompagnement bancaire
- Pour les coopératives et les Vignerons Indépendants :
- Accompagner leur restructuration
- Aide au stockage
- Report des amortissements
4 — SIMPLIFICATION DES MOYENS DE PRODUCTIONS ET DE COMMERCIALISATIONS
- Alléger les contraintes administratives
- Suppression de la TFNB et de l’ANSES
- Adapter les réglementations à notre spécificité méditerranéenne :
- Sur l’accès à l’eau et sa réglementation (ZNT…) et la définition des cours d’eau
- Sur les assurances récoltes (moyenne olympique)
- Pas de distorsion de concurrence sur les phytosanitaires au sein de l’UE
- Arrêt de la surenchère réglementaire et de la surtransposition des règlements de l’UE, et des contrôles
- Simplifier la fiscalité des accises au niveau européen