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Être réaliste sur la valeur économique de l’outil

Ludovic Posnic s’est installé en 2012 en reprenant un élevage de 220 truies naisseur-engraisseur partiel sur 62 hectares. Un dossier bien étudié et l’appui des cédants lui ont permis d’atteindre et même de dépasser ses objectifs.

Ludovic Posnic."On peut encore installer des jeunes lorsqu'il y a un dialogue avec les cédants ayant en tête la valeur économique de l'exploitation."
© V. Bargain

Après douze années passées en conseil en élevage dans un groupement et alimentation du bétail, Ludovic Posnic s’est installé en avril 2012 à Melay, dans le Maine-et-Loire, en reprenant un élevage de 220 truies naisseur-engraisseur partiel sur 62 hectares, proche de son habitation, avec fabrication des aliments à la ferme pour les truies et les porcs charcutiers. « Avec du recul, peu de personnes se seraient installées dans ces conditions", admet-il. "Mais mon parcours et ma conviction pour ce projet ont permis sa réalisation. Les cédants ont aussi beaucoup facilité la reprise. Ils ont été réalistes sur la valeur économique de l’outil et conscients des enjeux de demain. Ils m’ont donné leurs trois dernières années de comptabilité pour approfondir mon projet. Et nous avons établi un protocole d’accord qui a évolué au fur et à mesure que le projet avançait. »

Fort de son expérience dans le conseil en élevage et avec l’appui de Dominique Amiaud, conseiller de son groupement Porc Armor Evolution, Ludovic Posnic réalise lui-même l’étude qu’il présente à la banque. « Je me suis fixé des objectifs techniques moyens, similaires à ceux des cédants pour avoir de la marge de manœuvre", précise-t-il. "Je me suis basé sur leur comptabilité avec mes annuités, sur le prix cadran moyen et celui des aliments complets des cinq dernières années, même si je voulais fabriquer tout l’aliment à la ferme. » Ludovic Posnic demande aussi à deux éleveurs de son groupement s’il peut échanger avec eux sur tous sujets techniques et économiques pendant sa phase d’installation et après. « Cela a été très bénéfique », assure-t-il. Enfin, il réalise sur l’élevage un stage de parrainage de six mois qui lui permet de découvrir les bâtiments.

Être autonome en alimentation

L’installation a lieu en avril 2012, avec mise aux normes bien-être des truies et, pour des raisons sanitaires, un dépeuplement-repeuplement. « Les cédants m’ont autorisé à commencer les travaux que j’envisageais deux mois avant mon installation », précise l’éleveur. « Mes objectifs étaient d’avoir un prix de revient très compétitif pour vivre de mon métier malgré les investissements et d’être autonome en alimentation." En octobre 2016, l’éleveur arrête le façonnage et rachète un site d’engraissement à 5 kilomètres équipé d’une FAF. "En avril 2017, j’ai pu reprendre 62 hectares de SAU qui vont conforter mon autoapprovisionnement en matières premières."

Aujourd’hui, l’exploitation compte 105 ha, 280 truies naisseur-engraisseur, avec fabrication d’aliment à la ferme et conduite en cinq bandes avec sevrage à 21 jours. La reprise bien étudiée, l’appui des cédants et de tous les partenaires et les restructurations menées font que Ludovic Posnic a pu atteindre et même dépasser ses objectifs. La première année, sans prélèvement personnel, l’objectif d’un résultat nul a été atteint. Puis l’EBE a toujours été supérieur aux prévisions. « Les points forts de mon installation sont la fabrication d’aliment à la ferme, une assise foncière, la reprise d’un salarié qui connaissait l’exploitation et le fait que tous les partenaires ont joué le jeu", estime l’éleveur. "Les points faibles sont qu’il n’y a pas d’investissement innovant en termes d’économie ou de production d’énergie. Ce sera la prochaine phase d’investissement, sans doute en 2019, sept ans après mon installation. Et la seule surprise a été le vieillissement prématuré du parc tracteur, qui avait demandé peu d’investissement mais qui au final m’a coûté cher tous les ans. »

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