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Ils produisent leurs cochettes

L'autorenouvellement des truies a toujours ses adeptes en France, que ce soit par croisement alternatif ou avec un noyau de truies grand-parentales. Aujourd'hui, un quart des élevages produisent eux-même leurs cochettes.

Un état d'esprit 
qui requiert une 
expertise technique 
de haut niveau.
Un état d'esprit
qui requiert une
expertise technique
de haut niveau.
© D. Poilvet

Selon les chiffres nationaux GTE, l'autorenouvellement des truies est pratiqué par un quart des élevages français. Les grands élevages sont principalement concernés par ce mode de production des cochettes. D'après  la chambre d'agriculture de Bretagne, au moins 30 % des élevages de plus de 500 truies utilise cette technique, contre moins de 20 % pour les moins de 300 truies.


Des raisons avant tout financières


Les raisons qui poussent les éleveurs à produire eux-mêmes leurs cochettes sont avant tout financières. Dans une étude qui date de 2008, la chambre d'agriculture de Bretagne avait calculé un gain financier de 29 euros pour le renouvellement à partir d'un noyau de truies grand-parentales, et 59 euros pour du croisement alternatif, en comparaison avec l'achat de cochettes à 242 euros. Un calcul qui varie bien sûr selon le prix d'achat des cochettes croisées, et qui ne tient pas compte d'un éventuel retard génétique. Si la productivité diminue ou que des tares génétiques apparaissent, le gain de marge est très vite annulé.

C'est bien là le principal défaut de l'autorenouvellement, principalement par croisement alternatif. L'apport de sang neuf uniquement par de la semence issue de verrats, pas toujours du meilleur niveau génétique, ne permet pas de profiter pleinement des progrès génétiques de toutes les lignées pures sélectionnés par les OSP. Pourtant, les moyennes GTTT ne montrent pas un écart entre les élevages qui achètent leurs cochettes et ceux qui les produisent. À l'EARL Coué, pas une seule cochette croisée n'a été introduite depuis la création de l'élevage dans les années 60, Pourtant, les truies sèvrent plus de douze porcelets par portée depuis plusieurs années. La multiplication à la ferme à partir de cochettes de race pure achetées peut remédier à ce problème de retard génétique. Réalisée en partenariat avec les OSP, elle est cependant réservée à des élevages de taille importante, à cause surtout des contraintes bâtiments pour élever les futurs reproducteurs dans des conditions optimales.


Faire évoluer les caractéristiques des truies


L'autorenouvellement des cochettes peut aussi avoir pour objectif la recherche de plus d'autonomie, une démarche qui s'apparente à la fabrication des aliments à la ferme ou à la vente en direct. L'objectif de ces éleveurs est de faire évoluer les caractéristiques de leurs truies en fonction de leurs attentes, quitte à acheter si besoin des cochettes croisées pour « apporter du sang neuf ». Un état d'esprit qui requiert une expertise technique de haut niveau, sous peine de dégrader l'homogénéité génétique et technique de son troupeau de reproducteurs.

Voir aussi article L'autorenouvellement, pour un progrès génétique "capté au maximum par les éleveurs".

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