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Soja : le Brésil et la Chine font la pluie et le beau temps sur le marché mondial

Les importations d’oléagineux de l’Union européenne ont augmenté entre 2000 et 2020, mais l’appétit de la Chine, plus vorace, l’a conduite à devenir le premier acheteur mondial, et de loin.

Soja : le Brésil et la Chine font la pluie et le beau temps sur le marché mondial

« La production mondiale de graines d’oléagineux devrait s’établir à 647 millions de tonnes en 2022-2023, soit une hausse de 11 % en cinq ans selon l’USDA, a chiffré Vincent Chatellier, économiste à l’Inrae, lors des Rencontres autour des recherches sur les ruminants (3R). Les principaux pays producteurs sont le Brésil (23 %), les États-Unis (21 %), la Chine (10 %), l’Argentine (9 %) et l’Inde (6 %). » La Chine a de tels besoins qu’elle est largement déficitaire. Elle est même devenue le premier importateur mondial devant l’Union européenne. Vincent Chatellier a brossé en quelques chiffres un marché des oléagineux dominé par le soja, avec deux partenaires qui orientent le marché mondial : la Chine et le Brésil.

Le Brésil a multiplié par six ses exportations de soja

Les exportations mondiales de soja (graines, tourteaux, huile) ont été multipliées par quatre en vingt ans (en monnaie courante). Le Brésil, premier exportateur mondial, assure plus de 37 % des échanges mondiaux. Ses exportations sont passées de 5 à plus de 30 milliards d’euros courants entre 2000 et 2020. Un essor qui s’est fait en grande partie via de la déforestation. Les exportations des États-Unis – 32 % des exportations mondiales – progressent aussi fortement.

Les achats chinois ont-ils atteint un plafond ?

L’essor de la production de soja pour satisfaire l’appétit chinois est peut-être en passe d’atteindre un plafond. La démographie chinoise a conduit en 2022 à une baisse de la population chinoise, pour la première fois depuis soixante ans. « Donc la croissance des importations chinoises devrait ralentir », conclue l’économiste.

L’UE peine à réduire ses importations de tourteaux

L’Union européenne voit ses importations d’oléagineux augmenter en vingt ans. Parmi elles, celles de soja se tassent ces dernières années. La France a davantage baissé ses importations de tourteaux de soja (un tiers environ) par rapport à ses voisins européens. « Cette diminution est surtout liée à une réduction du cheptel bovin, porcin, avicole. Elle s’explique aussi par le développement de la production de colza et de tourteau de colza. Et seulement un petit peu du fait d’initiatives pour autoconsommer des protéines produites localement. Malgré tout, le déficit français et européen reste lourd », rappelle Vincent Chatellier.

Si la forte dépendance de l’UE aux oléagineux importés est un sujet abordé fréquemment ces dernières décennies, la flambée des prix internationaux jette un nouvel éclairage sur cette problématique, pointe l’économiste. La pression environnementale s’accentue pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la déforestation induite en Amazonie et en Indonésie. La nouvelle PAC tente de préserver les prairies et d’inciter à la production de cultures riches en protéines. Le temps d’une baisse significative des importations de graines et de tourteaux est peut-être arrivé.

Repères

Les oléagineux comprennent : soja, colza, tournesol, huile de palme, huile de palmiste, huile d’olive, arachide, coprah, lin, coton…

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