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Tenir compte du choc vaccinal pour choisir son vaccin

La Selas vétérinaire de la Hunaudaye démontre que la vaccination des porcelets induit des modifications physiologiques variables selon le produit utilisé. La mesure du stress et les performances techniques sont de bons révélateurs de ces différences.

La vaccination des porcelets s'accompagne parfois d'une réaction qui se traduit par une élévation de la température corporelle et des marqueurs de l’inflammation.
© C. Gérard

Dans un élevage de production de 450 truies de Loire-Atlantique, la Selas Hunaudaye a comparé deux protocoles vaccinaux circo/myco (voir protocole de l’étude) sur un total de près de 1 300 porcelets répartis en deux lots contemporains. La vaccination a été réalisée sur les porcelets la veille du sevrage, à 20 jours d’âge. Les mesures effectuées confirment ce qui est déjà connu, à savoir une réaction vaccinale qui se traduit par une élévation de la température corporelle et des marqueurs de l’inflammation. Mais l’intérêt de l’étude est de démontrer que ces réactions sont différentes selon le vaccin. Plus précisément, le premier vaccin testé provoque une élévation de température modérée six heures après la vaccination, bien moins importante que le second qui servait de témoin, l’écart atteignant 1,17 °C. Avec celui-ci, 96 % des porcelets présentent une température corporelle supérieure à 41 °C six heures après la vaccination, contre 28 % avec le vaccin testé. De plus, le vaccin témoin induit une réaction inflammatoire importante avec un pic 24 heures après l’injection, les marqueurs de l’inflammation revenant quasiment au même niveau dans les deux lots à 48 heures.

Un porcelet qui souffre ne mange pas

Ces réactions expliquent très probablement les différences de performances entre les deux lots. Le GMQ sur les quatorze jours suivant la vaccination affiche un écart de dix grammes par jour en faveur du vaccin qui provoque le moins de réactions, écart significatif conduisant à un gain de poids vif de cent grammes. « L’inflammation est un signe de douleur. Or un porcelet qui souffre et qui présente de l’hyperthermie ne va pas manger tant que sa physiologie est ainsi perturbée. Avec les conséquences mesurées ici sur la prise de poids », analyse Marius Bota, vétérinaire Selas Hunaudaye, qui souligne aussi que cet état post-vaccinal peut aussi faire le lit de pathogènes présents dans l’élevage et prêts à se développer sur des porcelets ainsi « éprouvés ».

Concrètement, Marius Bota suggère de choisir le produit et d’adapter le protocole vaccinal à chaque élevage selon les observations des animaux. Le choix du moment de la vaccination doit bien évidemment être raisonné par le vétérinaire en fonction de la circulation du ou des pathogènes circulant dans l’élevage. Mais il devrait donc aussi prendre en compte le comportement des porcelets après la vaccination pour éventuellement décaler de quelques jours l’injection du ou des vaccins.

Protocole de l’étude

Élevage naisseur-engraisseur Gaec de l’Epi, La Rouxière en Loire-Atlantique

Conduite en 10 bandes, sevrage 21 jours

Vaccin essai Ingelvac Circoflex et Mycoflex en mélange de Boehringer à 20 jours

Vaccin témoin du commerce circo/myco en une injection à 20 jours

Essai sur 3 bandes consécutives

Porcelets de chaque bande séparés en 2 lots, identifiés individuellement

Pesées individuelles à 20 jours et 34 jours

Relevés de températures corporelles sur 25 porcelets par groupe à V + 6 h, V + 24 h et V + 48 h.

Prises de sang pour analyses de marqueurs de l’inflammation (haptoglobine et CRP (protéine C Reactive)) à V + 6h, V + 24 h, V + 48h.

 

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