Les cinq points clés pour bien choisir sa pompe doseuse
Anne Hémonic, de l’Ifip, précise les critères de choix d’une pompe doseuse pour une médication réussie par l’eau de boisson.
Anne Hémonic, de l’Ifip, précise les critères de choix d’une pompe doseuse pour une médication réussie par l’eau de boisson.
Lors de traitements médicamenteux, l’administration par l’eau de boisson à l’aide d’une pompe doseuse est de plus en plus privilégiée, en particulier en post-sevrage. Elle présente plusieurs atouts : une rapidité d’action, de la souplesse pour adapter le traitement, une bonne efficacité tant que l’animal boit, un meilleur ciblage des animaux à traiter (par bande voire par demi-salle). Tout cela allant dans le sens d’une médication réussie et raisonnée. Elle implique toutefois un bon entretien et un choix avisé du matériel de dosage. « Il se fait au cas par cas », confirme Anne Hémonic, de l’Ifip. « Une pompe doseuse n’est pas un « couteau suisse », capable de faire tous les dosages dans toutes les situations d’élevage, de pressions et de débits d’eau. » À l’occasion d’une journée Efi Sciences organisée le 13 juin par Zoopole développement sur la qualité de l’eau, la vétérinaire a listé les cinq critères techniques à surveiller lors du choix d’une pompe doseuse.
Plus le dosage de la pompe est bas, plus le produit devra être concentré dans la solution mère pour obtenir la dilution souhaitée et plus il risque de précipiter. Ce qui entraînera au final un sous-dosage du médicament. « Il faut viser des pompes qui permettent d’avoir un réglage d’au moins 4-5 % », conseille-t-elle. Cela laisse de la marge de manœuvre pour des produits peu solubles tels que certaines amoxicillines (dont la solubilisation varie avec le pH, la dureté de l’eau et le dosage) et le paracétamol dilué dans l’eau froide.
Il doit être compatible avec le débit au pic d’abreuvement. " Il se calcule très simplement en appliquant la formule suivante : nombre d’abreuvoirs dans le circuit à traiter x 70 % x débit aux abreuvoirs. " Par exemple, pour un circuit de 24 abreuvoirs réglés à un litre par minute, le débit maximal au pic d’abreuvement est de 1000 litres par heure (l/h). Les pompes hydrauliques acceptent des débits maximaux entre 1500 et 2500 l/h, largement suffisants dans la plupart des installations. Pour les modèles électriques, il est conseillé de vérifier sur la notice les débits maxima admissibles à la fois par le compteur à impulsion ou le détecteur de flux et par la pompe elle-même, qui varie avec le dosage. Par exemple, la notice technique d’un modèle de pompe péristaltique indique que le débit maximal d’eau admissible par la pompe passera de 720 à 1800 l/h en baissant le taux d’incorporation de 5 à 2 %. Mais attention toutefois au risque de perte de solubilité de certains produits.
« La mesure du débit réel des abreuvoirs peut être très instructive car on est parfois très au-dessus des recommandations », complète-t-elle. Dans ce cas, en plus du gaspillage d’eau, on atteint plus rapidement le niveau de saturation de la pompe au pic d’abreuvement. « Le risque est alors de sous-doser le traitement et d’user prématurément la pompe. »
C’est celui qui est lié à l’actionnement d’un seul abreuvoir, c’est-à-dire 60 l/h en post-sevrage. En théorie, toutes les pompes s’enclenchent à ce bas débit mais cela doit être vérifié dans la pratique. Lors de la préparation de la soupe ou d’un lavage à la pompe, il peut arriver que la pression d’eau à l’abreuvoir soit très faible, avec un petit filet d’eau, et que la pompe ne soit pas actionnée. On peut y remédier en installant un bac tampon et un surpresseur. De même, des sous-dosages lors de faibles débits ont été constatés avec des pompes usées ou mal entretenues.
La pression d’eau varie entre élevages. Elle peut aussi varier au sein d’un même élevage. La pression maximale admissible par la pompe doit être vérifiée. Certains modèles fonctionnent jusqu’à 4 voire 6 bars, ce qui est très large, mais d’autres sont limités dès 2 bars.
Dans le cas d’un modèle hydraulique, le corps de pompe joue le rôle d’homogénéisation avec un piston qui monte et qui descend. La solution est homogène dès la sortie de la pompe. Pour les pompes électriques en particulier à injection fixe, il est important d’avoir en aval un bocal d’homogénéisation.
Le saviez-vous ?
On distingue trois types de pompes doseuses :
Hydraulique : elle fonctionne avec la force motrice de l’eau. L’eau qui rentre en amont soulève un piston moteur, ce qui aspire la solution mère. Le mélange est fait dans le corps de la pompe.
Électrique à membrane : Un compteur envoie une ou deux impulsions par litre pour commander un moteur qui entraînera l’aspiration de la solution médicamenteuse dans le bac. Le moteur actionne une membrane et des clapets d’aspiration puis de refoulement.
Électrique péristaltique : elle fonctionne aussi avec un compteur d’eau à impulsion (ou détecteur de flux) qui envoie un ordre à la pompe doseuse pour aspirer la solution médicamenteuse dans le bac. Un moteur entraîne une tête péristaltique qui écrase un tuyau et permet la progression du produit vers les abreuvoirs.