Emmanuel Esnaud, Pipriac, Ille-et-Vilaine
Concilier métier et passions avec succès
Emmanuel Esnaud, naisseur-engraisseur de 180 truies, a décidé d’externaliser des tâches comme la castration et la vaccination pour faire fonctionner son exploitation sans embaucher ni sacrifier sa vie privée, en particulier son attachement à sa famille et sa passion pour les chevaux de traits.
Emmanuel Esnaud, naisseur-engraisseur de 180 truies, a décidé d’externaliser des tâches comme la castration et la vaccination pour faire fonctionner son exploitation sans embaucher ni sacrifier sa vie privée, en particulier son attachement à sa famille et sa passion pour les chevaux de traits.
Une SAU de 104 hectares dont 98 de cultures, 180 truies naisseur-engraisseur et une FAF intégrale avec à peine plus d’un UTH… C’est possible. En tout cas, c’est ce que parvient à réaliser avec succès Emmanuel Esnaud qui a pris le parti d’externaliser une partie du travail de cultures (lisier, battages, semis) par une ETA, mais, plus rare, le lavage, la castration, la frappe des charcutiers et la vaccination des truies et porcelets qu’il confie à une équipe de deux personnes d’une société de services Prestagro Tech (1) qui intervient une journée par semaine. Une stratégie qui s’avère payante à la fois en termes de résultats techniques et économiques et qui lui permet de ne rien sacrifier à sa vie de famille – quatre enfants – à sa passion pour les Cobs normands et lui laisse le temps nécessaire pour être actif au sein de commissions techniques de son groupement Triskalia.
« Quand je me suis installé, j’ai d’abord essayé de tout faire seul pour faire des économies. » Avec son épouse à quart-temps sur l’élevage et un « coup de main » des parents, il a pu y parvenir. Mais lorsque le SDRP et le circovirus sont arrivés dans l’élevage, la situation n’était plus tenable. « Les interventions sur les animaux demandaient évidemment plus de travail, et les résultats techniques commençaient à se dégrader. » L’éleveur opte alors pour l’externalisation du lavage des engraissements. « Un soulagement appréciable. » Mais la suite des événements lui a donné l’idée d’aller plus loin. Un laboratoire qui a réalisé un essai de vaccination dans son élevage a fait appel à une équipe spécialisée, Interavic, plus généralement dédiée à la vaccination en élevages de volaille. L’idée a alors fait son chemin de faire appel à cette même équipe pour réaliser les vaccins en routine. « Et quand j’ai su que l’un des gars avait été porcher et savait castrer, je lui ai demandé s’il pouvait le faire. » Et voilà comment s’est installée cette organisation qui fonctionne en parfaite optimisation avec la conduite en cinq bandes. Les semaines 1 et 2 (sevrage et mise bas), Emmanuel est seul dans l’élevage. Mais le jeudi de la semaine 3, les deux prestataires réalisent la castration et la vaccination mycoplasme et circovirus des porcelets de 7 jours, le rappel vaccinal des porcelets de 35 jours, la frappe des porcs de 119 jours et toutes les 12 ou 24 semaines, la vaccination en blitz de toutes les truies (SDRP et grippe).
Emmanuel témoigne que le travail est même mieux fait que lorsqu’il s’en chargeait. « Le laveur suit toutes les procédures recommandées : détrempage, lavage, désinfection… Quant aux soins aux animaux, les intervenants de Prestagro Tech sont concentrés sur leur travail, efficaces… »
L’éleveur ajoute que le fait de déléguer ces tâches lui a aussi libéré du temps pour mieux gérer sont élevage – suivi des animaux, de la gestion technique – renforcer les règles de biosécurité avec, au final, des résultats techniques de très bon niveau et en constants progrès et un sanitaire maîtrisé, comme le prouvent les dépenses de santé (voir tableau). De plus, il peut dégager le temps nécessaire pour participer activement au conseil départemental et régional du groupement Triskalia et au groupe Ceta 35. « À chaque fois, je ramène une idée, avec le plus souvent des retombées positive d’un point de vue technique et économique. »
Des gains qu’il faut mettre en parallèle avec les frais engendrés par l’externalisation : 15 000 euros par an environ, dont à peu près la moitié pour le nettoyage et l’autre pour la vaccination, castration, frappe… « C’est donc sans commune mesure avec ce que me coûterait un salarié », calcule l’éleveur qui admet toutefois que la limite de son système est de gérer les week-ends et les congés. Pour l’heure, l’aide des parents permet à Emmanuel Esnaud, sa femme et leurs quatre enfants de partir en roulotte avec trois de leurs Cobs normands et participer à des concours, mais origine des chevaux oblige, en Normandie !
(1) Prestagro Tech, 56 930 Pluméliau, Tél. 02 99 06 03 13Toute la famille à cheval
Amoureux des chevaux et cavalier depuis son plus jeune âge, Emmanuel Esnaud vit sa passion avec ses dix chevaux cobs normands, de solides animaux de trait qui pâturent sur les bandes enherbées de l’exploitation. Et qui tractent la roulotte familiale pour les week-ends et les vacances, embarquant femme, enfants et fidèle chien au travers des campagnes. Emmanuel Esnaud pratique aussi la reproduction de cette race, avec en général deux poulinages par an, mais aussi les concours de modèles et allures dans les lieux « sacrés » de ce cheval normand : Saint-Lô, Bayeux…
SCEA des Aubriais, Pipriac
1997 BTS productions animales
1998 Armée et service de remplacement
1999 à 2003 Technicien conseil en production porcine, Triskalia
2003 Installation à Pipriac, Ille-et-Vilaine