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Tout se joue à la naissance des porcelets

De nouvelles méthodes pour évaluer la qualité du colostrum et des porcelets à la naissance sont proposées aux éleveurs. Ces deux critères conditionnent les performances jusqu’à l’abattage.

© D. Poilvet

La qualité des porcelets à la naissance et du colostrum produit par la truie dans les heures qui suivent la mise bas conditionnent l’essentiel des performances techniques en élevage de la naissance jusqu’à l’abattoir. Cette base de la zootechnie s’applique à toutes les espèces animales. Mais leur évaluation s’avérait jusqu’à maintenant compliquée à faire en conditions de terrain. Trois entreprises ont relevé le gant en proposant des méthodologies faciles à appliquer en élevage, que nous vous présentons dans ce dossier.

Cecab coop de Broons propose de peser chaque portée à la naissance. En tenant compte de la parité de la truie et de sa prolificité, chaque truie se voit attribuer un indice correspondant au rapport entre le poids moyen des porcelets et l’objectif de poids à atteindre. L’éleveur dispose ainsi d’un repère qui lui permet de savoir si le poids moyen de ses porcelets est satisfaisant, ou s’il doit mettre en place des actions correctives, essentiellement alimentaires, pour l’améliorer. De son côté, Vitalac mise plutôt sur des micronutriments apportés aux truies en fin de gestation pour stimuler le fonctionnement de leur système immunitaire. Grâce à cela, la qualité de leur colostrum est améliorée. C’est pourquoi l’entreprise de nutrition propose de mesurer la quantité d’immunoglobulines dans le colostrum. Plus elle est importante, plus le porcelet peut développer une forte immunité passive qui va le protéger des agressions sanitaires. L’objectif d’IDT Biologika est différent. La méthode proposée par le laboratoire pharmaceutique a pour objectif principal d’évaluer le niveau de prise colostrale en élevage. Pour cela, il mesure l’ingéré sur les 24 premières heures de vie du porcelet grâce à des pesées individuelles qui établissent leur croissance. Une prise de sang à 24 heures de vie permet d’évaluer la qualité du transfert immunitaire de la truie au porcelet. Les critères d’environnement des mises bas pouvant influencer la prise colostrale sont analysés.

Accompagner l’augmentation de la taille des portées

Ces trois approches partent du même constat : la hausse continue de la prolificité, liée notamment à l’arrivée des truies hyperprolifiques sur le marché, entraîne une baisse du poids individuel des porcelets à la naissance, et une augmentation de l’hétérogénéité des portées. Les conséquences peuvent être redoutables : les porcelets plus légers boivent moins de ce colostrum qui leur apporte l’énergie nécessaire à leur thermorégulation et l’immunité passive indispensable pour les protéger des agressions sanitaires en maternité. Leur probabilité de mourir avant le sevrage augmente fortement. Selon IDT Biologika, 20 % des porcelets issus de grandes portées (plus de 19 nés vivants) ont un taux d’immunoglobuline sanguin insuffisant. Et le taux de perte de ces porcelets dépasse les 50 % en maternité. Par ailleurs, on sait que le poids à la naissance impacte directement le poids au sevrage et à la vente. Selon une étude de Nathalie Quiniou et d’Isabelle Corrégé, de l’Ifip, publiée aux Journées de la recherche porcine, un écart de poids de 100 grammes à la naissance se traduit par une différence de 1 kg à l’abattage. Enfin, la baisse de l’utilisation des antibiotiques, essentiellement administrés aux porcelets, impose un niveau d’immunité passive élevé au sevrage. Ce niveau dépend essentiellement de la qualité immune du colostrum et du niveau d’immunité acquise les premiers jours de vie par l’absorption de ce colostrum. Et plus l’immunité passive est élevée, plus l’immunité active développée par le porcelet au cours de sa vie sera importante pour le protéger efficacement des agressions sanitaires.

20 % des porcelets issus de grandes portées ont un taux d’immunoglobuline sanguin insuffisant

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