Aller au contenu principal

« Depuis la vaccination leptospirose, notre objectif de truies à la mise bas est toujours atteint »

À l’EARL Troadec, la vaccination réalisée suite au diagnostic de la leptospirose a permis d’avoir des bandes de truies plus régulières et de réduire les usages d’antibiotiques.

Nicolas Troadec et les deux salariés Sandrine Roué et Yannick Kerneis, accompagnés de Danièle Autret, vétérinaire de la Société vétérinaire d’Iroise (à gauche). « La vaccination a joué un grand rôle dans l’amélioration des performances du troupeau. On ne reviendrait pas en arrière ! »
Nicolas Troadec et les deux salariés Sandrine Roué et Yannick Kerneis, accompagnés de Danièle Autret, vétérinaire de la Société vétérinaire d’Iroise (à gauche). « La vaccination a joué un grand rôle dans l’amélioration des performances du troupeau. On ne reviendrait pas en arrière ! »
© A. Puybasset

« Depuis que la vaccination leptospirose a été mise en place, notre objectif d’avoir 30 portées à la mise bas est toujours atteint », expliquent Nicolas Troadec et ses deux salariés Sandrine Roué et Yannick Kerneis. Installé à Plouzévédé dans le Finistère, l’éleveur exploite un élevage de 240 truies naisseurs engraisseurs.

Lire aussi : Des motivations très variées à vacciner les truies contre la leptospirose

L’infection du troupeau par la bactérie leptospirose a été suspectée en septembre 2019 suite à des pertes importantes de truies, survenant à tous les stades physiologiques, et à des taux de truies pleines très hétérogènes d’une bande à l’autre. « Il y avait au final de gros écarts d’effectifs entre bandes de porcelets sevrés », explique-t-il. Lors des autopsies, un ictère a été observé sur l’une des truies, c’est-à-dire une jaunisse liée à une hépatite. « C’est un signe clinique qui oriente beaucoup vers une suspicion de leptospirose », souligne Danièle Autret, de la Société vétérinaire d’Iroise. En parallèle, les autres causes possibles de ces troubles ont été écartées : les causes infectieuses (bon état sanitaire stable) mais aussi liées à la conduite d’élevage.

La sérologie, examen complémentaire

Un test sérologique par la technique MAT a été réalisé sur dix truies, avec une répartition par rang de portée, pour détecter la présence d’anticorps. Seule l’une d’entre elles était positive au sérovar Icterohaemorrhagiae avec un titre moyen de 10. « Même si ce taux est relativement faible, cet examen complémentaire a appuyé le diagnostic de leptospirose, basé sur la clinique, ajoute la vétérinaire. Par ailleurs, il y avait déjà eu un historique de sérologies positives dans l’élevage en 2016, avec un taux de 30 % de truies positives, des symptômes différents (avortements) et un autre sérovar (Bratislava). » L’administration d’un traitement antibiotique sur l’ensemble du troupeau a permis de régler dans l’urgence les problèmes de reproduction. Mais cette solution était loin d’être satisfaisante à long terme pour l’éleveur, qui s’inscrit actuellement dans une démarche de baisse de l’utilisation d’antibiotiques.

Une amélioration des critères de reproduction

La vaccination contre la leptospirose avec le vaccin Porcilis Ery + Parvo + Lepto a été mise en place en bande à bande dès novembre 2019. Son impact sur les résultats de GTTT a été mesuré en comparant deux périodes de six mois, avant et après la vaccination complète du troupeau, et sur une même période de l’année afin de gommer l’effet saison (de mai à octobre 2019/mai à octobre 2020). Il montre une nette amélioration du taux de perte des truies. « Il a baissé de 3 % pour revenir à un niveau normal. »

Les données de reproduction sont plus complexes à interpréter car, par ailleurs, le taux de renouvellement du troupeau a augmenté. Ceci étant dit, ils montrent une amélioration de l’intervalle sevrage œstrus (-2,7 jours contre -0,14 jour pour la moyenne des élevages suivis en GTTT d’Evel’up sur la même période) et de l’intervalle sevrage saillie fécondante (-1,7 jour). En maternité, a été constaté un gain de 0,79 porcelet nés totaux et de 0,77 nés vivants. Le nombre de sevrés par truie et par an a augmenté de 1,8 (+0,5 pour la moyenne Evel’up).

