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Porte ouverte à la Ferrière de Flée, Maine et Loire
Option grands groupes pour optimiser la main d'oeuvre

Le Gaec de la Roirie dans le Maine-et-Loire a choisi les stations de tri en engraissement et la paille en groupe dynamique pour les truies gestantes afin de restructurer son élevage. L’investissement est complété par un stockage de céréales.

Jean-Philippe Menant,
du Gaec de la Roirie, avec Géraldine Maury, salariée de l’élevage.
Jean-Philippe Menant,
du Gaec de la Roirie, avec Géraldine Maury, salariée de l’élevage.
© dp

Au Gaec de la Roirie, la restructuration de l’élevage de porc répond à deux objectifs : d’une part, abaisser le coût de production, par l’optimisation de la main d’œuvre et des résultats techniques : passage de 150 à 210 truies, conduite en quatre bandes, utilisation de stalles de tri en engraissement. D’autre part, insérer la production porcine dans l’exploitation par des choix techniques et économiques : valorisation des céréales par l’investissement dans du matériel de stockage, mise sur paille des truies pour produire du fumier, valorisable par les cultures. Pour la partie truie, la conception des bâtiments répond au cahier des charges Welfare proposé par Cooperl Arc Atlantique, avec notamment un espace de 2,25 m2 par truie hors tubulaire fixe, et la libération des truies sitôt les inséminations terminées. Le Selfifeeder d’Asserva, choisi avant tout par les éleveurs pour la possibilité de distribuer de la soupe, facilite également la mise en œuvre de ce cahier des charges. Détail des installations présentées lors d’une porte ouverte organisée le 30 novembre dernier par les éleveurs et leur groupement

Du stockage pour valoriser les céréales de l’exploitation

En marge des nouveaux bâtiments d’élevage, le Gaec de la Roirie a investi dans des installations de stockage de céréales, qui complètent un silo couloir de maïs humide existant. « Le Gaec dispose de 180 ha de SAU en cultures, dont 70 ha de maïs et autant de blé que nous voulons valo- riser dans l’alimentation des porcs charcutiers », précise Jean Philippe Menant, l’associé du Gaec en charge de l’atelier porc. Une cellule de 500 tonnes servira au stockage du blé. Il sera repris et broyé dans le local de la machine à soupe, puis stocké dans un silo avant son incorporation directe dans la machine à soupe.

Les apports azotés seront assurés par des complémentaires 30 % croissance et finition. « Il s’agit d’une « FAF partielle », qui permet de valoriser les céréales tout en limitant le montant de l’investissement », argumente l’éleveur. L’installation est complétée par un pont-bascule de 18 mètres et une fosse de réception.

Stalles de tri en engraissement : objectif 95 %... dans le cœur de gamme !


Le Gaec de la Roirie a construit un engraissement neuf de quatre salles de 250 places chacune, équipées d’une stalle de tri. Avec une conduite en quatre bandes et 46 truies par bande à la mise bas, l’objectif est de sevrer 504 porcelets toutes les 5 semaines. Un objectif déjà dépassé, puisque les truies sèvrent en moyenne 12,62 porcelets par portée ! Chaque bande dispose de deux salles, afin de séparer les mâles des femelles. La courbe d’alimentation pourra être ainsi différenciée entre les deux sexes, ce qui permettra d’optimiser le TMP et les poids de départ. « Nous visons 90 kg pour les mâles, et 91-92 kg pour les femelles », explique Jean- Philippe Menant. « Par rapport à l’existant (500 places d’engraissement en petites cases), l’objectif est de maintenir les performances techniques (cf ci-dessous), tout en améliorant le pourcentage de porcs dans la gamme. »


La barre est haute, puisque ce taux est actuellement de 95 %. « Mais techniquement, il est possible d’atteindre 95 % dans le cœur de gamme, ce qui permettra de capter les 2 centimes de plus value liés à ce créneau de poids », souligne l’éleveur. Pour arriver à ce résultat, Jean- Philippe Menant compte sur les stalles de tri qui permettent de séparer le lot en deux en fin d’engraissement, afin d’alimenter les porcs selon leur poids en quantité et en qualité (aliments croissance ou finition). Par ailleurs, le bâtiment dispose d’une salle « infirmerie » constituée de six cases de 11 places chacune, les porcs pouvant être également alimentés avec de l’aliment croissance ou finition. Enfin, le quai d’embarquement, équipé d’une distribution de soupe, pourra héberger les fins de lots avant le dernier départ. Pour Jacky Bernier, technicien bâtiment Cooperl Arc Atlantique, ces surfaces supplémentaires, ajoutées au local machine à soupe explique un coût de la place élevé (478 euros). « Mais en comparaison avec un bâtiment petites cases, et à prestations identiques, on se situe dans les mêmes niveaux de prix », estime-t- il.

Truies en groupe: soupe et paille, pour plus de confort


Pour loger les truies aux normes « Welfare », la construction d’un bâtiment verraterie-gestante neuf s’est imposée. La verraterie, isolée en toiture, mais qui communique avec la partie gestante au dessus du mur de séparation, est constituée d’une rangée de réfectoires-panier qui assurent 2,25 m2 par truie de surface à l’arrière de la partie fixe des tubulaires. Le bloc gestante a été dimensionné pour loger trois lots de 50 truies, soit 150 places au total en un seul groupe dynamique. Il est constitué d’une aire de couchage paillée, séparée de la zone d’alimenta- tion par un couloir de raclage. Pour l’alimentation, le Selfifeeder d’Asserva a été préféré aux DAC pour assurer une alimentation soupe, ce qui permet une continuité de présentation sur un cycle complet. L’installation dispose de deux circuits de soupe indépendants pour distribuer si besoin deux aliments au cours de la gestation. Les éleveurs utilisent actuellement le second circuit pour supplémenter le lot prêt à entrer en maternité avec un complément nutritionnel. Les truies disposent de neuf stations d’alimentation, regroupées dans un espace accessible à un nombre limité d’animaux. « Chaque poste permet d’alimenter six truies à l’heure en moyenne», explique Xavier Cordon, commercial Asserva.


Après trois mois d’utilisation, Jean-Philippe Menant confirme l’intérêt de ce système d’alimentation. « Plusieurs truies peuvent être alimentées simultanément, ce qui limite les bousculades à l’entrée du sas d’alimentation », explique-t-il. Par ailleurs, leur identification électronique permet une alimentation individualisée. Une première évalua- tion de leur état corporel est faite sitôt les inséminations terminées. La ration est éven- tuellement rectifiée après l’échographie. « Depuis septembre, date de leur entrée dans ce bâtiment, les premiers lots qui sont entrés en maternité sont plus homogènes. » Selon l’éleveur, la paille joue aussi un rôle positif sur l’appétit des truies en maternité, leur état de santé et le nombre de morts nés qui a diminué.


Trois stalles sont affectées aux cochettes qui font leur apprentissage au système durant la phase de Régumate. Elles sont incorporées dans le troupe aussitôt les IA terminées. Le racleur est actionné trois fois par jour. L’éleveur paille l’aire de repos deux fois par semaine, en apportant les ballots de paille par les ouve tures bâchées. Malgré la pente du sol en direction du racleur, les truies ont actuellement tendance à salir l’aire paillée, ce qui nécessite un nettoyage régulier. « Pour résoudre ce problème, la solution passe sans doute par un passage moins fréquent du racleur (pas plus d’une fois par jour) pour mieux différencier la zone de repos de l’aire de déjections, par un meilleur calfeutrage de la faîtière et par l’apport de plus de paille », estime Jacky Bernier.

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