Aller au contenu principal

L’Ifip teste des indicateurs de santé connectés

L’analyse combinée des consommations d’eau, d’aliment et de l’activité physique des animaux peut être un moyen efficace pour anticiper les problèmes sanitaires. Explications de Michel Marcon et d’Yvonnick Rousselière de l’Ifip.

Contrairement à la volaille, une simple baisse de consommation d’eau n’est pas forcément synonyme de maladie pour un porc. "La variabilité intra-individuelle de la consommation d’eau d’un porcelet en bonne santé est de 31 %, ce qui veut dire qu’il consomme naturellement un tiers d’eau en plus ou en moins d’un jour sur l’autre sans être vu malade. La baisse de consommation d’eau d’un animal qui "couve" une maladie est souvent inférieure à ce seuil", explique Yvonnick Rousselière, ingénieur porc Ifip.

C’est pourquoi l’Ifip a mis en place dans sa station de Romillé un programme de recherche permettant de mesurer à la fois les consommations d’eau, d’aliment et l’activité physique. Trois critères qui, combinés entre eux, pourraient prédire l’apparition d’une maladie. "Il ne s’agit pas forcément de déterminer des seuils d’alerte, mais plutôt d’analyser le comportement des animaux, par exemple au travers de la fréquence, du nombre et des horaires des prises d’eau ou d’aliment ou des déplacements", précise Michel Marcon. L’objectif final est de mettre au point un algorithme inséré dans un logiciel de suivi des animaux qui alerte l’éleveur en temps réel d’un problème éventuel.

Pour cela, l’Ifip a travaillé sur des systèmes d’abreuvement et d’alimentation connectés. "Les distributions d’eau et d’aliment doivent être séparées pour bien mesurer les quantités consommées de chacun, et le gaspillage doit être limité au strict minimum", souligne l’ingénieur. Tous les animaux sont identifiés individuellement par une boucle électronique. Les truies gestantes sont alimentées à des DAC qui ne distribuent que de l’aliment. Elles ont à disposition des abreuvoirs connectés dans la case. Pour mesurer leur activité physique, des travaux sont en cours avec l’Inra et les chambres d’agriculture de Bretagne (voir ci-dessus). L’Ifip devrait mettre au point prochainement un accéléromètre intégré à la boucle d’identification. En maternité, des cases seront prochainement équipées d’une nouvelle version d’alimentateurs Materneo d’Asserva dont les auges ont été modifiées pour les besoins de l’expérimentation, avec notamment une sonde à sec pour détecter la présence d’aliment. En post-sevrage, l’Ifip a également travaillé avec l’entreprise lamballaise à la mise au point d’un alimentateur à sec distinct de la distribution d’eau, qui permet d’affecter précisément à chaque animal les quantités d’aliment et d’eau qu’il consomme.

Tous ces équipements ont bien sûr un coût, parfois difficile à amortir si le gain financier permis par la détection précoce des maladies n’est pas à la hauteur de l’investissement. "Un abreuvoir classique coûte 45 euros, il faut actuellement compter plus de 800 euros pour un abreuvoir connecté", regrette Michel Marcon. "Le retour sur investissement dépendra aussi fortement du contexte économique des élevages et du potentiel de baisse du prix des composants s’ils se généralisent en élevage, car il ne s’agit pour l’instant que de prototypes", conclut-il.

La traçabilité des traitements médicamenteux à l’étude

L’Ifip engage la mise au point d’un système d’identification des traitements médicamenteux afin de remplir automatiquement le registre d’élevage et d’assurer une traçabilité jusqu’à l’abattage des animaux. "Le principe consiste à identifier le produit à administrer à l’aide du code QR présent sur l’emballage ou le flacon, puis de l’affecter à un animal, une case ou une salle de l’élevage", détaille Michel Marcon. Le code QR sera connecté à une base de données qui contient toutes les informations concernant le médicament : posologie, durée du traitement, délai d’attentes… L’identification des salles, des cases ou des animaux se fait par des puces électroniques RFID. Pour les salles ou les cases, les puces seront placées soit directement sur la porte ou la barrière de la case, soit sur un plan de l’élevage situé à proximité de la pharmacie. Des lecteurs optiques permettant la lecture à la fois des codes QR et des puces électroniques existent sur le marché. L’éleveur n’aura donc besoin que d’un seul matériel pour identifier à la fois le produit et sa destination.

Les plus lus

<em class="placeholder">porc Kintoa Pays Basque Improvac</em>
Pour assurer sa biosécurité, le porc Kintoa a trouvé une arme anti-sanglier

Les éleveurs de porcs Kintoa en plein air veulent renforcer la biosécurité de leurs parcours. Certains d’entre eux ont opté…

<em class="placeholder">Une unité de méthanisation</em>
Pourquoi la rentabilité de la méthanisation en élevage porcin s’améliorera avec le marché du carbone ?
La mise en place de paiements carbones favoriserait l’investissement dans des méthaniseurs pour un plus grand nombre d’…
<em class="placeholder">De gauche à droite : Pierre Morfouace, Niels Veille (apprenti), Jules Chaton et Noémie Studer</em>
"Physior est un concept d'élevage porcin alternatif prometteur"

Pierre Morfouace et ses deux salariés dressent un bilan très positif de leur élevage alternatif conçu selon le concept Physior…

<em class="placeholder">Les truies sont en totale liberté durant toute leur carrière sur l’exploitation.</em>
Le concept d'élevage porcin alternatif Physior renforce le bien-être animal

Le nouveau concept de bâtiments Physior mis en place par Le Gouessant dans un élevage des Côtes d'Armor se caractérise par…

<em class="placeholder">Dans cette salle, la zone de vie des porcs est réapprovisionnée en paille grâce à l’ouverture de doseurs positionnés au-dessus des cases.</em>
Quelles solutions pour automatiser la distribution de la paille en élevage de porcs ?
Certains bâtiments porcins sur litière accumulée montent en gamme. Des investissements conséquents sont réalisés pour automatiser…
<em class="placeholder">L’exposition aux poussières présente un risque pour la santé qui est, dans la majorité des cas, invisible au quotidien.</em>
Les poussières en élevage de porc : pourquoi il est important de s’en protéger

La prévention des poussières en agriculture est à la fois un sujet sanitaire, réglementaire et stratégique. Raymond Bykoukous…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)