Aller au contenu principal

La loi Sapin 2 renforce l’encadrement des relations commerciales

La loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique rend les relations commerciales plus transparentes, rénove la contractualisation et encadre davantage les promotions.

Véronique Hamon, Cerfrance Côtes-d'Armor
© Cerfrance Côtes-d'Armor

La « Loi Sapin 2 » a été publiée au Journal Officiel du 11 décembre 2016. L’objectif est d’assurer une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière alimentaire. Les coûts de production agricoles et la valorisation des produits transformés doivent être davantage pris en compte pour la détermination des prix payés aux agriculteurs, afin d’assurer une répartition plus juste de la valeur ajoutée.

Contractualisation

Les critères et modalités de détermination du prix doivent désormais faire référence à un ou plusieurs indices publics de coût de production en agriculture et à un ou plusieurs indices des prix des produits agricoles ou alimentaires par des structures leur conférant un caractère public. Ils peuvent être régionaux, nationaux ou européens. Les contrats d’achat doivent faire référence à un ou plusieurs indices publics du prix de vente des principaux produits fabriqués par l’acheteur, qui doit également informer l’organisation des producteurs de leur évolution.

Dans le cas où l’établissement de la facturation est délégué à un tiers, il fait l’objet d’un contrat écrit et séparé du contrat.

Pour les filières soumises à la contractualisation écrite obligatoire (lait de vache, fruit et légumes…), la mise en place obligatoire d’un accord-cadre, entre les acheteurs et les organisations de producteurs ou associations de producteurs rééquilibrera le rapport de force.

Négociation commerciale

Dans les contrats commerciaux entre industriels et distributeurs, le prix prévisionnel moyen payé au producteur doit être indiqué, pour les filières soumises à la contractualisation obligatoire. Ceci dans l’objectif de renforcer la prise en compte du secteur de la production agricole dans le processus d’élaboration des prix de vente des produits alimentaires.

Également, il est imposé, dans les contrats de marque de distributeurs de moins d’un an, la mention du prix ou des critères de détermination du prix d’achat des produits agricoles non transformés lorsque ces produits font l’objet de la contractualisation obligatoire.

En outre, Il est prévu que les entreprises agroalimentaires puissent négocier des contrats pluriannuels pour une période maximale de trois ans afin de disposer d’une meilleure visibilité sur leurs prix et leurs volumes. Ces contrats intégreront une clause obligatoire de révision des prix, qui pourra s’appuyer sur des indices publics d’évolution des prix des facteurs de production.

Plafonnement des promotions

Les remises commerciales sur les produits alimentaires frais ne pourront dépasser 30 % de la valeur du barème des prix unitaires, frais de gestion compris.

La Loi Sapin 2 prévoit en outre le renforcement des prérogatives de l’observatoire de formation des prix et des marges.

Ainsi, le président de cet observatoire pourra saisir le tribunal de commerce en cas de non-dépôt des comptes annuels des industriels et distributeurs du secteur. Le président du tribunal de commerce pourra alors adresser une injonction à l’entreprise assortie le cas échéant d’une astreinte allant jusqu’à 2 % de son chiffre d’affaires journalier réalisé en France.

Censuré par le conseil constitutionnel

Le 8 décembre, le conseil constitutionnel a censuré des articles qui visaient à une meilleure transparence des cessions de parts de sociétés détenant du foncier et à un renforcement du pouvoir des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), au titre qu’ils n’avaient aucun lien avec le projet initial.

Néanmoins, ils ont été repris dans une proposition de loi examinée en urgence au Parlement. Son objectif est, en autre, de lutter contre l’accaparement des terres agricoles.

Les plus lus

<em class="placeholder">Coupler l’installation d’un « cooling » avec une bande enherbée devant les entrées d’air peut être une solution intéressante pour refroidir l’air entrant.</em>
Trois stratégies d’éleveurs contre les coups de chaleur en élevage de porcs

Des éleveurs partagent leurs expériences pour améliorer le confort des animaux lors des périodes de forte chaleur à la fois…

<em class="placeholder">Bernard Rouxel, président de Cooperl et Emmanuel Commault, directeur</em>
Pour Cooperl, « une taille d’élevage de 500 truies deviendra demain la taille standard pour permettre les investissements nécessaires »

Cooperl défend son modèle de coopérative en filière et poursuit sa stratégie d’amélioration de la durabilité. Cela passe par…

<em class="placeholder">la présidente de Porélia, Morgane RANNOU et sa directrice, Rachel RICHARD.</em>
Le groupement de producteurs de porcs Porélia en croissance de plus de 3 %

Le groupement de producteurs Porélia (Pleyben, Finistère) a clôturé 2024 en croissance de 3,15 % à 882 110 porcs…

<em class="placeholder">Thierry Marchal, FNP</em>
"Les élevages de porcs français sont encore trop peu protégés contre la FPA"

Malgré une stabilisation relative de l’épidémie de fièvre porcine africaine (FPA) en Allemagne et l’Italie, les responsables…

<em class="placeholder">élevage de porcs en engraissement en zone de montagne avec fabrique d&#039;aliment à la ferme</em>
PAC : les conditions d’attribution des indemnités ICHN en élevage porcin précisées

La publication de l’arrêté du 16 mai 2025 et une instruction du 21/05/2025 clarifient les conditions d’éligibilité…

<em class="placeholder">L’équipe dirigeante fête les 40 ans d’Yxia</em>
L’entreprise d’insémination porcine Yxia se prépare aux enjeux de demain

A l’occasion de ses 40 ans, la coopérative Yxia a réaffirmé les enjeux de l’insémination artificielle, entre technologies…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)