"Mes truies sont en totale liberté depuis leur entrée en maternité jusqu'au sevrage"
Dans les Côtes d’Armor, Anthony Puel a fait le choix de cases liberté sans bat-flancs pour des truies totalement libres à la mise bas.
Dans les Côtes d’Armor, Anthony Puel a fait le choix de cases liberté sans bat-flancs pour des truies totalement libres à la mise bas.
À l’EARL Puel à Bréhand, dans les Côtes d’Armor, Anthony Puel a programmé la rénovation de l’ensemble de ses maternités avec un modèle de cases sans contention des truies proposé par Galvelpor. "
Mes cases bloquées étaient vieillissantes et je pouvais me permettre de réduire le nombre de places en maternité puisque j’ai réduit la taille du cheptel reproducteur de 220 à 150 truies ", justifie l’éleveur. Une première rangée de sept cases bloquées a été remplacée par cinq de ces cases. Elles offrent une surface de 4,4 m2 à la truie et un grand nid de 1,10 m2 aux porcelets, complété d’une petite aire d’alimentation. « L’article de Réussir porc en septembre 2023 sur ce modèle testé à la ferme de Kermerrien avait attiré mon attention », se souvient Anthony.
« Je le trouvais particulièrement bien adapté à une rénovation de maternités existantes. L’accès au nid, à l’auge des truies et à l’alimentation des porcelets depuis le couloir central est particulièrement appréciable ». Le sol de la case est composé d’un caillebotis mixte constitué de plastique et de céramique, et de caillebotis fil en périphérie de case. Des barres anti-écrasement sont positionnées le long des murs. Les cloisons de séparation entre les cases peuvent être ouvertes pour former des groupes de truies. L’éleveur n’a pas choisi d’utiliser cette option pour l’instant. Les porcelets peuvent cependant circuler d’une case à l’autre via des trappes situées dans les nids.
Pas d’interventions sur les truies avant 48 heures
« Sans contention des truies, les possibilités d’intervention sur les truies au moment des naissances sont limitées », met en garde Anthony. « Entre douze heures avant la mise bas et 48 heures après, mieux vaut éviter de pénétrer dans la case, ou alors en étant protégé par un panneau ». Les mises bas se déroulent donc avec un minimum d’intervention, ce qui ne semble pas avoir d’implication sur les performances techniques. « Quand la truie a des difficultés à mettre bas, elle se lève, puis se recouche. La plupart du temps, cela suffit à relancer l’expulsion des porcelets ». Le seul problème peut survenir quand les porcelets tombent dans l’auge d’alimentation si la truie est couchée du mauvais côté. Durant les 48 premières heures, il ne réalise pas d’adoptions tant que la portée ne dépasse pas 20 porcelets. L’éleveur peut cependant procéder aux soins (queues et fer) entre 12 et 24 heures après la mise bas à l’abri de la truie, grâce à l’accès aisé aux porcelets dans les nids. La gestion différenciée de la température entre la salle et les nids est primordiale pour limiter les écrasements durant les jours qui suivent la mise bas. Pour cela, Anthony Puel utilise deux lampes pour monter la température du nid à 29-30 °C, contre 19-20 °C dans la salle.
Les résultats techniques des truies logées dans ces cases sont au niveau des performances moyennes de l’élevage : 18 porcelets nés totaux et 13 porcelets sevrés par portée en moyenne, avec moins d’un porcelet mort né par portée. À terme, l’éleveur prévoit de transformer 80 % de ses cases de mise bas. « Les risques d’écrasement sont réels pour certaines truies, quel que soit leur rang de portée. Nous les repérons sur leur fiche individuelle pour les placer dans des cases bloquées. Mais elles représentent une minorité du cheptel reproducteur », conclut-il.