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Quand la bascule se connecte à la machine à soupe

Tuffigo-Rapidex a mis au point le transfert par voie numérique des données de pesage des animaux vers les ordinateurs d’alimentation de l’élevage.

Finies les prises de notes sur un coin de la bascule avec un crayon qui ne marche pas et un carnet qui prend un malin plaisir à tomber dans la fosse. Désormais, grâce à une solution développée par Tuffigo-Rapidex, le nombre et le poids des animaux qui passent sur la bascule lors d’un transfert dans une salle peuvent être directement transférés à l’ordinateur qui gère l’alimentation des animaux, afin de déterminer la quantité d’aliment à affecter à chaque case.

La bascule est gérée par un boîtier de contrôle (Izypes) équipé d’un écran tactile sur lequel l’éleveur renseigne le nombre d’animaux pesés. Il doit aussi indiquer le numéro de case et la salle vers laquelle les animaux vont être ensuite dirigés. Plusieurs pesées peuvent être regroupées pour être affectées à la même case. Ces données ainsi que le poids des animaux sont ensuite transférés par voie filaire vers l’ordinateur d’alimentation de l’élevage (Windtofeed). Grâce à la courbe préalablement renseignée mettant en relation le poids des animaux et la ration quotidienne, l’ordinateur affecte automatiquement une quantité d’aliment à la case. "L’éleveur peut bien sûr toujours prendre la main pour établir la ration de la case", explique Philippe Potin, technico-commercial Tuffigo-Rapidex. "Mais en routine, le transfert automatique des données de pesage vers l’ordinateur de la machine à soupe fiabilise les transferts de données et engendre des gains de temps importants."

Suivi de la croissance des animaux

L’éleveur peut aussi utiliser la possibilité de transférer les données du pesage pour analyser la croissance de ses animaux. C’est ce que fait Patrick Philippe, éleveur à Plomodiern dans le Finistère, à la tête d’un élevage de 140 truies naisseur-engraisseur (((à confirmer))). Pour optimiser la croissance des porcelets en post-sevrage, il pèse les cases de chaque salle toutes les semaines. La courbe de croissance ainsi récupérée sur le logiciel Farmwell développé par Tuffigo est comparée à une courbe de référence préalablement renseignée par l’éleveur. "Ces pesées me permettent de mesurer l’impact d’un changement de conduite alimentaire ou d’élevage sur la croissance des animaux", explique-t-il. "Mais pour faire ce type de suivi, il faut que ce soit facile à mettre en œuvre, avec une bascule à proximité des salles et un logiciel qui automatise l’exploitation des données, sans avoir à utiliser ni papier ni crayon."

Stockage des données issues des automates

Ces applications font partie de l’offre globale "Mytuffigorapidex" développée par l’entreprise finistérienne depuis trois ans. "Avec cette solution, nous proposons aux éleveurs une plate-forme sécurisée dans laquelle ils pourront stocker toutes leurs données issues des automates Tuffigo-Rapidex présents sur l’élevage", explique Philippe Potin. L’entreprise voit aussi cette plate-forme comme un moyen de mettre à disposition les données de l’élevage en temps réel à tous les acteurs de la filière, "avec bien sûr la possibilité par l’éleveur de contrôler vers quelles structures peuvent être transférés les flux de données". Mytuffigorapidex est déjà opérationnel dans 75 élevages avicoles. La version porc complète devrait être proposée en 2017.

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Suppression du papier et du crayon pour la notation des données de pesée

Visualisation graphique de l’évolution du poids en comparaison à une référence

Archivage de l’historique des poids

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Obligation de constituer les cases avant la pesée

L’éleveur pilote son élevage à distance

À l’EARL de Kergoncily à Plonévez-Porzay dans le Finistère, Roland Quintin peut accéder en permanence à partir d’un PC extérieur ou d’un smartphone à l’ensemble des automates utilisés sur son élevage de 250 truies naisseur-engraisseur. "Tous les logiciels de gestion de l’élevage – machine à soupe, ventilation, fabrique d’aliment, station de traitement et prochainement méthaniseur – sont reliés à un ordinateur central, auquel je me connecte de l’extérieur par internet grâce à un logiciel d’accès à distance", explique-t-il. "Ce logiciel téléchargeable gratuitement sur internet permet à la fois de visualiser les données de l’élevage, et de modifier si besoin les paramètres." Seul l’ordinateur central est connecté à internet. "C’est un élément de sécurité important, car il sert de pare-feu pour protéger les ordinateurs de l’élevage de toutes intrusions extérieures."

Roland Quintin habite à 15 kilomètres de son élevage. Pour lui, la connexion de son élevage à distance est donc tout sauf un gadget. Pouvoir suivre de chez lui la distribution des repas, la fabrication des aliments sans être présent physiquement permet de gagner du temps, et évite bien des déplacements inutiles. "La personne de garde le week-end ne passe pas plus de six heures sur l’élevage. Les salariés peuvent accéder aux données de chez eux par un mot de passe." Cette organisation va également dans le sens des règles de biosécurité imposées sur l’exploitation, où les déplacements d’un bâtiment à l’autre sont strictement réglementés. "Je peux accéder aux informations depuis le bureau de l’élevage sans avoir à me déplacer." L’éleveur a également testé les caméras wifi en maternité pour surveiller les mises bas. "C’est une technique d’avenir qui évite de déranger les truies et contribue également à la biosécurité." Une expérience qu’il a mise entre parenthèses. "La fiabilité des équipements est essentielle pour compter dessus." Tout comme la qualité de transmission des informations, qui se font soit par des câbles réseau, soit par Wifi. "Tous mes bâtiments sont connectés par des câbles RJ45, plus fiables et permettant un meilleur débit que le Wifi."

Si l’éleveur explore toutes les solutions permettant d’améliorer la connectivité dans son élevage, il observe cependant avec beaucoup de prudence les projets de centralisation des données des élevages qui ont été présentés au Space en vue de les exporter vers d’autres structures. "Confier la gestion des flux d’information à des prestataires extérieurs, c’est leur transférer de la marge et du pouvoir de décision, juge Roland Quintin, qui se dit d’accord pour la transmission de certaines données, mais à condition qu’elle soit maîtrisée par l’éleveur."

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