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Tirer profit des spécificités des filières animales françaises

Le Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire a consacré une conférence à Paris le 4 juillet autour des pistes de développement des filières animales françaises.

Les productions animales traversent des crises, c’est une évidence. Mais les spécificités de l’élevage français, souvent perçues comme des handicaps, peuvent constituer des opportunités à saisir face à une demande carnée en pleine mutation. C’est ce qu’on retiendra de deux tables rondes organisées par le SIMV, faisant appel à des intervenants d’horizons très vastes.

Yves Tregaro, chef de l’unité produits animaux de FranceAgrimer, a confirmé la difficulté des filières animales françaises et la relative perte de compétitivité des productions de porc et de volaille face aux concurrents européens. « Nous progressons toujours, mais les autres bassins le font plus vite que nous », précise-t-il. En particulier les redoutables Allemands et Espagnols. Les premiers ont su tisser des liens avec le hard discount, les seconds ont bâti des filières intégrées avec la puissance que l’on connaît. Comment résister dans ce contexte avec, comme le souligne l’économiste, un marché international finalement limité, et globalement deux débouchés majeurs mais fragiles que sont la Russie et l’Asie ? « En intégrant l’élevage dans un environnement économique », conseille-t-il. Plus précisément, à l’instar de ce que le milieu de la pêche a réussi, développer une activité d’élevage qui côtoie des activités comme le tourisme ou l’industrie. Mais aussi répondre aux attentes des consommateurs en termes de bien-être animal, d’absence de résidus…

L’avis des proches plus crédible que la publicité

Des attentes bien connues, mais dont Elisabeth Pastore Reiss, directrice de l’agence Greenflex, a explicité l’évolution sur la base d’études annuelles réalisées sur un panel constant de consommateurs. Premier élément marquant, le consommateur est de plus en plus méfiant vis-à-vis de la grande distribution et de ses messages. Si le taux de confiance était de 57 % en 2004, il n’est plus que de 26 % dix ans plus tard. En revanche, le consommateur est plus prompt à faire confiance aux marques, aux ONG, et surtout au « local ». Elle prévient que cette tendance n’est plus le fait de consommateurs « bobos », mais d’une population globale pour laquelle le bien-être et la santé des proches sont au cœur des préoccupations. Face à cette demande, elle constate que le secteur agroalimentaire dans son ensemble a un déficit de pédagogie et d’explication de ses pratiques. Mais quel message véhiculer ? « Au siècle dernier, la publicité était basée sur des messages simplifiés. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Et il faut apprendre à expliquer clairement des choses au final complexes… » Et comment le véhiculer ? Localement aussi, selon la spécialiste qui pointe l’impact croissant des réseaux sociaux, source d’information qui prend une importance très significative, « l’avis du proche valant bien plus que le message de la publicité ».

Au même titre que ces mutations générationnelles, Bruno Hérault, du centre d’études prospectives CEP au ministère de l’Agriculture, confirme les sources d’évolution des individus face à leur alimentation : montée en puissance de la valeur « santé », souci du développement durable, nouveaux rapports à l’espace (mobilité), au temps (accélération)… Et nouveaux rapports sociaux qui influent sur les modes d’alimentation. « Aujourd’hui, je mange ce que je pense que mangent les gens à qui je veux ressembler », résume-t-il pour expliquer en partie les tendances d’alimentation bio, végétarienne, végétalienne.

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