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Une productivité élevée des truies grâce à l’organisation du travail dans une maternité collective

À la SCEA de la Huettière, chaque bande en maternité est sous la responsabilité de l’un des trois techniciens d’élevage de l’entrée des truies jusqu’au sevrage. Les résultats sont au rendez-vous.

À la maternité collective de la Huettière à Vritz en Loire-Atlantique, l’organisation du travail des salariés de l’élevage contribue grandement aux excellents résultats techniques obtenus en maternité : plus de 35 porcelets sevrés par truie productive et par an, et 13,7 porcelets sevrés par portée. « Ici, chacun des trois techniciens d’élevage gère à tour de rôle une bande en maternité, depuis l’entrée des truies jusqu’au sevrage », explique Frédéric Bloyet, le chef d’élevage qui a succédé en juillet dernier à Loïc Le Port, l’initiateur de cette organisation. Toutes les trois semaines, Charline, Quentin et Thibault reçoivent leur nouvel ordre de mission : surveiller, assister, et soigner dans les meilleures conditions possible cinquante truies et leur progéniture afin de sevrer le maximum de porcelets de qualité qui seront récupérés par les actionnaires de la maternité collective après une phase de démarrage en nurserie. « Avant l’entrée des animaux, je prépare la salle pour les accueillir dans les meilleures conditions », précise Charline Bardoul. Les reproductrices ne sont pas placées au hasard. « Nous alternons multipares et cochettes pour que ces dernières s’habituent plus facilement à leur nouvel environnement. » Les outils de notation mis en place facilitent également le suivi et la conduite. « Sur chaque fiche truie, nous retrouvons tous les éléments survenus au cours des lactations précédentes. Cela nous aide pour savoir quelles sont celles qui nécessitent plus d’attention que les autres à la mise bas, par exemple. »

Peu de pertes de porcelets

L’un des points forts de l’élevage est le faible taux de pertes de porcelets en maternité : 14,6 % sur les nés vivants et 20,3 % sur les nés totaux. Des performances d’autant plus remarquables que l’élevage n’est pas équipé en cases ascenseur. Par ailleurs, Frédéric tient à ce que les salariés respectent les horaires de travail, avec une fin de journée fixée à 17 h 30. « Cela ne pénalise pas les résultats, car les mises bas de nuit se déroulent généralement bien. Les truies ne sont pas nerveuses, elles prennent soin de leurs porcelets », souligne-t-il. De ce fait, le déclenchement synchronisé de la mise bas n’est pas systématique. « Il n’est fait qu’aux rares truies qui ont eu beaucoup de morts nés lors des mises bas précédentes. Dans ce cas, leur durée de gestation et la présence fréquente de porcelets chétifs lors des dernières naissances, deux critères également mentionnée sur les fiches truie, sont des informations importantes pour éviter le déclenchement prématuré des mises bas. » Les résultats de chaque truie sont retranscrits au sevrage sur une fiche bande, puis sur le planning linéaire de l’élevage. « Les balances doivent équilibrer au porcelet près. Le nombre de nés totaux doit être égal au nombre de sevrés auquel s’ajoutent les pertes en cours de lactation », exige le chef d’élevage. Le planning linéaire sert aussi à comparer les résultats d’une bande à l’autre. « C’est un outil d’émulation auprès de chacun d’entre nous. Ça nous incite à améliorer les résultats. »

« Ce qu’on leur donne, elles nous le rendent »

Frédéric souligne les soins apportés par les salariés pour avoir les meilleures relations possible avec les truies. « Pas de gestes brusques en maternité », rappelle-t-il, lors de notre tour d’élevage, pour illustrer l’approche animalière mise en place dès la quarantaine sur les cochettes et à tout moment, que ce soit en gestante et en maternité. Pour faciliter mouvements d’animaux, le chef d’élevage compte surtout sur la gourmandise de ces animaux qu’il utilise comme un réflexe pavlovien. « À chaque transfert, elles reçoivent un peu d’aliments quand elles arrivent dans leur nouvelle salle, explique-t-il. Cela les incite à se déplacer plus facilement. C’est du bien être aussi bien pour les animaux que pour les hommes », sourit-il. Frédéric est persuadé qu’une approche animalière est indispensable dans l’obtention de bons résultats techniques. « Ce qu’on donne aux truies, elles nous le rendent largement. »

Fiche élevage

SCEA de la Huettière

1 130 truies
Conduite en 20 bandes
Sevrage à 21 jours
4,5 UTH (4 salariés + 1 prestataire pour le lavage des salles)
Groupement : Porveo
Aliment : Terrena et Eureden
Génétique : Axiom (Adenia x Piétrain)

Avis d’expert 

 

 
René Moreau, responsable technique du groupement Porveo © D. Poilvet
René Moreau, responsable technique du groupement Porveo © D. Poilvet

René Moreau, responsable technique du groupement Porveo

« Échanger pour progresser »

« L’organisation remarquable mise en place à la SCEA la Huettière ne peut fonctionner que si les données de l’élevage sont rigoureusement collectées et analysées. À partir de ce travail initial synthétisé par Frédéric, des échanges constructifs peuvent se mettre en place entre les membres de l’équipe de l’élevage, afin de pouvoir analyser les performances et détecter d’éventuels dysfonctionnements dans la méthodologie de travail. Les échanges sont également facilités entre l’équipe et les partenaires de l’élevage, actionnaires, groupement, fournisseurs d’aliment et de génétique… Le travail des techniciens d’élevage s’en trouve aussi valorisé, ce qui renforce leur motivation à faire progresser les résultats. »

 Peu de truies maigres à tous les stades physiologiques

 

 
 © Eureden
© Eureden
Source : Eureden.

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