En Suisse, pas d’alternative à l’anesthésie
La Suisse oblige à castrer sous anesthésie générale. À défaut d’avoir supprimé tout stress pour l’animal, la pratique a néanmoins tué le débat sur cet aspect du bien-être animal
La Suisse oblige à castrer sous anesthésie générale. À défaut d’avoir supprimé tout stress pour l’animal, la pratique a néanmoins tué le débat sur cet aspect du bien-être animal





Saisi par la patte arrière, le porcelet se débat et grogne. Manuela Bigler le positionne dans un berceau en forme de demi-tube et lui bloque les pattes arrière en remontant une barre métallique. Elle pousse le groin dans un masque étanche. Le mufle appuie sur un diffuseur monté sur ressort. Sous la pression, celui-ci libère instantanément de l’oxygène additionné de 5 % d’isoflurane. L’animal s’apaise au bout d’une dizaine de secondes. Il faut attendre une bonne minute avant qu’un voyant rouge ne vire au vert. Manuela peut dès lors opérer. Elle incise, castre et vaporise de la tetracycline sur les deux petites plaies. L’intervention demande environ une minute par tête, anesthésie comprise. « C’est trois fois plus qu’auparavant », évalue Rudolf Bigler, père de Manuela, à la tête de cet atelier naisseur-engraisseur de 120 truies à Moosseedorf, près de Berne.