Aller au contenu principal

Pour Asserva, le photovoltaïque est toujours rentable

Malgré la baisse des tarifs de rachat d’électricité, Asserva, démontre que la production d’électricité photovoltaïque avec des panneaux intégrés au bâti peut encore rapporter de l’argent.

Dominique Cantin, directeur d'Asserva
Dominique Cantin, directeur d'Asserva
© dp

Éleveur de porcs avec un atelier de 400 truies NE à Saint- Sauveur dans la Vienne, Gérald Rouet a investi dans une installation photovoltaïque pour produire de l’électricité qu’il vend à EDF. « Mon bâtiment post-sevrage- engraissement est orienté sur l’axe est-ouest », explique-t-il. « L’un des pans de la toiture est donc exposé plein sud. Par ailleurs, le bâtiment est équipé d’une ventilation centralisée et d’un lavage d’air. La quasi-totalité de la surface du pan pouvait donc être recou- verte de capteurs. » Pour 1 700 m2 de surface, il a fallu près de 800 panneaux, d’une puissance totale de 220 kW. C’est Asserva, qui s’est lancé depuis deux ans dans le photovoltaïque pour diversifier ses activités, qui a réalisé l’étude de faisabilité et fourni le matériel. Avant de poser les capteurs, les panneaux fibro qui constituaient la couverture ont été démontés, pour être remplacés par des bacs aciers.

« La réglementation française impose un support et des systèmes de fixations homologués, et la tôle fibro n’en fait pas partie », déplore Dominique Cantin, directeur d’Asserva. Pour abriter les onduleurs qui transforment l’énergie solaire en électricité, l’éleveur a construit un auvent protégé par un grillage à l’un des pignons du bâtiment. Il lui a fallu également financer la pose du câble reliant le transformateur à la ligne EDF située à une cinquantaine de mètres de l’élevage. Le contrat signé en 2010 avec EDF prévoit un prix de rachat de l’électricité à 50 c/kW pendant vingt ans, revalorisé chaque année pour tenir compte des évolutions du coût de la vie. Le montant de l’investissement a été de 800 000 euros. Sur ces bases, Gérald Rouet a vite calculé qu’avec un retour sur investissement estimé à 8-9 ans, l’opération financière est rentable.

Cependant, la baisse des tarifs de rachat décidée en début d’année par le gouvernement a considérablement modifié la donne. Aujourd’hui, pour une installation de moins de 100 kW intégrée au bâti, le tarif de reprise est de 26,09 kWh. Ce tarif peut baisser de 9,5 % par trimestre si le nombre d’installations est important. « Les barèmes appliqués en Allemagne étant de 25 c/kWh, on devrait logiquement voir les tarifs français se stabiliser à ce niveau », espère Dominique Cantin, qui continue, malgré cette baisse, à soutenir que le photovoltaïque est toujours rentable pour les éleveurs de porcs qui disposent de toitures exposées au sud. « Le prix des panneaux a considérablement baissé. Aujourd’hui, on arrive à un investissement de 2,5 c/watt crête (1), contre 4,5 centimes l’année dernière. »

RETOUR SUR INVESTISSEMENT D’UNE DIZAINE D’ANNÉE

Une installation standard de 36 kW, nécessitant une surface de 270 m2, ne coûterait donc que 90 000 euros. « Avec le tarif de reprise actuel, le revenu annuel serait compris entre 8 000 et 10 000 euros, soit un retour sur investissement d’une dizaine d’année. » Les panneaux photovoltaïques sont garantis pour fonctionner à 80 % au moins de leur rendement initial pendant 25 ans. Sur cette période, le seul entre- tien consiste à changer les onduleurs tous les dix ans. La rentabilité de l’installation peut varier selon l’orientation de la toiture, sa pente, la région, et bien sûr le prix de rachat qui n’est toujours pas stabilisé. Mais après la période de doute qui a suivi le coup d’arrêt gouvernemental, Asserva entend démontrer, étude de faisabilité à l’appui, que le photovoltaïque peut toujours constituer une voie de diversification rentable pour les producteurs de porcs.

(1) Le watt crête est l'unité exprimant la puissance électrique maximale que peut délivrer un panneau photovoltaïque.

Les plus lus

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
<em class="placeholder">David Le Lay éleveur dans le Finistère</em>
« J’investis dans l’élevage de porc de demain »

David Le Lay en est persuadé. C’est maintenant qu’il faut construire l’élevage de demain. Un élevage décarboné, doté d’un…

<em class="placeholder">L&#039;étude de la chambre d&#039;agriculture et d&#039;Evel&#039;up démontre qu&#039;une augmentation de 37% de la taille moyenne des cheptels permettrait de compenser la baisse des installations ...</em>
Maintenir la production porcine bretonne par une augmentation de la production par éleveur : utopie ou réalisme ?
La baisse de la production porcine bretonne constatée depuis 2008 n’est pas inéluctable. Une étude réalisée par la Chambre d’…
<em class="placeholder">Le jumeau numérique de l&#039;élevage est capable de collecter toutes les informations numériques pour ensuite apporter un service de conseil à l&#039;éleveur.</em>
La Cooperl veut créer un jumeau numérique pour les élevages de porcs grâce à l'IA

Grâce à l’IA, Cooperl veut créer un "jumeau numérique" des élevages porcins, une copie virtuelle en temps réel capable d’…

<em class="placeholder">L&#039;objectif du Défi employeur organisé par les chambres d&#039;agriculture est de développer les compétences de manager des agriculteurs employeurs.</em>
Employeur agricole : et si le vrai défi, c’était le management ?
À partir de novembre 2025 et jusqu’en mars 2026, les chambres d’agriculture organisent le Défi Employeur, un…
<em class="placeholder">robot de lavage CleanBubby 4.0</em>
Cleanbuddy 4.0, un robot de lavage conçu par des éleveurs de porc

Calipro a présenté au Space un robot de lavage équipé de radars et détectant automatiquement les obstacles dans les salles d'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)