"Grâce à l'audit porcelets réalisé par Ceva, nous avons remis à plat de nos pratiques en maternité"
L’audit maternité proposé par le laboratoire Ceva Santé Animale à la maternité collective porcine de la Tourangelle en Indre-et-Loire, a permis à la responsable de l’élevage de revoir certains détails de la conduite d’élevage et d’améliorer les résultats techniques.
L’audit maternité proposé par le laboratoire Ceva Santé Animale à la maternité collective porcine de la Tourangelle en Indre-et-Loire, a permis à la responsable de l’élevage de revoir certains détails de la conduite d’élevage et d’améliorer les résultats techniques.
À la SCEA de La Tourangelle au Bueil en Touraine (Indre et Loire), l’audit maternité réalisé fin 2024 par Dominique Merrant, spécialiste technique élevage Ceva, a permis de relancer les performances techniques de la maternité collective mises à mal depuis quelques mois.
" Le poids des porcelets au sevrage s’était progressivement dégradé", se souvient Frédéric Lasserre, la responsable technique de l’élevage. "Après la mise en place des actions correctives préconisées par Dominique, il s’est amélioré en parallèle à l’augmentation du nombre de porcelets sevrés. Le poids de portée moyen au sevrage a ainsi progressé." Par ailleurs, les pertes en maternité avaient augmenté, avec également beaucoup de morbidité. « Depuis le début de l’année la mortalité des porcelets a beaucoup baissé ». Chiffres GTTT à l’appui, elle constate que le pourcentage de pertes sur nés vivants est passé de 18,9 % avant l’audit à 13,7 % sur les cinq derniers mois, soit une baisse de plus de cinq points. Conséquence de cette progression : la productivité des truies est passée dans le même temps de 13,14 à 14,14 porcelets sevrés par portée, alors que le nombre de porcelets nés totaux est resté identique. (17,37 par portée).
Des diarrhées à quinze jours de vie
« L’audit nous a permis de remettre à plat nos pratiques en maternité et de mettre en place des actions correctives qui ont permis de progresser », explique Frédérique Lasserre. Avec Laetitia Poret, vétérinaire Agrial, elle avait constaté des problèmes de diarrhées apparaissant à quinze jours de vie, avec un pic à 21 jours. « Il manquait un kilo au sevrage. Le poids des lots qui partaient chez les associés variait de six à huit kilos, contre sept à neuf kilos auparavant. Très clairement, les porcelets ne prenaient plus de poids pendant une semaine en maternité ». L’audit réalisé par Dominique Merrant a mis en évidence trois points critiques : des adoptions réalisées trop précocement avant les douze heures suivant les naissances, des températures de salle trop élevées tandis que celles du nid à porcelet sont trop basses (moins de 50 % des nids étaient à la bonne température) et une qualité bactériologique de l’eau insuffisante. « Les adoptions ne doivent pas empêcher une bonne prise colostrale », rappelle-t-il. « C’est pourquoi il faut attendre au minimum 12 heures avant de déplacer les porcelets ». Le technicien préconise également de bloquer les petits porcelets quand le nombre de porcelets est supérieur au nombre de tétines fonctionnelles. Une mesure que la responsable technique de l’élevage applique partiellement. « Nous faisons un choix dans toutes les propositions et nous ne retenons que celles que nous pouvons réaliser régulièrement », admet-elle. « Il faut accepter de ne pas être à l’optimum ».
Améliorer le confort des porcelets
Le problème de température des salles relève, quant à lui, d’un problème structurel de sous dimensionnement des entrées d’air qui limite les débits. « Nous avons cependant amélioré le confort des porcelets en passant de 28 à 32 °C la température des nids », souligne Frédérique Lasserre. Des actions correctives ont également été réalisées pour régler le problème de l’eau. « Nous avions récemment mis en place un traitement au dioxyde de chlore, dont le pouvoir désinfectant est nettement supérieur au chlore précédemment utilisé. Mais la faible taille des bidons dans lesquels les produits de traitement étaient conditionnés nécessitait un changement tous les quatre à cinq jours, entraînant une augmentation des risques de rupture de traitement ». Le passage à un conditionnement dans des fûts de 200 litres a résolu ce problème.
Prises de température rectales
Frédérique a également beaucoup apprécié les prises de température rectale des porcelets à 24 heures réalisées par Dominique Merrant durant l’audit. Une température supérieure ou égale à 38,5 °C signifie que le porcelet a ingéré suffisamment de colostrum. « Cette approche quantifie le statut physiologique du porcelet », explique Dominique Merrant. « Elle montre aussi qu’il est possible de sauver des petits porcelets par de l’observation et de la technique d’élevage pour favoriser la prise colostrale ». Frédérique sait désormais reconnaître ces porcelets qui n’ont pas ingéré suffisamment de colostrum et qui risquent donc de connaître par la suite des troubles digestifs à cause d’une immunité déficiente. « Cette approche explique en grande partie l’augmentation du nombre de porcelets sevrés ».
« Trois heures pour se remettre en question »
Laetitia Poret, vétérinaire Agrial
« L’audit de trois heures proposé par Ceva est un excellent moyen pour les éleveurs et les responsables d’élevage de faire une synthèse de leurs pratiques en maternité. Les problèmes rencontrés varient selon les élevages : diarrhées néonatales, diarrhées à quinze jours d’âge, arthrites, poids au sevrage… Mais l’approche globale de Ceva permet de répondre à ces différentes problématiques. La clé de la réussite réside avant tout dans une bonne prise colostrale, qui peut être améliorée par de l’observation et des techniques d’élevage. En complément des prises de température rectales, nous faisons des prises de sang sur les truies et leurs porcelets afin de mesurer le taux d’anticorps vaccinaux pour vérifier à la fois la bonne prise vaccinale de la mère et la bonne transmission de ces anticorps à ses porcelets. À la SCEA de La Tourangelle, ces prises de sang indiquent des taux d’anticorps très élevés chez les truies et les porcelets, preuve que la vaccination est bien réalisée et que la prise colostrale est désormais de bonne qualité ».
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