Une baisse des frais de santé

Il reste difficile de calculer un retour sur investissement de la vaccination basé sur l’amélioration des critères techniques de reproduction, car d’autres changements ont été opérés en parallèle dans l’élevage, notamment sur la conduite des cochettes en quarantaine. « Ce qui est certain, c’est que la vaccination a joué un grand rôle dans l’amélioration des performances du troupeau, estime l’éleveur. On ne retrouve plus de pertes de truies anormales. On ne reviendrait pas en arrière ! » Par ailleurs, la vaccination a contribué à la réduction de l’utilisation d’antibiotiques. Le suivi sur un an des dépenses de santé laisse apparaître une économie de 0,35 euro par 100 kilos de carcasse des traitements antibiotiques par voie orale, économie faite par l’arrêt des traitements sur les truies. Elle compense à elle seule le surcoût de 0,29 euro par 100 kilos de carcasse lié à la vaccination contre la leptospirose.

À part pour la primoinjection, la vaccination contre la leptospirose n’a pas impliqué de surcroît de travail. Le vaccin lepto contient aussi les valences parvovirose et rouget, contre lesquels l’élevage vaccinait déjà. « Je sors le produit la veille pour le mettre à température ambiante, décrit Sandrine Roué. L’injection a lieu une semaine après la mise bas au moment du repas du matin. Les truies étant débout, elle est plus facile à réaliser. Il n’y a pas de réaction vaccinale. »

Fiche élevage

EARL Troadec

3 UTH (Nicolas Troadec et deux salariés)

240 truies naisseurs engraisseurs

Conduite en 7 bandes, sevrage à 21 jours

Faf partielle

70 hectares de SAU

Groupement Evel’up

Les plus lus

<em class="placeholder">porc Kintoa Pays Basque Improvac</em>
Pour assurer sa biosécurité, le porc Kintoa a trouvé une arme anti-sanglier

Les éleveurs de porcs Kintoa en plein air veulent renforcer la biosécurité de leurs parcours. Certains d’entre eux ont opté…

<em class="placeholder">Graphique = Des résultats toujours bons en 2024Prix perçus, coûts de production et écarts en 2024 (euros/kg carcasse)</em>
Les coûts de production des producteurs de porcs dans le monde ont baissé en 2024

En 2024, les coûts de production des élevages de porcs ont diminué dans la plupart des pays du réseau InterPIG, en lien avec…

<em class="placeholder">Noël Thuret, président du groupement Cirhyo. « Le rôle de notre groupement est de porter ces projets de modernisation tout en prévoyant de céder progressivement nos ...</em>
« Nous consolidons notre volume de production avec les élevages de porcs existants »

Le groupement Cirhyo revendique ouvertement sa volonté d’investir dans des élevages de porcs existants en partenariat avec des…

<em class="placeholder">MAternité libertée pour les truies</em>
"Mes truies sont en totale liberté depuis leur entrée en maternité jusqu'au sevrage"

Dans les Côtes d’Armor, Anthony Puel a fait le choix de cases liberté sans bat-flancs pour des truies totalement libres à la…

<em class="placeholder">Dans cette salle, la zone de vie des porcs est réapprovisionnée en paille grâce à l’ouverture de doseurs positionnés au-dessus des cases.</em>
Quelles solutions pour automatiser la distribution de la paille en élevage de porcs ?
Certains bâtiments porcins sur litière accumulée montent en gamme. Des investissements conséquents sont réalisés pour automatiser…
<em class="placeholder">Jean-François, Jeff et Andy vulquin (à gauche) ont repris en 2022 le site de la SAS Élevage Porcinière dans la Marne, aux côtés de leur groupement Cirhyo représenté ...</em>
Cirhyo accompagne les éleveurs de porcs entrepreneurs

Le groupement de producteurs du Centre de la France Cirhyo aide ses éleveurs adhérents à faire l’acquisition de nouveaux sites…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)