"L’IA contribuera à mieux alimenter les truies"
Les chercheurs de l’Inrae et de l’Ifip testent l’utilisation de caméras et la valorisation des images par l'intelligence artificielle (IA) pour prédire les besoins des truies et analyser leur comportement.
Le programme SoMove piloté par l’Inrae et l’Ifip a pour objectif de prédire les besoins alimentaires des truies à partir de capteurs présents dans l’élevage : bascules, alimentateurs, mais aussi caméras dont les données sont interprétées et valorisées par l'IA.
Après six ans de travail, les chercheurs semblent avoir démontré que cette nouvelle approche, plus précise et plus économe en ressource que les approches classiques, pourrait prochainement voir le jour.
« Nous avons démontré qu’avec des caméras, nous pouvons savoir avec une précision importante si la truie est en position debout ou couchée », expliquait Charlotte Gaillard, chercheuse à l’Inrae de Saint Gilles (Ille et Vilaine), lors d’une conférence organisée au Space le 18 septembre dernier. Les besoins d’entretien de la truie étant très variables selon qu’elle se déplace ou pas, tenir compte de ce critère permet d’alimenter plus précisément les truies. « Avec une combinaison de capteurs qui permettent d’analyser individuellement le comportement et les évolutions physiologiques des truies, il est désormais possible grâce à l’IA de prédire automatiquement leurs besoins nutritionnels avec une précision de 90 % ».
Les caméras ont également été testées pour qualifier les animaux selon leur degré d’agressivité. « Les caméras repèrent trois points sur l’animal : le groin, l’échine et la queue. Grâce à l’IA qui utilise ces trois points dans ses calculs, nous pouvons observer précisément les interactions de groin à groin, ou bien de groin à queue… et donc de repérer les signes annonciateurs de la caudophagie ». Selon Charlotte Gaillard, des premières applications simples issues de ces travaux devraient arriver sur le terrain. Mais des solutions complètes intégrant l’alimentation et le bien-être animal ne seront mises à disposition des éleveurs que dans plusieurs années.