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Circuits courts et circuits longs font bon ménage en bio

57 % des producteurs de porcs bio déclarent faire de la vente directe selon l’Agence Bio. Mais 86 % des porcs sont vendus en filière organisée.

Circuits courts et circuits longs se partagent les ventes de produits de porcs bio dans un marché en constante progression.
© D. Poilvet

La filière porc bio se différencie fondamentalement de la filière conventionnelle non seulement par ses structures d’élevage, mais aussi par ses circuits de distribution. En 2015, les grandes surfaces ne représentaient que 44 % du tonnage porc bio vendu en France. 28 % est vendu dans des magasins spécialisés bio, 13 % dans des boucheries. La vente directe ne représente que 8 % des volumes, mais elle concerne cependant plus de la moitié des éleveurs de porc bio. "C’est plus compliqué que de travailler avec un partenaire qui s’occupe de tout, de l’abattage jusqu’à la vente, mais cela donne du sens à notre activité, car elle installe une relation de confiance avec le consommateur", expliquait Pierre-Yves Govin, éleveur bio à Romillé en Bretagne avec quarante truies naisseur-engraisseur, au cours d’une réunion organisée au Space par le réseau Initiative Bio Bretagne. L’éleveur possède un magasin à la ferme et fournit un magasin de producteurs à Rennes, un prestataire charcutier assurant la transformation. Il adhère aussi au site de vente par internet – leclicdeschamps.com – en association avec une vingtaine d’autres agriculteurs de la région. Prochainement, il prévoit un nouveau partenariat avec une charcuterie artisanale bretonne. "La vente directe donne une sécurité incontestable à ma production", justifie-t-il. Mais les volumes commercialisés en direct ne sont pas suffisants pour écouler tous ses porcs charcutiers et Pierre-Yves Govin a besoin d’un accompagnement technique.

Cinq filières longues organisées en France

C’est pourquoi il adhère à la filière Bio Direct-ErcaBio qui regroupe 90 producteurs de porcs bio et a abattu 35 000 porcs charcutiers en 2015 (voir aussi Réussir Porc, mars 2016, page 38)."Ercabio-Biodirect est indispensable pour écouler ma production excédentaire", souligne l’éleveur. Biodirect-ErcaBio possède deux outils de transformation et commercialise les carcasses et les produits de charcuterie directement auprès des grandes surfaces, bouchers et magasins spécialisés. Elle fait partie des cinq filières organisées (voir ci-contre) qui commercialisent 86 % des porcs produits en France. Comme les circuits courts, les filières longues profitent de la croissance continue du marché bio depuis le début des années 2000. Une croissance cependant freinée par le manque de matière première. En 2015, les éleveurs bio ont produit 115 000 porcs charcutiers, un chiffre en hausse de 9 % par rapport à 2015, mais insuffisant malgré tout pour satisfaire aux demandes du marché dont la croissance annuelle est à deux chiffres depuis plusieurs années.

Chiffres clés

Principaux acteurs de la filière porcine bio en France

Bio Direct (Erca Bio, SBV, CAPG)

Unébio

Cirhyo (Tradival, Sicaba)

Porc Bio Atlantique (Cavac)

Bretagne Viande bio

Chiffres clés

Le porc bio français en 2016

850 fermes

362 élevages spécialisés

8 400 truies (0,9 % du cheptel français)

115 000 porcs charcutiers produits en 2015

Coût de production 2,5 à 3 fois supérieur à celui du conventionnel

Prix payé au producteur, entre 3,4 et 3,50 €/kg de carcasse

Prix en vente directe, entre 13 et 14 €/kg (caissettes de 10 à 15 kg)

Sources : Itab, IBB, chambre d’agriculture, Agence Bio, Ifip

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