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Un naissage sur paille avec truies en totale liberté

Vincent Noël est passé d’un naissage plein air à un bâtiment maternité sur paille, pour améliorer le confort des animaux face aux aléas climatiques et renforcer la biosécurité externe.

Vincent Noël. « Ce concept de bâtiment offre aux truies des conditions proches du plein air, tout en les mettant à l’abri des aléas climatiques. »
Vincent Noël. « Ce concept de bâtiment offre aux truies des conditions proches du plein air, tout en les mettant à l’abri des aléas climatiques. »
© A. Puybasset

Chez Vincent Noël à Beaulieu sur Oudon (Mayenne), les truies allaitantes sont depuis janvier 2022 logées dans deux bâtiments de 20 places chacun, construits en parallèle avec un même auvent.

Avec un bardage en bois ajouré, une ventilation statique, de la lumière naturelle et des cases de 13 m2 par truie en totale liberté et sur paille, ce système d’élevage atypique en porc conventionnel correspondait bien aux aspirations de l’éleveur, en termes de bien-être animal et de conditions de travail. « J’aime être dehors, explique-t-il. Ce concept de bâtiment offre aux truies des conditions proches du plein air, tout en les mettant à l’abri des aléas climatiques. » Vincent Noël s’est installé en bovin en 2015 en reprenant une exploitation à un tiers, comprenant un atelier allaitant naisseur-engraisseur de 40 limousines, ainsi qu’un élevage naisseur de 140 truies et 57 hectares de foncier dont des cultures céréalières, lui permettant d’être autosuffisant pour l’alimentation des truies.

Des coups de chaleur plus fréquents

« J’ai repris le système de production tel quel, avec des truies gestantes sur paille et la maternité en plein air avec une quarantaine de paddocks. » Mais au fil des ans, le mode d’élevage en extérieur est devenu plus compliqué à gérer. « Avec l’évolution du climat, les épisodes de canicules se sont intensifiés avec en parallèle des hivers très pluvieux, provoquant davantage de pertes de truies et de porcelets. »

 

 
Les truies sont toujours en liberté, y compris au moment de la mise bas.
Les truies sont toujours en liberté, y compris au moment de la mise bas. © A. Puybasset
En plus de l’amélioration du bien-être, l’objectif de la nouvelle maternité était aussi de se conformer aux nouvelles règles de biosécurité vis-à-vis du risque de fièvre porcine africaine. « En plein air, il aurait fallu investir dans une double clôture, nécessitant un investissement et une charge de travail (débroussaillage) conséquents. » Enfin, avec ces équipements plus rationnels, l’éleveur souhaitait également améliorer son confort de travail.

 

Un bâtiment clair et fonctionnel

Chaque bâtiment de 350 m2 est composé de deux rangées de 10 cases sur sol plein, séparées par des cloisons en polypropylène. Après la mise bas, l’éleveur pivote la cloison du fond afin de doubler la surface accessible pour la truie et les porcelets, soit 13 m2. Situé le long du couloir central, le nid à porcelets avec couvercle relevable et lampe chauffante est facilement accessible par l’éleveur.

 

 
Après la mise bas, la cloison parallèle au couloir est ouverte à 90° jusqu’à la paroi latérale du bâtiment, de façon à doubler la surface disponible pour la truie et ses porcelets.
Après la mise bas, la cloison parallèle au couloir est ouverte à 90° jusqu’à la paroi latérale du bâtiment, de façon à doubler la surface disponible pour la truie et ses porcelets. © A. Puybasset
À l’arrière du nid, une barrière en tubulaires protège les porcelets des écrasements. Pivotante, elle sert aussi d’aide à la contention en cas d’intervention sur la truie. Grâce à un espace entre le bas de la séparation et le sol paillé, les porcelets peuvent passer librement d’une case à l’autre. L’aliment est distribué manuellement deux fois par jour. Le repaillage a lieu chaque semaine, de même que le rabotage du fumier. L’atelier porc occupe un tiers de son temps. « Je suis encore en phase de rodage, au niveau de la conduite d’élevage comme de la gestion de l’ambiance du bâtiment », indiquait Vincent Noël, quelques mois à peine après sa mise en route.

 

Améliorer le nombre de sevrés

L’éleveur est désormais plus présent lors de la mise bas, notamment pour aider les porcelets à découvrir leur nid. « C’est important pour réduire le risque d’écrasement, qui est la principale cause de perte. » En revanche, il n’intervient jamais sur les truies. En parallèle, l’éleveur a fait évoluer sa génétique mâle pour obtenir des porcelets plus toniques à la mise bas (Hypor Maxter).

 

 
Avec un bardage en bois ajouré, le bâtiment dispose d'une ventilation statique, de la lumière naturelle et de cases de 13 m2 par truie en totale liberté et sur paille.
Avec un bardage en bois ajouré, le bâtiment dispose d'une ventilation statique, de la lumière naturelle et de cases de 13 m2 par truie en totale liberté et sur paille. © A. Puybasset
Son objectif est d’aller au-delà de 12 sevrés par portée, contre 10,5 à 11 en plein air, avec environ 15,5 porcelets nés-vifs par portée. Ces porcelets supplémentaires permettront d’améliorer le retour sur investissement de la maternité, qui a coûté environ 280 000 euros, soit 7 000 euros par place. Sevrés à 28 jours à un poids moyen de 8 kilos, les porcelets sont vendus en direct (49 euros) à deux élevages engraisseurs sur paille qui les valorisent en circuits courts.

 

Un prix de 15 000 euros décerné par Bordeau Chesnel

Vincent Noël est le premier lauréat de l’appel à projets soutenu par l’entreprise Bordeau Chesnel, récompensant les initiatives en faveur du bien-être animal.

 

 
Sabine Ciron, du groupement Maine Porcs et Vincent Noël, premier lauréat de l’appel à projets Bordeau Chesnel. Pour chaque pot de « Rillettes Engagées » acheté, Bordeau Chesnel reverse 8 centimes d’euro pour abonder le fonds de soutien.
Sabine Ciron, du groupement Maine Porcs et Vincent Noël, premier lauréat de l’appel à projets Bordeau Chesnel. Pour chaque pot de « Rillettes Engagées » acheté, Bordeau Chesnel reverse 8 centimes d’euro pour abonder le fonds de soutien. © A. Puybasset
Encouragé par Sabine Ciron, responsable du groupement Maine Porcs, Vincent Noël a répondu à l’appel à projets lancé par l’entreprise Bordeau Chesnel, qui valorise ses coches de réformes. Grâce à son bâtiment de maternité sur paille permettant aux truies de rester 100 % du temps en liberté, il a reçu en mai 2022 le premier prix, soit une enveloppe de 15 000 euros. À travers sa démarche « Nos valeurs partagées », l’entreprise sarthoise a créé un fonds de soutien destiné aux éleveurs engagés dans une démarche permettant d’améliorer le bien-être animal et/ou réduire l’impact environnemental de leur élevage. Pour chaque pot de rillettes acheté d’une de ses références, Bordeau Chesnel reverse 8 centimes pour alimenter ce fonds. Cette initiative est reconduite l’an prochain. Les trois éleveurs élus par un jury reçoivent respectivement un prix de 15 000, 7 000 puis 3 000 euros.

 

 

 
Un naissage sur paille avec truies en totale liberté
© A. Puybasset

 

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