Quels sont les agents infectieux impliqués dans les diarrhées récurrentes des porcelets en post-sevrage ?
Le laboratoire Ceva Biovac a mis en évidence les agents infectieux (bactéries et virus) impliqués dans les diarrhées récurrentes de post-sevrage. Une étape préalable indispensable avant de concevoir un éventuel autovaccin.
Le laboratoire Ceva Biovac a mis en évidence les agents infectieux (bactéries et virus) impliqués dans les diarrhées récurrentes de post-sevrage. Une étape préalable indispensable avant de concevoir un éventuel autovaccin.
Lors du forum organisé par Ceva Biovac à Rennes le 2 octobre dernier, Éric Lewandowski, responsable de la gamme autovaccins du laboratoire a partagé les résultats des investigations de laboratoire obtenus à partir de prélèvements rectaux effectués sur 35 bandes dans 14 élevages confrontés à ces diarrhées récurrentes de post-sevrage.
Deux types de germes prédominent : les bactéries E. coli et les rotavirus. « Pour E. coli, 60 % des souches étaient typables. Les sérotypes K88 (F4) et O138K81 (F18) étaient prédominants, avec une présence respective à l’échelle de la bande de 71 % et 43 % », indique Éric Lewandowski. En moyenne un peu plus de quatre clones par élevage ont été mis en évidence.
Les rotavirus également très présents
La surprise est venue de la mise en évidence de rotavirus A et C dans 94 % des bandes et 100 % des élevages inclus dans l’étude ! « C’est un constat, mais il faut maintenant vérifier si cette présence est en relation avec la clinique digestive observée. Pour le moment, les quelques examens histologiques de l’intestin de ces porcelets dont nous disposons montrent une fréquence très faible d’images évoquant une atteinte tissulaire provoquée par ces rotavirus » précise Éric Lewandowski. De nouvelles investigations sont en cours pour accentuer le niveau des connaissances sur l’origine de ces diarrhées, afin de pouvoir proposer des solutions préventives.
Éric Lewandowski de Ceva Biovac.
Des vaccins « sur-mesure »
Sur son site internet, le laboratoire Ceva Biovac souligne que la variabilité antigénique au sein d’une même espèce bactérienne, voire d’un même sérotype est telle qu’une protection totale par un vaccin est souvent aléatoire lorsque l’antigène vaccinal diffère de l’agresseur. Il ajoute qu’en l’absence de vaccins commerciaux permettant de faire face à cette variabilité, les autovaccins peuvent constituer une solution pour les éleveurs. Ils peuvent aussi limiter le nombre d’interventions vaccinales par l’association de plusieurs valences, souligne Ceva-Biovac.
Une solution pour contrôler les salmonelles ?
Ceva Biovac a engagé une étude en partenariat avec l’Ifip pour étudier l’impact d’une immunisation active des porcelets sur l’excrétion des salmonelles en cours d’engraissement. « Ce germe est responsable de 42 % des toxi-infections alimentaires collectives en France », souligne Éric Lewandowski. En France, la prévalence de salmonelles sur les carcasses de porc en abattoir serait de 4 % selon des chiffres publiés en 2022. Par ailleurs, il n’existe pas de plan de contrôle de la maladie dans la filière, contrairement à la plupart des principaux pays européens producteurs de porcs (excepté l’Espagne et l’Italie). Si l’étude en cours mettait en évidence une diminution de l’excrétion en fin d’engraissement à la suite de cette immunisation active, la prévention vaccinale pourrait avoir un intérêt non seulement à l’échelle de l’élevage mais aussi de la filière.
Définition
L’Anses définit ces autovaccins comme un vaccin préparé à partir de germes pathogènes isolés d’un sujet malade ou d’un animal sain du même élevage. Il est destiné à être administré à cet animal malade ou aux animaux de cet élevage.