Ces éleveurs ont créé le Marathon de la vie
Éleveurs de porcs près de Janzé,
en Ille-et Vilaine, ils sont à l’origine du Marathon de la vie, une vaste opération de soutien aux malades
du cancer. Une démarche qui s’inscrit dans une approche bien plus large du partage en général.

« Parce que lutter contre un cancer est un vrai marathon, nous avons eu l’idée de soutenir à notre manière des malades qui, eux, ne peuvent pas courir », résume Catherine Toubon, à l’origine de ce rendez-vous qui rassemble aujourd’hui plus de 1300 participants chaque troisième week-end de septembre. Le principe est de courir le marathon entre le centre anti-cancéreux Eugène Marquis de Rennes jusqu’à Piré-sur-Seiche, en empruntant tout à tour des routes et des chemins balisés par quelques 120 bénévoles. Les 42 kilomètres sont rarement courus par de vrais marathoniens, mais le plus souvent en équipe de deux à quatre personnes. « L’idée est de montrer qu’ensemble on peut faire de belles choses et que si on est capable de courir c’est qu’on est en forme. » D’où l’idée de baptiser l’opération « Relais du marathon de la vie ». « Car le seul mot marathon peut faire peur », justifie Catherine.
Pas question d’argent ou de collecte de dons dans cette opération. Seulement dix euros de frais d’inscription avec en retour le t-shirt arborant le logo et la devise. Les sommes collectées auxquelles s’ajoutent les recettes de la restauration à l’arrivée sont versées à l’association « Tous pour la vie » qui les distribue à 50 % au centre Eugène Marquis de Rennes et 50 % au Centre Marie Curie de Paris.
Ni pathétique ni larmoyant, mais une fête avant tout
Chaque année, l’opération se trouve un parrain ou une marraine. Pour l’édition 2014, c’était le clown René Palacios, connu pour sa présence auprès des enfants hospitalisés. Par le passé, c’était une perruquière, des salariés qui avaient fait don de leurs RTT aux parents d’un enfant malade, mais aussi d’anciens malades.
Voilà dix ans que le rendez-vous est un succès. Mais cette belle histoire a commencé avec la maladie de Damien, le fils de Catherine et Daniel qui, à 16 ans, déclare une leucémie. « À l’époque notre fils avait été très touché par l’élan de l’opération « La course pour la vie » qui consistait à relier son domicile à Janzé et à collecter 50 centimes par kilomètre parcouru. En 2004, c’est une amie qui à son tour est frappée par un cancer. C’est alors qu’est née l’idée de ce marathon. Catherine et son mari Daniel, mais aussi Madette, Bertrand Boué… Tous éleveurs de porcs, avec une bande de copains s’investissent, imaginent, organisent l’événement qui, dix ans plus tard est un vrai succès. Mais avant tout une fête ! », précisent-ils tous, refusant de sombrer dans le pathétique ou le larmoyant !
« Le « toujours plus » n’est pas un objectif en soi »
Quant à l’information, même si le site internet(1) existe bel et bien, c’est surtout le bouche à oreille qui fonctionne. « Nous ne faisons pas beaucoup de publicité, ayant depuis plusieurs années environ 1300 participants. Le « toujours plus » n’étant pas forcément un objectif. »