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Choisir les bons contaminants des cochettes en quarantaine

Différents supports de l'élevage permettent la contamination des cochettes. Les vétérinaires d'Aveltis conseillent de les choisir en fonction de la problématique sanitaire. La contamination doit être graduelle et maîtrisée.

La contamination pendant deux jours consécutifs augmente les probabilités d'apporter le « bon contaminant ».
La contamination pendant deux jours consécutifs augmente les probabilités d'apporter le « bon contaminant ».
© C. Gérard

Délivres, animaux de réforme, déjections, refus d'aliments, bouillie anglaise... Les solutions pour contaminer les cochettes en quarantaine sont multiples mais ne se valent pas toutes. Claudio Trombani, vétérinaire Aveltis, en a expliqué les détails au cours du dernier forum technique(1).
Première recommandation : ne contaminer les cochettes qu'après les primo-vaccinations, c'est-à-dire en deuxième ou troisième semaine de quarantaine. « La vaccination préalable permet à la cochette de commencer à développer ses défenses immunitaires avant de recevoir les contaminants de l'élevage », justifie le vétérinaire.
Deuxième recommandation : contaminer pendant deux jours consécutifs afin d'augmenter les chances d'apporter le « bon contaminant », et à deux reprises au cours de la quarantaine. À l'image d'un rappel de vaccination, cette procédure garantit une meilleure protection de l'animal.


Des supports variés


Troisième conseil : adapter le type de contaminant à la problématique de l'élevage. Claudio Trombani prévient toutefois : « Nous nous basons sur des expériences personnelles et sur notre connaissance des pathogènes. Mais cela reste encore empirique. » Ces réserves faites, il détaille les caractéristiques des différents contaminants à disposition des éleveurs :


- Les déjections de truies sont indiquées pour la protection contre les diarrhées néonatales, le PCV2 et la parvovirose. Idéalement, il faudrait apporter aux cochettes les déjections de truies gestantes dans un premier temps, puis celles de truies allaitantes dans un deuxième temps. En effet, il est admis que les déjections de truies en gestation sont moins chargées en pathogènes, alors qu'en maternité, en lien avec le stress de la mise bas, l'excrétion de bactéries et virus est plus importante, donc les déjections en principe plus contaminantes. Cette procédure en deux temps permet donc de contaminer la cochette progressivement.


- Les délivres contiennent généralement des pathogènes à tropisme génital, essentiellement des virus : parvovirus, PCV2... et pourront donc être de bonnes sources de contamination, sous réserve d'être distribuées fraîches (entières ou broyées), car ce support se dégrade très rapidement et risque donc d'être « toxique » s'il commence à se décomposer. L'apport de cartons (ou journaux) de mise bas est aussi une solution intéressante et facile à mettre en œuvre.


- Les refus d'auges de truies en maternité sont intéressants dans la mesure où ils constituent un apport « collectif » de différents animaux, donc plus à même d'apporter les contaminants souhaités. Toutefois, comme pour les délivres, ce support doit être apporté le plus frais possible aux cochettes, car il est probable que la majorité des contaminants ne survivent pas longtemps dans ce milieu contenant de la matière organique, de la salive...
 

- Une truie de réforme est une solution possible, mais avec des réserves. Il faut tout d'abord que la quarantaine permette de la loger et autorise le contact nez à nez avec les cochettes. Par ailleurs, il est préférable de choisir une truie de rang 2, 3 ou 4, les plus âgées ayant théoriquement acquis une meilleure immunité au cours des cycles, donc étant potentiellement moins excrétrice. « Or, il est quand même moins fréquent de réformer une jeune truie qu'une vieille, et si c'est le cas, c'est qu'il y a un sérieux problème dans l'élevage ! », commente le vétérinaire.

 

- La bouillie anglaise est une voie de contamination essentiellement destinée à protéger les cochettes pour la prévention des diarrhées néonatales dues à E. coli, enterococcus et clostridium perfringens. Claudio Trombani précise qu'elle n'est efficace que sur les diarrhées de la première semaine de vie dont les germes ne peuvent pas être maîtrisés par les vaccins coli/clostridium disponibles sur le marché. Et qu'en tout état de cause, la façon dont elle est préparée peut changer en fonction de la bactérie responsable : plutôt en frais contre le clostridium, et plutôt fermentée si l'objectif est d'apporter une flore lactique...

Une stratégie à adapter au cas par cas


Compte tenu de ces éléments, la stratégie de contamination devra donc être élaborée par le vétérinaire et l'éleveur en fonction du sanitaire de l'élevage et des possibilités pratiques : durée de la quarantaine, possibilité d'apporter et distribuer les différents supports... en gardant à l'esprit que, quel que soit le protocole choisi, celui-ci doit permettre d'effectuer une contamination graduelle, mesurée, répétée au moins deux fois, si possible variée, mais toujours associée à un programme de vaccination propre à l'élevage et à son statut sanitaire. 


(1) Carhaix (22), 13 décembre 2013

 

Un porcelet parmi les cochettes : une pratique à risque !

 

Conseillée il y a quelques années, en particulier pour contaminer les cochettes contre le SDRP, la technique qui consiste à apporter au milieu des cochettes un porcelets de PS n'est pas recommandée par les vétérinaires Breizhpig.
On ignore en effet généralement le type de contaminants qu'il peut véhiculer : du SDRP ? Mais quoi d'autre ? À moins d'avoir la certitude de son statut sanitaire, ce qui est improbable, la technique est donc potentiellement à risque. Elle est d'ailleurs assez peu pratiquée aujourd'hui puisque au moment de l'enquête, sur 101 éleveurs enquêtés par Aveltis, deux seulement la pratiquaient et un d'entre eux l'a arrêtée depuis.

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