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Cooperl en passe de « boucler la boucle » environnementale

Avec la construction d’une installation de méthanisation sur le site de Lamballe, Cooperl va pouvoir transformer la fraction solide issue des racleurs Tracs élevages pour produire du gaz. Et dans un deuxième temps, un procédé appelé stripping, transformera la fraction liquide, à savoir l’urine, en engrais ammoniacal.

« On ne doit plus employer le terme de « traitement du lisier », mais bien parler de recyclage et de valorisation », annonce Bertrand Convers, responsable environnement de Cooperl.

Le groupe ne cesse en effet d’investir en R & D pour finaliser une organisation qui s’appuie sur la synergie entre les élevages et l’industrie de la viande. Elle va aboutir à un cercle vertueux « qui rendra possible et durable un type d’élevage hors-sol où, chaque fois que l’on cherche à réduire les émissions polluantes, on doit associer une voie de valorisation pour atténuer voire neutraliser le coût de l’environnement », résume-t-il.

À la base de cette organisation, il y a le système de raclage sous caillebotis Trac.

La fraction solide du lisier produira du gaz vert

D’ici quelques mois, la fraction solide, aujourd’hui séchée et valorisée en tant qu’engrais organique à Fertival alimentera l’imposant méthaniseur situé à proximité des outils d’abattage et du centre de dépollution et de valorisation (Cedev) à Lamballe. L’installation qui n’attend plus que le feu vert préfectoral pour la pose de la première pierre sera capable de digérer la fraction solide issue de plus de 100 000 places d’engraissement équipées de Trac. Le méthaniseur, équivalent à environ 100 unités de méthanisation à la ferme, produira alors 79 000 MWh sous forme de biométhane qui sera directement injecté dans le réseau. « Cela représente l’énergie nécessaire pour alimenter plus de 3 000 foyers », calcule le responsable environnement. « La présence d’un poste d’injection de gaz au pied de la parcelle, la possibilité de traiter les digestats de méthanisation dans la station existante et la chaleur récupérée au niveau des différents outils du groupe sont trois bonnes raisons d’avoir choisi le site de Lamballe pour y installer cet équipement, baptisé Emeraude Bio Energie (1). » Pour assurer l’approvisionnement en fraction solide du lisier, Cooperl annonce le rachat aux éleveurs de la fraction solide, "afin de compenser en totalité le surcoût du racleur par rapport à un système classique de préfosse, argumente-t-il. À ce jour, Cooperl recense 45 bâtiments équipés pour 55 000 places d’engraissement. Soit un peu plus de la moitié de la capacité du futur méthaniseur".

Les urines seront transformées en engrais azoté

La démarche « vertueuse » ne s’arrête pas là, car les équipes de recherche de Cooperl travaillent aussi à la valorisation des urines qui seront transformées en engrais azoté. Baptisé « stripping », le procédé repose sur des réactions chimiques à pH élevé qui, successivement, transforment l’azote ammoniacal, dont l’urine est très pourvue, en ammoniac gazeux, puis liquide concentré et, au final, en sulfate d’ammonium. Aujourd’hui, sur la base d’installations pilotes, le produit final contient 8 % d’azote. Beaucoup plus concentré que les urines, bien sûr, mais encore nettement moins qu’un engrais classique, généralement doté de 33 % de N. Le travail des équipes Cooperl consiste donc à améliorer cette concentration en azote fertilisant, abaisser les coûts et rechercher des voies de valorisation, entre autres par le biais de Fertival.

« Lorsque ce projet sera abouti, compte tenu de la valorisation des deux fractions liquides et solides produites par le système de raclage sous caillebotis, il ne faudra pas plus que neuf hectares de terres épandables pour 1 000 places d’engraissement, alors qu’avec un système classique d’épandage de lisier brut il en faut 60 », calcule Bertrand Convers. Même si l’épandage représentera toujours la principale voie d’utilisation du lisier, le « cercle vertueux » que met en place progressivement Cooperl est bâti pour que l’élevage hors-sol, incontournable dans certaines zones du Grand Ouest, puisse exister, se développer et créer à partir du lisier de la valeur ajoutée via l’énergie et les engrais qui en seront issus.

(1) http://emeraude-bio-energie.fr

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