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Un bâtiment maternité neuf équipé de cases mise bas bien-être

L’EARL de Kervéo Beuz a investi dans une salle de maternité, dotée d’aménagements visant à améliorer le bien-être, dont les cases de mises bas liberté, avec l’objectif d’une valorisation par un cahier des charges différenciant.

Construite à Plonévez-Porzay, à un kilomètre à peine de la côte finistérienne, la maternité flambant neuve rentre dans un projet global de restructuration de l’élevage suite à l’installation de Florent Le Page, 22 ans, sur l’exploitation familiale. « Pour passer à deux UTH, nous avons augmenté la taille du cheptel de 150 à 230 truies et le nombre de places d’engraissement de 1500 à 1940 places (sur deux sites) », explique son père, Jacques. L’ancienne maternité de 1989 a été transformée en salle de post-sevrage et remplacée par un nouveau bâtiment regroupant 48 cases mise bas en une seule salle de 455 m2 (20,6 mx20,10m). Ce dernier a été inauguré en juillet lors d’une porte ouverte organisée par le groupement Triskalia. Après avoir hésité un temps avec des cases balances, c’est finalement le choix de cases liberté qui a convaincu père et fils, suite à des visites d’élevages en Allemagne et dans le Finistère.

Davantage d’espace pour la truie et le soin des porcelets

Ils ont opté pour le nouveau modèle de cases mise bas liberté de Big Dutchman, d’une grande surface de 7 m2. C’est la conception des bat-flanc bloquant les truies qui les a séduits. Plutôt qu’une ouverture en V, le passage en mode liberté se fait en ouvrant les deux portillons constituant l’un des bat-flanc . « La forme rectangulaire obtenue limite les zones perdues et offre davantage d’espace utilisable pour la truie (environ 3 m2) qui peut se retourner facilement », expliquent-ils. De plus, il y a peu de cloisons pleines. « À part une séparation haute en PVC, la case est délimitée par des panneaux bas, ce qui facilite l’accès tout en donnant un bon aperçu de l’ensemble de la salle. Très aérée, elle ressemble beaucoup à une maternité classique », apprécie Florent, responsable de la maternité. La salle dispose par ailleurs d’un éclairage naturel grâce à ses grandes fenêtres, complété par des luminaires à leds apportant une lumière blanche (luminaire régulable de 0 à 100 %, 4500 kelvins).

Une gestion d'ambiance bi-climat pour éviter les porcelets écrasés

À l’angle de la case, du côté de l’auge, se trouve une niche à porcelets avec un couvercle relevable, chauffée par une lampe à infrarouge de 150 watts. « Le nid permet d’avoir une ambiance bi-climat, avec une température localisée de 28°C environ au niveau des porcelets et une température d’ambiance de 18 à 20°C. En plus de l’économie d’énergie et du confort pour la truie, l’intérêt est d’inciter les porcelets à rester dans le nid plutôt qu’à s’éparpiller dans la case. C’est un point clé pour qu’il n’y ait pas de porcelets écrasés », estime Florent. Pour maintenir une température suffisamment fraîche au niveau de la truie, même lors des coups de chaleur, la capacité d’extraction d’air de la salle a été volontairement surdimensionnée. L’air frais, arrivant des combles isolés, est diffusé par des trappes situées au-dessus du couloir central. « Il est ensuite extrait sous ce même couloir par une gaine de ventilation centralisée de 315 mètres cubes par heure et par truie de capacité maximale, au lieu d’environ 250 mètres cubes habituellement", détaille Philippe Pottin, de Tuffigo-Rapidex, fournisseur de la ventilation. En complément, deux rampes de brumisation de part et d’autre des trappes permettront si besoin de rafraîchir l’air entrant.

700 euros de plus qu’une case conventionnelle

En pratique, les truies arriveront en salle maternité une semaine avant la mise bas, le bat-flanc en position ouverte. Il sera fermé deux jours avant la mise bas et pendant environ sept jours. « L’ouverture, à partir du lundi suivant la mise bas, se fera en fonction du poids des porcelets et du comportement de la mère », prévoit Florent.

L’ensemble du bâtiment liberté a coûté 253 550 euros, soit 5282 euros par place. C’est 1100 à 1300 euros de plus que le coût d’une place en standard classique sans case balance (4000 à 4200 €/place), a calculé le service bâtiment de Triskalia. Un écart qui s’explique par le coût plus élevé de la case liberté (1587 euros, soit 700 euros de plus qu’une case conventionnelle) et par la surface supplémentaire de bâtiment, d’environ un tiers. « L’amélioration du bien-être est une demande sociétale. L’objectif est de compenser le surcoût des investissements par un cahier des charges différenciant et un meilleur prix du porc. C’est ce qui me permettra d’être toujours éleveur demain », estime Florent, très content de ce choix.

 

Fiche d’identité de l’EARL Kervéo Beuz

2 UTH (Jacques et Florent Le Page)
230 truies
1940 places d’engraissement
1260 places de post-sevrage
Conduite en 4 bandes, sevrage à 21 jours
FAF en PS et engraissement
120 hectares de cultures

 

Une utilisation optimale de la surface de la case liberté

La salle maternité liberté est composée de 6 rangées de 8 cases libertés Big Dutchman Actiwel BB17 de 7 m2 de surface (2,5 m de largeur sur 2,8 m de profondeur). Chacune dispose de couloirs d’accès à l’avant et l’arrière, pour la surveillance et l’accès en sécurité de l’éleveur. Les bat-flanc bloquant la truie en position fermée sont parallèles à la case. « Pour la mettre en mode liberté, il suffit d’ouvrir à 90° les deux portillons d’un mètre de large constituant le bat-flanc situé du côté opposé au nid, montre Jean-Jacques Lacaux, de Big Dutchman. L’éleveur, protégé de la truie par les portillons, les ouvre l’un après l’autre en actionnant le levier à ressort. Cette configuration rectangulaire permet d’optimiser l’espace, pour la truie et pour le soin des porcelets. » Le bat-flanc latéral fixe sert aussi de barre antiécrasement. Une seconde barre se trouve le long de la cloison haute de la case. Le sol est constitué d’un caillebotis en plastique, hormis la zone à l’arrière de la truie composée de deux caillebotis en fonte et la zone en sol plastique plein sous le nid à porcelets.

Sur une partie des cases, un anneau en plastique coulissant a été fixé sur un tubulaire pour tester son intérêt comme jouet manipulable pour les truies.

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