Aller au contenu principal

Question en débat : Peut-on atteindre rapidement treize porcelets sevrés par portée en moyenne en France ?

Progrès génétique, cases balance, alimentation de précision… Dans beaucoup d’élevages, la productivité des truies ne cesse de progresser.

 

OUI. Les gains de productivité dans les élevages sont importants sur ces dernières années. Nul doute que ce phénomène est multifactoriel, et la génétique, grâce notamment à la sélection génomique, permet une avancée significative en termes de nombre de nés totaux. On constate ainsi au sein des groupes animés par la chambre d’agriculture une augmentation des nés totaux de 0,8 en trois ans, avec un pourcentage de mort-nés stable : c’est le premier facteur pour sevrer plus ! Ensuite, la technicité des éleveurs est de plus en plus poussée et beaucoup investissent dans des équipements de pointe. La conduite alimentaire des truies est optimisée via des équipements de précision ou grâce à des formulations spécifiques : de plus en plus d’éleveurs utilisent des aliments péri mise bas, et deux voire trois aliments en cours de gestation par exemple. Enfin, le développement d’équipements type cases balance limite les pertes sur nés vifs par écrasement, tout en gagnant en sérénité et en dégageant du temps pour se consacrer pleinement à la surveillance des animaux, gage d’amélioration technique. Un des freins potentiels à l’atteinte des treize sevrés serait la non-maîtrise du sanitaire, qui reste un point de vigilance dans nos élevages, et aussi la disponibilité en main-d’œuvre.

 

 

OUI MAIS. La question porte sur la moyenne. Or, pour faire treize de moyenne, cela veut dire autant d’éleveurs à quatorze qu’à douze. Il est incontestable que la moyenne de treize sevrés est de plus en plus fréquente dans un certain nombre d’élevages. Les évolutions génétiques sont notables en matière de prolificité et de prise en compte de la vigueur du porcelet à la naissance. Les cartes ont été rebattues concernant les aspects alimentation, pratiques d’élevage et gestion du sanitaire (meilleur contrôle de la grippe, Map, SDRP et leptospirose), après une stagnation liée en partie à la mise en place des normes bien-être gestantes en 2013. Cela concerne notamment les truies hyperprolifiques qui ont une meilleure carrière et des porcelets de meilleure qualité. Par ailleurs, l’accroissement de la taille des élevages conduisant souvent à une spécialisation sur le poste maternité constitue également un facteur favorable. Mais la montée en nombre de porcelets sevrés ne doit pas se faire aux dépens d’un assistanat excessif en maternité, d’une dégradation de la qualité des porcelets au sevrage, surtout dans un contexte de baisse du recours aux antibiotiques, et d’une dégradation des performances zootechniques en engraissement. Enfin, le facteur humain reste essentiel sur ce poste et les difficultés de recrutement aboutissent parfois à réaliser des compromis sur les exigences techniques.

 

 

OUI. La sélection génomique, généralisée dans la plupart des programmes de sélection de lignée femelle, a entraîné une accélération du progrès génétique sur les caractères de reproduction. En 2018, dans les populations Large White et Landrace Français, le progrès génétique annuel du nombre de sevrés était de +0,3 porcelet et en Large White, le nombre de porcelets sevrés par les 10 % meilleures portées atteint déjà 13,7 porcelets. Dans la mesure où il faut environ deux ans pour transmettre les gains génétiques de la sélection vers la production, la barre des treize porcelets sevrés par portée n’est pas une utopie. Cependant, les généticiens restent vigilants en accompagnant cette augmentation de la prolificité par des objectifs de sélection qui intègrent la qualité du porcelet à la naissance (poids moyen, hétérogénéité des poids, maturité du porcelet…) afin de réduire la mortalité durant la phase d’allaitement. Ces progrès génétiques devront également s’accompagner par une adaptation de l’alimentation de la truie sur l’ensemble de ses cycles de production et de l’environnement technique en maternité.

Les plus lus

<em class="placeholder">Le bâtiment est composé de deux salles de 400 places chacune avec un accès extérieur dans une courette semi-couverte.</em>
Un bâtiment d’engraissement en grands groupes de 400 places de porcs et un accès à l'extérieur

Dans le cadre du projet BP 2022piloté par la chambre d'agriculture de Bretagne, un bâtiment d'engraissement alternatif a été…

<em class="placeholder">Isabelle et Mickaël Belloeil :« Nous mettons six minutes pour bloquer ou débloquer les 23 truies. » </em>
« Dans notre maternité de truies en liberté, la clé est de maintenir les deux ambiances de température"

Pour Isabelle et Mickaël Belloeil, la clé pour éviter les écrasements est de bien gérer les deux ambiances de température de…

<em class="placeholder">Estelle et Mathis Talec : « La nouvelle maternité permet de s’adapter à l’évolution de la prolificité des truies et de soutenir les performances de porcelets ...</em>
« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »

Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’…

<em class="placeholder">Sandrine Paybou, &quot;En tant que chef d’entreprise, je me dois d’être prête à faire face à tous les imprévus&quot;</em>
« En tant que gérante, je dois être prête à tout faire sur mon élevage porc»

Gérante d’un élevage de 850 truies naisseur engraisseur dans le Sud Ouest, Sandrine Paybou s’implique à fond dans son métier.…

<em class="placeholder">L’enrichissement dans la case (ici de la paille en râtelier) détourne l’attention des porcs et réduit l’importance des morsures. Mais il ne constitue pas une ...</em>
L’arrêt de la caudectomie en élevage de porcs s’accompagne toujours d’une part de caudophagie.

L’arrêt de la coupe des queues des porcelets à la station expérimentale de la chambre d’agriculture de Bretagne s’est…

<em class="placeholder">Les deux salles maternité de 24 places disposent de cases maternité liberté balance (grand modèle 2,80 x 2,80 m) équipées de capots de nids et de plaques eau chaude ...</em>
"Je bonifie la valeur de mon élevage de porc avec un nouveau bloc maternité"

À Lantic dans les Côtes d’Armor, Ludovic Forestier vient d’investir dans un nouveau bloc maternité. En plus de la prise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)