Aller au contenu principal

Contre le virus de la DEP, la biosécurité et le collectif d’abord

Il faut connaître les virus qui menacent les élevages porcins pour mieux s'en protéger. L'avis du spécialiste canadien André Broes sur le virus de la DEP.

Les Canadiens ont  observé avec attention la propagation du virus qui a fini par toucher la quasi-totalité des Etats américains.
Les Canadiens ont observé avec attention la propagation du virus qui a fini par toucher la quasi-totalité des Etats américains.
© C. Gérard

La principale caractéristique du virus de la DEP est son incomparable contagiosité et l’extrême virulence de certaines souches qui sont excrétées par milliards dans un gramme de fèces d’un porc contaminé. Sa propagation est aussi redoutable, le virus pouvant être véhiculé par de multiples supports, animaux, humains, matériel, lisier, mais aussi via l’air. L’ARN du virus de la DEP a été détecté par PCR dans l’air jusqu’à 15 kilomètres d’un élevage infecté.
La façon dont le virus de la DEP est passé de la Chine aux Etats-Unis puis au Canada est très riche d’enseignements et confirme à la fois la diversité des modes de propagation du virus et l’efficacité des mesures de bio sécurité.
La voie qu’ont emprunté les virus de la DEP en avril 2013 dans le Middle Ouest américain, puis un autre coronavirus, un peu moins virulent, le SDCV (swine delta coronavirus) n’est pas formellement établie. Toutefois de fortes présomptions portent sur des produits destinés à l’alimentation animale en provenance de Chine. Sans doute pas des protéines animales (plasma ..) mais peut-être des micronutriments ou minéraux dont le support aurait été contaminé.
Ensuite, il est clairement établi que le virus s’est propagé aux trente États américains au travers d’aliments mais surtout de camions de transport d’animaux. André Broes témoigne qu’aux Etats-Unis, les camions transportant des porcs charcutiers sont rarement décontaminés. Pire, dans certains abattoirs américains, de l’eau de recyclage est couramment utilisée pour leur lavage…

Les Canadiens ont bien évidemment observé avec attention la propagation du virus qui a fini par toucher la quasi-totalité des Etats américains. André Broes témoigne d’une réelle collaboration entre tous les intervenants de la filière pour mettre en place des mesures de protection contre ce virus. « Certains producteurs et transporteurs ont investi des sommes importantes pour améliorer les procédures de décontamination de leurs véhicules et la biosécurité de leurs opérations en général ». Il cite l’exemple de l’entreprise d’intégration Ménard, au Québec. Les différentes mesures prises au niveau du laboratoire, des salles de lavage des camions, des investissements dans les élevages… ont coûté plus de 500 000 dollars canadiens, soit environ 350 000 euros. Et les coûts supplémentaires liés à la gestion des transports, du personnel, s’élèvent à 7500 dollars par semaine. « Mais c’était le prix à payer pour se protéger du virus et l’éliminer de la tête de la pyramide. »
Fort de son expérience, le vétérinaire recommande donc aux Français de rester très mobilisés, de coordonner les opérations et d’agir collectivement. « Mais une véritable approche collective n’est pas seulement l’addition de mesures individuelles », prévient-il. Il insiste sur la nécessité de sensibiliser et former tous les intervenants de la filière et renforcer les capacités des laboratoires d’analyse. Par ailleurs, il recommande d’encadrer, voire de suspendre tout recours à des produits d’origine animale dans l’alimentation des porcs. Et, surtout, de mettre l’accent sur la gestion des transports et la biosécurité dans les élevages.

Voir aussi article " Une souche très virulente de la DEP est confirmée en Ukraine ".

Les plus lus

<em class="placeholder">Isabelle et Mickaël Belloeil :« Nous mettons six minutes pour bloquer ou débloquer les 23 truies. » </em>
« Dans notre maternité de truies en liberté, la clé est de maintenir les deux ambiances de température"

Pour Isabelle et Mickaël Belloeil, la clé pour éviter les écrasements est de bien gérer les deux ambiances de température de…

<em class="placeholder">Le bâtiment est composé de deux salles de 400 places chacune avec un accès extérieur dans une courette semi-couverte.</em>
Un bâtiment d’engraissement en grands groupes de 400 places de porcs et un accès à l'extérieur

Dans le cadre du projet BP 2022piloté par la chambre d'agriculture de Bretagne, un bâtiment d'engraissement alternatif a été…

<em class="placeholder">Un bon alignement entre l&#039;horloge biologique des porcs charcutiers et les prises alimentaires améliorent les performances.</em>
Deux repas quotidiens espacés de huit heures favorisent les performances des porcs en engraissement

Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être…

<em class="placeholder">Estelle et Mathis Talec : « La nouvelle maternité permet de s’adapter à l’évolution de la prolificité des truies et de soutenir les performances de porcelets ...</em>
« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »

Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’…

<em class="placeholder">Les deux salles maternité de 24 places disposent de cases maternité liberté balance (grand modèle 2,80 x 2,80 m) équipées de capots de nids et de plaques eau chaude ...</em>
"Je bonifie la valeur de mon élevage de porc avec un nouveau bloc maternité"

À Lantic dans les Côtes d’Armor, Ludovic Forestier vient d’investir dans un nouveau bloc maternité. En plus de la prise…

<em class="placeholder">vestiaire douche local technique</em>
Reconnaissance et considération, les piliers pour fidéliser les salariés en élevage de porcs
Vos salariés sont indispensables au fonctionnement de l’exploitation, et vous êtes content de leur travail. L’exprimer, par des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)