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Un gain de 200 euros par truie et par an avec une biosécurité renforcée

Plusieurs études, dont deux de l’Ifip, montrent un lien entre le niveau de biosécurité et les usages d’antibiotiques. Elles mettent en lumière l’intérêt technico-économique des mesures mises en place.

La mise en place de barrières sanitaires externes (abords grillagés par exemple) et internes contribue à limiter la propagation de pathogènes.
© I. Corrégé

Indispensable à toute démarche de réduction de l’usage des antibiotiques, la biosécurité est à la base de la maîtrise de la santé en élevages. Elle est appliquée à des niveaux variables, en partie parce que les éleveurs ne perçoivent pas le retour sur investissement des mesures mises en place. Pourtant, les élevages ayant les meilleures pratiques ont des performances techniques optimisées, comme le montrent deux études de l’Ifip sur la relation entre la biosécurité et les performances technico-économiques.

La première réalisée dans 166 élevages naisseurs engraisseurs analyse les relations entre des caractéristiques d’élevage en termes de biosécurité, de maîtrise sanitaire, de conception ou de conduite d’élevage et les performances technico-économiques : les élevages avec des pratiques favorables ont des performances techniques significativement meilleures que ceux avec des pratiques défavorables : mortalités, productivité des truies, indice de consommation et gain moyen quotidien. L’impact économique révèle un écart de marge de 182 euros par truie présente par an en faveur des élevages aux pratiques favorables.

Des écarts de marges variables selon la biosécurité

La deuxième étude n’a étudié que les pratiques de biosécurité dans 77 élevages naisseurs engraisseurs. Les élevages où les mesures de biosécurité sont très présentes ont des marges significativement supérieures à celles des élevages respectant peu de recommandations de biosécurité. L’impact économique révèle un écart de marge de 202 €/truie/an en faveur des élevages avec un niveau de biosécurité totale élevé. Pour les autres scores de biosécurité, ces écarts de marge varient de 138 à 172 €/truie/an. Ces résultats montrent que la biosécurité externe et la biosécurité interne ont leur importance. Ils découlent notamment d’une meilleure maîtrise des dépenses de santé.

Une protection contre l’expression des maladies

La santé en élevage de porcs est obtenue grâce à une situation d’équilibre entre la présence d’agents pathogènes, la pression d’infection, le statut immunitaire de l’animal et les conditions d’élevage. De nombreuses études ont mis en évidence des pratiques de biosécurité comme facteurs protecteurs de l’expression des maladies. Le lien entre la maîtrise de la santé et certains paramètres technico-économiques – les mortalités, les dépenses de santé, la productivité, le gain moyen quotidien, l’indice de consommation – a été démontré lors de pathologies à expression clinique marquée comme la MAP. Il en est de même pour des pathologies à expression clinique plus insidieuse, par exemple la pathologie respiratoire. Les élevages « sévèrement atteints » ont des performances techniques significativement détériorées par rapport aux élevages « faiblement atteints » : +0,08 point d’IC, -28 g/j de GMQ sevrage-vente et +2 % de taux de pertes sevrage‐vente.

Un impact sur les dépenses de santé

Une étude menée dans 150 élevages naisseurs engraisseurs a montré que le niveau des dépenses de santé était lié à certaines pratiques de biosécurité. La gestion correcte des lisiers, un trempage automatisé avant lavage et un séchage des salles après nettoyage et désinfection sont significativement liés à des niveaux moindres de dépenses de santé.

Une autre étude menée dans 56 élevages naisseurs engraisseurs a prouvé la relation entre les pratiques d’élevages et les niveaux d’usages des antibiotiques. Pour chacun des quatre stades physiologiques étudiés, trois ou quatre pratiques d’élevage sont significativement liées au niveau d’usage des antibiotiques exprimés en nombre de jours de traitement par animal. La majorité de ces pratiques d’élevage correspondent à celles classiquement recommandées pour prévenir les problèmes sanitaires en élevage et concernent souvent le post-sevrage. Il s’agit de mesures de biosécurité stricto sensu (désinfection systématique du quai d’embarquement, etc.), de conduite de l’élevage (conduite en tout plein-tout vide en post-sevrage et en engraissement, etc.), et également de caractéristiques structurelles de l’élevage : cloisons pleines en post-sevrage limitant les contacts entre animaux.

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