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Une charte pour protéger les élevages  SDRP négatifs

L’OVS Porc Bretagne et les différents partenaires des organisations de production ont signé une charte mettant en œuvre des pratiques visant à réduire au maximum le risque de contamination par le virus du SDRP des élevages jusqu’à présent négatifs.

Depuis le 1er février, la charte de protection des élevages SDRP négatifs est en place dans les quatre départements bretons. Elle a été signée par les représentants des éleveurs, les vétérinaires, les organisations de sélection porcine (OSP) adhérant à l’Agence de la sélection porcine, les centres d'insémination artificielle (CIA) ainsi que tous les opérateurs de transport-abattoirs et organisations professionnelles.

Les principales mesures mises en œuvre concernent l’ordre des tournées des camions et les visites de vétérinaires et techniciens devant pénétrer dans l’élevage.

Les opérateurs de transport s’engagent à inscrire dans leurs tournées de ramassage ou de livraisons d’animaux les élevages négatifs qui seront toujours programmés les premiers. Leurs camions doivent évidemment être lavés et désinfectés entre deux tournées. De même, les vétérinaires et techniciens doivent planifier leur emploi du temps afin de commencer leur journée par les élevages négatifs.

Ces mesures visent à limiter au maximum le risque d’introduction du virus dans les élevages négatifs SDRP en Bretagne. Car le travail engagé par l’organisme à vocation sanitaire (OVS) Porc Bretagne depuis trois ans a prouvé qu’il existe un nombre non négligeable d’élevages qui ont réussi à rester négatifs vis-à-vis du SDRP, même dans des zones à forte densité porcine (voir carte).

Une démarche volontaire et gratuite

Ces mesures s’appliquent aux élevages qui adhèrent à la démarche, signent la charte et s’engagent à fournir leur statut sanitaire à la base de données BD Porc. Pour entrer dans le dispositif, l’élevage doit remplir quelques conditions :

- ne pas vacciner (aucun animal) SDRP depuis plus de deux ans;

- avoir des résultats d’analyse négatif SDRP depuis plus de deux ans;

- répondre à quelques règles basiques de biosécurité : présence d’un quai d’embarquement, d’une quarantaine, conduite en tout plein-tout vide, pas d’entrée d’animaux positifs…

Ayant rempli ces conditions, s’il souhaite adhérer à la charte, l’éleveur fait appel à son vétérinaire qui réalise les prélèvements nécessaires à la confirmation du statut négatif (prises de sang sur 30 truies et/ou 30 porcs charcutiers, salivettes, colostrum). Le statut négatif est vérifié au cours de l’année par un suivi sérologique tous les quatre mois.

Les coûts inhérents aux visites vétérinaires et analyses de laboratoire sont intégralement pris en charge par l’OVS Porc qui, par ailleurs, s’assurera du respect des règles des tournées des camions au travers des données disponibles via la base de données BD Porc.

« Grâce à l’adhésion des opérateurs de transport, cette charte représente une réelle avancée dans notre lutte contre ce virus qui, selon l’Anses, est le plus impactant dans les élevages », annonce Élisabeth Sallé, vétérinaire à l’OVS Porc Bretagne. 

Salivettes et cordes à mâcher pour les sérologies

Les élevages engagés dans la charte sont contrôlés tous les quatre mois afin de confirmer leur statut négatif vis-à-vis du  SDRP. Aujourd’hui, les échantillons  peuvent être réalisés par des prélèvements salivaires avec la corde à mâcher sur les porcs charcutiers et, pour les truies (15) au moyen de salivettes passées dans la bouche de l’animal « très pratiques à utiliser et, pour ces deux types de prélèvements, sans aucun stress pour l’animal », selon Claudio Trombani, vétérinaire Breizpig.

Stéphane Bourven a signé la charte SDRP

Naisseur-engraisseur de 170 truies à Plourin-lès-Morlaix, dans le Finistère, l’éleveur s’est engagé dans la démarche de l’OVS Porc Bretagne afin de tout mettre en œuvre pour conserver le statut SDRP négatif de son élevage. Il a repris l’atelier existant en 2011 qui était déjà indemne du virus, et a su conserver ce statut. L’assurance apportée par la nouvelle charte d’être le premier des tournées d’enlèvement des porcs et porcelets ou d'être enlevé avec des élevages de statut comparable constitue bien évidemment un atout supplémentaire.

Mais le fait que l’éleveur ait pu éviter de faire entrer le virus dans son élevage tient, pour lui, au fait que, même si la commune est dans le Finistère, elle ne compte que deux élevages de porcs. Et surtout au fait qu’il impose toute visite d’élevage le matin à 9 heures, et si possible en début de semaine. « Je ne déroge jamais à cette règle, les techniciens et vétérinaires le savent. Cette mesure est d’autant plus indispensable que je n’ai pas de sas d’entrée. C’est en projet. »

Par ailleurs, Claudio Trombani, vétérinaire Breizhpig en charge de l’élevage depuis l’installation de Stéphane, liste trois autres points essentiels qui peuvent expliquer le maintien du statut de l’élevage vis-à-vis du SDRP : le bac d'équarrissage est en périphérie de l’élevage, interdisant toute entrée du camion au sein de l’élevage ; le quai d’embarquement des porcs charcutiers est nettoyé et désinfecté systématiquement ; enfin, la quarantaine qui possède son propre quai, fonctionne en tout plein-tout vide. Par ailleurs, une tenue spécifique est obligatoire pendant la période d’observation des cochettes DanAvl en provenance d’un élevage négatif de Loire-Atlantique.

La nouvelle charte va à présent garantir à l'éleveur qu’il sera le premier sur la liste des enlèvements de porcs charcutiers, tout comme le deuxième éleveur de la commune dont l’atelier est aussi négatif. Claudio Trombani précise que dès 2013, dans le cadre du plan de lutte breton contre le SDRP, le groupement Aveltis avait déjà programmé les enlèvements de porcelets négatifs au premier tour. Restait cependant l’enlèvement des porcs charcutiers, réalisé par l’abattoir, qui n’appliquait pas toujours cette règle. « Ce sera donc chose faite à présent puisque tous les abattoirs bretons ont signé », annonce Silvia Turci, vétérinaire Breizhpig, membre du groupe de travail SDRP de l’OVS Porc Bretagne qui regroupe huit praticiens.

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