Porte ouverte à l'EARL Kercochon à Arzal (56)
Concilier raisonnement économique et image de la profession
Avec son nouveau bâtiment d’engraissement de 1800 places, Hervé Michelot améliore son coût de production, tout en donnant une image positive de la production porcine.
Associer raisonnement économique et impact positif de la production auprès des citoyens-consommateurs, c’est le but recherché par Hervé Michelot, éleveur à la tête d’un atelier de 200 truies NE à Arzal, dans le sud du Morbihan, qui organisait une porte ouverte le 22 octobre dernier avec le groupement Aveltis et la coopérative Le Gouessant. En construisant un nouveau bâtiment de 1790 places d’engraissement, l’éleveur améliore son coût de production. « Jusqu’ici, j’engraissais la plupart de mes porcelets chez des tiers. Le façonnage me coûtait entre 14 et 16 euros par porc sorti, en fonction du résultat technique. L’amortissement du nouveau bâtiment ne me coûtera que 12 euros du porc ! » À cela s’ajoutent les gains de performances probables. « Je peux raisonnablement tabler sur une réduction de l’indice de consommation. En façonnage, l’indice moyen est de 3. Il devrait descendre à 2,6-2,7 dans ce bâtiment. » La distribution soupe permettra aussi de faire l’économie du coût du granulé, 6 euros/tonne. « Au final, ce bâtiment n’est pas une charge, puisqu’il fait gagner 40000 euros par an ! »
Une approche environnementale convaincante, aussi vitale que l’approche économique pour la pérennité de l’exploitation, a permis de boucler le dossier d’autorisation d’exploiter sans encombre. « Je ne pouvais pas construire le bâtiment sur le site du naissage, coincé entre le bourg et le port de plaisance d’Arzal ».Hervé Michelot a donc sollicité une autorisation de construire sur un terrain de 5 000 m2 situé dans les terres à 6 km de distance, éloigné des zones fortement peuplées. Malgré cet éloignement, il a pris soin d’investir dans un laveur d’air qui abat les odeurs en sortie de ventilation centralisée. Il a également fait construire une réserve de 80 000 litres qui stocke l’eau de pluie issue des 2000 m2 de la toiture. Cette eau devrait suffire pour le fonctionnement du laveur.
Pour compléter cette approche, l’éleveur avait invité, en marge de la porte ouverte professionnelle, 150 habitants des communes environnantes, en lien avec la mairie d’Arzal qui a soutenu le projet. Invitation à laquelle les voisins ont répondu positivement, preuve que l’ouverture des portes des élevages permet d’améliorer l’image de la profession.